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G20 – 22,5 = - 2,5 % du PIB

Le prochain sommet du G20 sur la crise financière se tiendra le 2 avril à Londres.
C’est peut-être une mauvaise date. La crise est profonde. Personne n’a de solution et des deux côtés du Chanel, on barbote dans la gadoue.
Un jour plus tôt et c’était un formidable poisson d’avril.
Tous les funambules se sont trompés sur la durée et l’ampleur de la crise. Les économistes, plutôt de déclarer honnêtement qu’ils ne savent rien, ont émis des pronostics qui se sont tous révélés faux. Le plus irritant, ce sont les ministres du genre Reynders qui veulent persuader le public que d’ici la fin de l’année, on y verra plus clair.
Et dire que ce devait être un sommet qui allait réconcilier le monde des affaires et les populations ! Que n’a-t-on entendu d’Attali à Minc sur les couplets du grand progrès mondial et le renouveau du capitalisme !
Faut-il que ces deux-là aient des influences dans tous les milieux pour qu’on entende encore leurs sornettes sur les radios et les télés.
Nessie du Loch Ness allait accoucher de nouveaux accords de Bretton Woods selon les fins spécialistes pour devenir refondateur du capitalisme !
Et dire que ces gens pitoyables marionnettes vont encore se congratuler, banqueter, pour pondre un vilain petit canard dont la vie éphémère va nous occuper un peu, en nous faisant penser à la fable de l’aveugle et du paralytique ou mieux à cette toile de Gérôme Bosch qui met en scène des aveugles qui marchent à la queue-leu-leu.
Le seul scandale des paradis fiscaux va les occuper tellement de temps, qu’aux résolutions, il ne sera question que de vœux pieux, tant il faudra faire vite pour boucler la fin de la séance. Quant au reste, les finances du FMI, le quitus des banques sous surveillance, tout ce qui a conduit le monde de la finance à être décrédibilisé, les participants montreront juste qu’ils ont un train de retard.
Sarko aura beau ponctuer ses phrases de son TOC favori qui consiste à remonter son veston d’un geste d’épaule, à s’arrêter de parler en pointant un ennemi imaginaire au-dessus de la foule, il n’en sera pas moins, une fois de plus, pris pour un sacré farceur.
Ce sommet tombe bien, puisqu’il permettra de saluer une croissance mondiale négative pour la première fois de l’histoire des temps modernes.
Et ce qui est le pire de tout, cette croissance à rebours, c’est l’Amérique qui la tire vers le fond !
Le consommateur américain qui s’endettait joyeusement pour augmenter chaque année son train de vie est au bord du suicide, comme les 600.000 personnes qui perdent leurs emplois chaque mois de ce mauvais côté de l’Atlantique.
Le fidèle commis des USA en Europe, l’Angleterre, n’a pas attendu le sommet pour tenter de vendre à l’étranger et diminuer sa dette en dévaluant la livre sterling. En un an et des poussières la monnaie a perdu 30 % ! Si ça marche, Gordon Brown pourrait encore faire mieux.

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L’Union européenne avec un José-Manuel Barroso, archi conservateur, n’est pas en meilleure état.
Où est-il le temps (2007) où la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) rendait quatre jugements affirmant la primauté des droits des entreprises sur ceux des salariés ? Un jugement pareil aujourd’hui, ce serait l’émeute.
Tous les nouveaux Etats membres sont au bord de la faillite et font le siège de Dominique Strauss-Kahn au Fonds Monétaire International.
Les Espagnols bradent leurs nouvelles constructions dont plus personne ne veut. Le miracle économique espagnol n’était qu’un tapaz moisi. Ils avaient choisi de tabler sur la bagnole et l’immobilier. Là aussi, quelques économistes se sont plantés. On estime à 4 M 5 le nombre de chômeurs d’ici la fin de l’année.
On pourrait ainsi poursuivre la litanie des pays en récession ou en crise profonde, comme l’Irlande et demain la Belgique.
Mais ce sommet pas comme les autres, malgré les rodomontades du nouveau président des USA qui prévient que son pays va reprendre d’une main forte le leadership des pays industrialisés, pourrait déboucher sur la montée en puissance de la Chine qui lui dispute la première place.
Autrement dit, rien ne va et si vous entendez cette semaine encore Didier Reynders et Sabine Laruelle vous parler du « formidable espoir d’un sommet mondial du redressement », fermez les transistors et vaquez à autre chose. Ils vous feront perdre votre temps.

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