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Ginger et Fred.

Un remake de Ginger et Fred, du regretté Fellini, se tourne actuellement sur le tarmac de l’aéroport de Charleroi.
L’Hadopi wallon (Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet) n’existant pas encore en Belgique, on prend plaisir à la nouvelle : le film sera tourné avec des acteurs borains italo-belges, puisés dans le vivier des talents du PS. Les droits d’auteur seront respectés.
Un régal.
Le casting pour le numéro de claquette a été particulièrement sélectif : Edmée De Groeve, présidente de BSCA dans le rôle de Giuletta Massina l’a emporté. Le vieil amant joué par l’inoubliable Marcelle Mastroianni, sera le bel Alfonso D'Angelo, le frère d’Elio Di Rupo, fera Fellini.

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Le pitch est assez simple.
Edmée De Groeve (PS), présidente de l’aéroport de Charleroi, aurait fourni des explications à André Antoine, ministre de tutelle, sur un voyage à Tenerife avec séjour de trois nuits dans un hôtel 5 étoiles, en compagnie de 10 personnes dont son compagnon, un frère d'Elio Di Rupo et Magnette député robespierriste du Charleroi nouveau, ainsi que quelques pontes du brain-trust du renouveau charismatique Hainaut-Sambre.
Le conseil d’administration de ladite piste avionissimo carolorégienne n’aurait rien trouvé d’anormal à ce séjour d’études. Les cow-boys entourant le rancher José Happart, avec leur contremaître Van Cauwenberghe ont doucement rigolé. Leur motel de Vegas n’avait que trois étoiles !
Cette fois, c’est l’entourage de Di Rupo qui est touché par le syndrome du voyage. Cela tombe bien mal, en plein festival du film écologique avec Javaux et Durant, alors que le PS est parmi les festivaliers, celui qui a suscité le plus d’émotion devant un public populaire à qui il a juré d’améliorer le scénario de son prochain film « Le vice et la vertu ».
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Depuis Das Finanzkapital, Le Capital Financier (1910) de Hilferding, un mauvais vent souffle sur le socialisme de collaboration du système libéral. Un temps, les partisans de la social-démocratie ont cru qu’ils étaient dans le vrai. Les trente glorieuses sont loin derrière nous de plus d’un quart de siècle, la social-démocratie ne profite plus qu’aux dirigeants des partis socialistes. Le profit partagé entre producteurs et financiers fait partie du passé.
Aujourd’hui le capitalisme européen vagabonde d’un pays à l’autre à la recherche du plus bas salaire. L’exemple du pot de yaourt produit en France, parfumé en Belgique, imprimé et emballé en Italie, enregistré et vendu en Allemagne à seule fin de trouver les plus bas coûts de production, non seulement tire les salaires vers le bas, mais aussi ridiculise les efforts des écologistes qui sont déterminés à limiter au maximum la pollution du trafic routier.
L’homme n’est pas une marchandise, le capitalisme perverti y conduit.
Le moment n’est-il pas venu de poser les vraies questions aux écologistes et aux socialistes sur ce qu’ils veulent faire ensemble ?
Di Rupo est-il capable d’arrêter l’emballement de ses « élites » dans la consommation des biens en usant de l’argent d’autrui appartenant aux collectivités, comme le ferait sans vergogne un quelconque petit malfrat du libéralisme accéléré ?
Est-il capable de faire le ménage à Mons, chez lui, afin de pouvoir le faire à Bruxelles en son quartier général ? D’habitude les cadres sup des partis ont des fils et des filles à caser, un frère, c’est nouveau.
Certes, les réformateurs libéraux sont la pire engeance, celle qui est vraiment devenue infréquentable. Cependant, se dire de gauche n’est pas en soi un brevet de respectabilité. Il faut aussi le prouver.
On ne sait trop si le PS corrompu comme il est par un demi siècle de vassalité à la culture libérale pourra jamais se ressaisir, plongé dans la société de consommation par les confortables émoluments grâce auxquels le législateur en les jetant par les fenêtres, a su l’attirer.
Enfin pour Javaux-Durant, c’était lui ou Reynders. Y avait pas photo.

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