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Scoop toujours prêt.

Il y a les indicibles précurseurs des savantes prévisions qui savent tout avant tout le monde. Ils ouvrent leur cœur et leur raison à des millions de téléspectateurs et de lecteurs.
Tel est Alain Minc dont la spécialité est d’expliquer la crise comme si à la place de nous, c’était lui qui y était ! Généreusement, il reste en deçà de la réalité, afin que nous retirions de son « tout faux » l’optimisme délirant qui fait vivre.
Le rejoignent les augures des télévisions.
Ça va mal, mais cela irait encore plus mal s’ils nous le chantaient sur tous les toits, en se fiant aux statistiques du chômage et aux fermetures d’entreprises. Eux à leur flair, ce qu’ils sentent est plutôt réconfortant. Ils ont la truffe !
Des sournois de gauche disent qu’ils sont payés pour retaper le moral des foules. Si c’est le cas, tout devient clair. Leur intelligence serait retorse, mais intacte. Sinon, une telle somme d’erreurs en dirait long sur le niveau des écoles d’où ils sortent..
Il faut dire qu’ils ont des excuses : Minc vend ses opus et euphorise de ses conseils le président Sarkozy ; nos célébrités locales forment nos économistes optimistes de demain.
Transposée au Rond-point Schumann, la panacée du bonheur permet à la droite la plus virulente et la plus imbécile de garder en main l’exécutif européen. A la tête il fallait une tête vide, le Portugais José Manuel Barroso, y est admirable. Le cap est maintenu sur les directives réformant de fond en comble le commerce, les services et l’industrie de nos pays. Tout tend à la liberté d’entreprendre et à la concurrence entre le domaine privé et le domaine public, jusqu’à l’extinction complète de celui-ci. La destruction des conquêtes sociales, au nom d’une théorie dangereuse dans la situation actuelle, a commencé !

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Le résultat partiel est désastreux.
La libéralisation que ce soit de la poste, des chemins de fer ou des distributeurs d’énergie va générer plusieurs centaines de milliers de chômeurs supplémentaires, plomber les prix à la consommation et ajouter les appétits nouveaux des chacals aux anciens.
On aurait dû se méfier à la libération du prix du pain, des hausses qui allaient suivre a contrario de ce qui avait été dit.
Le plus alarmant dans l’évolution de la catastrophe économique que nous vivons, c’est qu’à Bruxelles les fonctionnaires européens ne s’en rendent pas compte.
Plus la crise prend une sale tournure, plus les tenants du néolibéralisme emplissent les agendas de déréglementations.
On se demande d’où ces rigolos tirent leur conviction et surtout comment le Parlement européen qui n’est pas composé que de gens de droite assiste sans broncher au fiasco magistral ?
On en serait arrivé à un tel aveuglement, qu’il n’y aurait plus que des Alain Minc aux commandes ! Ces gens ne collent plus à la réalité. Savent-ils encore d’où ils viennent et pour qui ils travaillent ?
La xième directive prête à ricanements : la libéralisation des jeux d’argent en ligne, imposée par Bruxelles.
Les jeux d’argent ne sont pas une activité comme une autre. C’est une activité où les joueurs sont sûrs de perdre dans leur ensemble. La marge bénéficiaire sécurisée à leurs promoteurs est assurée et importante. Cet « opium du peuple » est réglementé dans beaucoup de pays, quand ce ne sont pas des entreprises publiques chargées de dépouiller les gogos. L’aspect virtuel d’Internet risque de démultiplier les paris des joueurs, et ainsi d’accroître leurs pertes.
La libéralisation des jeux révèle des lignes de partage entre les néolibéraux et les partisans de l’encadrement de la société. Les uns auront toujours un argument pour ridiculiser tout entrave à la liberté individuelle. D’autres soulignent que les règles sont nécessaires à la société, comme le code de la route est nécessaire à la sécurité de la circulation.
Le jeu est une addiction, on ne voit pas pourquoi le jeu ne serait pas aussi fortement encadré que la consommation du tabac ?
Grâce aux économistes du type d’Alain Minc, l’Europe fonce « à droite toute » en poussant à la libéralisation, et la suppressions des règles d’encadrement. Elle croit être dans son rôle par conviction intellectuelle, sans se soucier de l’intérêt collectif. De ce point de vue l’Europe est devenue un monstre issu de la perversion capitaliste en train de dépasser le libéralisme américain.
C’est une machine insensible qui avance aveuglément sur des vieux schémas sans douter jamais.
La faucheuse batteuse, après avoir rasé le champ de blé, poursuit son chemin dans la luzerne et ne s’arrêtera pas avant d’avoir tout saccagé.
Pour l’arrêter, il n’y a pas d’autre solution que de la casser.

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