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Kublabla.

Le Beau Serge était d’un autre temps et d’un autre milieu. Celui d’une certaine forme d’honneur des voyous.
Celui-ci serait plutôt d’un milieu plutôt que du milieu. Dans la foule, quoique il ne passe pas inaperçu – c’est le propre des hommes politiques qui sont de véritables affiches électorales – il a l’air d’un bon vivant et d’un joyeux compère, homme sandwich de lui-même.
Mais au coin d’un bois ?
Sincèrement, je ne voudrais pas me trouver face à face avec lui dans le bois de la Vecquée sur un étroit sentier où il n’y a place que pour un seul promeneur.
Politiquement correct, d’accord, mais pour le reste ?
Serge Kubla est un beau parleur, il partage avec Sabine Laruelle une jactance à nulle autre pareille. Dans les repas de première communion, quand personne n’a rien à dire, c’est l’homme qu’il faut pour meubler la conversation. Ailleurs, il use la patience, il énerve, il empêche que les autres puissent terminer leur raisonnement. En un mot, il fatigue.
Non pas qu’il ait du sensationnel à nous faire savoir, souvent sous le verbe du discours il n’y a rien. A l’école, au cours de communication, on lui a appris qu’il ne faut jamais laisser un adversaire politique aller jusqu’au bout de sa phrase. Ainsi, le public se distrait de la pensée initiale. Kubla n’ignore pas qu’en troublant l’esprit de son interlocuteur, il le décontenance. Sabine Laruelle use et abuse du même procédé.
Sa politique se résume à peu de choses. Ce sont ceux qui ont le moins à dire qui parlent le plus.
En réalité, il est pour la continuité des choses, pour que rien ne change. Défenseur acharné de la bourgeoisie, il l’est tellement qu’il n’a même pas vu qu’elle n’existait plus comme avant, que sa hiérarchie a beaucoup changé, que les commerçants enrichis et les professions libérales n’y sont plus représentés que par la génération ancienne, celle qui a fait son beurre dans les années 60 et qui finit carrière dans des appartements de 200 m².
Bien entendu, il applaudit au G20, parce qu’il sait que les bonnes résolutions ne seront pas suivies d’effet.
Ce n’est pas qu’il soit étourdi, mais chez les bleus il est très difficile de s’adapter au monde qui bouge. Ils ont trop le souci de la tradition, des amis à pourvoir, du rang à maintenir. Et comment faire en cette période de crise pour ne pas changer, sinon adopter une forme de cécité pour tout ce qui dérange : les patrons voyous, la misère du peuple, le chômage en expansion, les fortes disparités entre les salaires, etc.
On crédite Kubla et les siens d’un certains pourcentage possible le 7 juin d’électeurs, inférieur au précédent scrutin, compte-tenu de la prolétarisation de ce qui fut la bourgeoisie, on se demande si les gens qui entendent les discours des bleus sont bien réveillés pour donner leur suffrage aux incongruités hors saison qu’ils profèrent ?
Parole, aujourd’hui, ce parti devrait piquer du nez et se retrouver en bas de l’échelle aux grenouilles dans son incapacité où il est de ne plus nous donner le temps qu’il fait que dans les banques !
La dernière de Serge, c’est vraiment du kublabla. Avec ses ambitions « démesurées » il a osé s’attaquer à une icône de son parti, son président Didier.
Le Soir nous prévient qu’aussitôt, il a mis de l’eau dans son vin. Pour mémoire, Serge avait trouvé incompatible la fonction de président et celle de ministre des Finances et vice-premier de l’autre.
Mais, est-ce que le journal Le Soir est certain que c’était de l’eau ? N’est-ce pas plutôt du vinaigre mélangé à son vin ? Car que dit notre bon vivant tout jactant et emporté qu’il est ?
« A terme, on arrive au bout de l’exercice. Quand on est un pied dehors et un pied dedans, c’est très inconfortable. M. Reynders n’a pas démérité, loin s’en faut ; il a consacré toute son énergie et a usé sa santé à remplir ses fonctions, et, de toute manière, il a été élu à la présidence du MR pour 4 ans. Si l’on gagne, ce ne sera pas le moment. Mais si on fait un mauvais résultat et qu’on est dehors partout, il faudra en tirer les conclusions. Ce sera à lui de décider ce qu’il va faire ».
Oh ! comme c’est encore plus perfide dit ainsi qu’à sa première banderille !
Car notre homme connaît les projections statistiques. Il sait que le MR peut perdre pas mal de voix aux élections du 7 et en tout bien tout honneur, il désigne à l’avance celui qui va porter le chapeau.

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C’est bien amené, c’est du Kubla.
Tout l’homme libéral est là. Incapable de mesurer sa propre stature aux dirigeants de son parti, mais incomparable dans le genre bouge-toi de là que je m’y mette.
Kubla président du MR ? Ministre des Finances ? Pourquoi pas, les bleus découvriraient enfin ses mérites.
Seulement, ce que Kubla dans sa superbe ignore, c’est que le tandem Michel est à l’affût également, avec d’autres arguments que les siens.
Et, pour contrer ces deux-là Kublabla n’est pas de taille.

Commentaires

A la région wallonne, on se réjoui par avance de revoir les libéraux. C'est dommage que Didier ne puisse pas venir exercer ses compétences financières en Wallonie; il aurait "démantibulé" le département du budget. On se réjoui à l'idée de penser que le fils Michel pourrait réexercer les siennes (Ministre de la Fonction Publique); il pourra remettre la merde pour dix ans en stopant le moindre engagement dans l'administration sous prétexte d'économie. Bref, ce ne sera que du bonheur de revoir en Wallonie le MR au pouvoir. On se réjoui aussi de voir enfin madame Cornet, un peu moins bourrée (dans toutes les "sorties du coin") et pendue bêtement au bras du première homme venu (véridique et "no comment"), assumer la gestion du FOREM en torpillant une bonne fois pour toutes ce machin à chômeurs. Les wallons savent d'instinct que si le wallon est dans la "misère", c'est par manque de libéralisme. Un peu plus de "flexibilité" et nous sommes repartis vers l'avenir radieux du capitalisme (le MR fait du libéralisme sociale, j'avais oublié). Et, salopard, tu oses critiquer notre parti bien "adoré"...

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