« La descente aux enfers. | Accueil | Ecolo et les lodens verts. »

L’avarie du PS 2009…

Les capteurs de vitesse lâchent en pleine traversée. Des milliers de voix s’abîment dans l’océan. Les pilotes ne se souviennent de rien. Pour faire le deuil, ils organisent une fête. Les psychologues sont sur place. Elio est pris en charge. On cherche sa boîte noire. Comme au concours reine Elisabeth, chaque finaliste à un prix.
Javaux embrasse Milquet qui serre dans ses bras Elio qui prend la main de Reynders.
Di Rupo se réveille. C’était un rêve…
Suite au non-événement de dimanche, la vie continue, comme si cette élection n’avait jamais eu lieu. Tout le monde a gagné. C’est l’électeur qui a perdu.
En gros, les Européens, forts gaillards néo-libéraux, ont voté, ventre en avant, un peu plus à droite, si bien que Barroso est assuré de passer les prochaines années tranquilles.
A droite, toute !... 262.000 votants ont choisi Louis Michel avec une méconnaissance rare des responsabilités belge, européenne et mondiale de la crise. C’est une façon comme une autre de ne pas voir la réalité en face qui laisse à l’Europe tous ceux qui n’ont rien vu venir, et qui ne voient toujours rien dans le monde de l’économie. Le brevet de cécité est accordé à Michel avec palmes académiques. Le peuple déconnecté, qui l’applaudit, est incurablement imbécile.
Son pari raté de conquérir la Région, Reynders fait jubiler le clan Michel, idéalement placé pour savonner la planche du « bourgmestre virtuel » de Liège.
Question Régionale, la salade à l’aigre-doux est à l’étude dans le menu des chefs. Ceux qui ont perdu une fourchette n’en restent pas moins au Michelin.
Le PS belge devrait tirer un enseignement du PS français.
A l‘heure de vérité le socialisme y est malade de la social-démocratie. Martine Aubry ne démissionnera pas. Pour les électeurs, c’est déjà fait. A un cheveu près, le PS français passait derrière les Verts de Dany l’ex rouge.
Que Di Rupo se méfie. Il doit à la lassitude des électeurs de conserver son sceptre.
Côté MR, Louis, Didier, Serge, Christine, Sabine et les autres sont reconnaissants à la crise de les avoir épargnés, l’ennui et la routine ont fait le reste.
Merci donc à cette placidité belge qui empêche de réfléchir, merci à ceux-là qui, du misérable à l’opulent, ne trouvent rien à redire, parce qu’ils ne savent pas encore que plus rien ne fonctionne et que demain ne ressemblera pas du tout à hier.
Quand un troupeau de gnous ne sent plus d’instinct la direction à prendre pour éviter un feu de brousse, son compte est bon.
Différent de nous est le peuple français, qui, dans son ensemble, a révélé par son comportement, qu’il n’est plus la dupe d’une Europe qui fait du surplace. L’UMP aura beau pavoiser, mais sa victoire est à la Pyrrhus. L’électorat de gauche est plus important que le sien, malgré l’absentéisme. Malheureusement, la gauche n’est pas unie.

abval.JPG

La social-démocratie vranzaize représentée uniquement par le PS est minoritaire dans la gauche plurielle ! Quoique encore capitalistes, les verts entendent bien convertir le système à l’écologie, pour en changer les règles.
En bon social-démocrate, le PS pourrait logiquement participer à un gouvernement Sarkozy, quoique puisse dire Martine Aubry, les transfuges individuels du PS en attestent.
En Belgique, cela n’est plus du domaine de l’hypothèse, c’est une réalité. Et ce n’est pas parce que Elio Di Rupo et Didier Reynders ont juré devant les caméras qu’ils excluaient de gouverner ensemble, qu’ils ne l’ont pas fait par le passé et qu’ils ne le referont plus à l’avenir.
Poursuivre une politique centriste malgré une crise profonde, s’allier aux piliers du capitalisme à l’ancienne que sont les partis de droite du genre MR et CVP, c’est proprement dépérir et reculer à chaque élection, jusqu’à l’émergence d’une autre gauche.
Le PS de Di Rupo ressemble aux anciens partis radicaux français, genre valoisien. Si Di Rupo avait été acculé à la démission à la suite d’un plus mauvais score, le parti aurait eu toute latitude de virer les technocrates et les comptables sociaux-démocrates en essaim autour de lui.
Di Rupo et son staff rassurés, les militants restent sur leur faim. Ils devront attendre la législature suivante. Ce qui donne à l’aigle de Mons et à ses créatures un délai. Qu’en fera-t-il ?
Les mois qui vont venir recouvriront ces élections de la moquette des beaux discours, succédant à ceux de la campagne, afin de les contredire. Di Rupo poursuivra avec l’ardent patriotisme qu’on lui connaît son œuvre essentielle qui est le sauvetage de la dynastie et de la Belgique fédérale.
Dans une démocratie formelle comme la nôtre, les majorités ont toujours raison, donc les Wallons auront toujours tort. C’est ce que Di Rupo va essayer de nous cacher dans sa quête du graal dans les jardins de Laeken.
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto. Prends garde au bœuf par devant, à l'âne par derrière, à l'imbécile par tous les côtés, comme dirait Virgile.

Poster un commentaire