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Serge Moati à la trappe !

…heureusement que les blogs font de la résistance. On est avec toi, Serge !...
Enfin, c’est à cela que s’essaie « Richard3.com » et plutôt que se lamenter sur cette émission du dimanche que nous regardions avec le plus grand intérêt de Belgique et d’ailleurs qui va disparaître en septembre, continuons à secouer le cocotier. C’est la meilleure manière de déclarer publiquement notre désaveu pour cette télévision française à la botte du monarque-président, si peu différente de la nôtre.
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L’absentéisme électoral en France se retrouve sous une autre forme en Belgique, puisque dans notre pays, la Loi nous oblige à voter à défaut de quoi, le réfractaire peut être sanctionné par une amende.
Cette autre forme est le vote "blanc". L’éternel problème se pose : le vote ne sera pas "comptabilisé" et la répartition des élus dépendra du vote des autres citoyens.
C’est d’une manière indirecte que le vote blanc joue un rôle, mais il est plutôt négatif, puisque s’il est l’expression d’une majorité d’abstentionnistes qui, s’ils s’étaient exprimés, eussent voté à gauche, cette neutralité nuit donc au courant naturel qui en eût bénéficié. C’est peut-être l’effet voulu par la majorité des abstentionnistes, en fin de compte.
Pourquoi à gauche, me demanderiez-vous, si vous pouviez vous exprimer en même temps que j’exprime ici une réflexion ? Mais, parce que l’électeur de droite à moins de sujets de mécontentement que les déçus de la social-démocratie et que leur nombre doit être moindre, en fonction également d’un intérêt probablement supérieur par le profit qu’ils retirent du système.
De l’avis général, l’esprit le plus répandu et qui devrait inquiéter les tenants de l’ordre économico politique actuel, c’est celui de résignation.
Il s’est répandu dans les partis de toute tendance dès les débuts de la mondialisation de l’économie. Le capitalisme est inhérent à cette économie, il apparaît comme immuable. On a crû surtout au départ de la crise des subprimes qu’il allait être remis en question par le public, comme certains économistes, surtout américains, l’ont fait avec courage, attendant une réaction identique du petit épargnant et des employés sacrifiés. Ils n’ont pas été relayés par la presse et ont été stoppés par un conservatisme général de la gauche à la droite, une sorte de consensus mou.
On ne veut entendre que ce qui s’apparente à ce que l’on croit.
C’est donc Alain Minc qui a raison de voir la fin de la crise pour fin 2009, Dominique Strauss-Kahn qui en apprécie l’importance relative et même Claude Allègre qui associe à la légèreté collective en les minisant, les problèmes d’environnement.
Ces personnages de l’action politique sont dans leur rôle d’optimaliser la situation. On sait que lorsque la vérité passe par une possibilité d’entrer dans un drame, celui qui en témoigne est souvent électoralement battu.
C’est comme dans la chanson de Guy Béart « Le premier qui dit la vérité sera exécuté. »
Ces hommes dont les journaux raffolent, ces experts et ces hommes politiques connus, en réalité, n’ont pas prévu la crise. Cela leur confère une autorité certaine pour nous expliquer comment en sortir. C’est ainsi que cela va en politique, selon le précepte général « qu’il y a des gens qui font la révolution, et d’autres qui en profitent. » Eux, en profitent, c’est leur seule spécialité ; mais ils y tiennent.
Une autre catégorie de « gonflés », plus douillettement installée est celle qui depuis le début nie tout en vrac : crise, récession, faillites en série, tout vous dis-je ! Pour elle la crise n’existe pas. Bien entendu, elle n’avait pas à prévoir une crise « qui n’existe pas », CQFD !
Comme les journaux rendent scrupuleusement compte des propos tenus par des patrons grand format en ignorant superbement les petites créatures que nous sommes, eux aussi sont fort proches des propos d’Alain Minc.
La crise économique fera disparaître 140.000 emplois en deux ans en Belgique, a prédit Bart Van Craeynest, économiste à la KBC. La reprise de l’activité économique aura lieu au second semestre 2010, dit le patron de la FEB Rudi Thomaes. Cependant, beaucoup de chefs d’entreprises trouvent ces propos pessimistes et jugeant par leurs carnets de commande, ils pensent que la crise est derrière. Par contre, les mêmes signalent que les patrons se préparent à une nouvelle dégradation des affaires. Qu’en pensent les nouveaux chômeurs ? C’est un exercice que les journaux n’ont jamais eu l’intention de proposer à leurs lecteurs.
Et tandis que le grand guignol qui fait l’opinion va son train, la banlieue se désespère !
La manoeuvre perfide n’est pas de supprimer tout débat public sur les chaînes télé, mais de les organiser entre gens à peu près du même avis.

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C’est ainsi que Serge Moatti avec son émission « ripostes » passera à la trappe en septembre sur la 5, parce qu’elle déplaisait au pouvoir. Bien formatées pour ne pas créer l’once d’un déplaisir aux gens en place, nos émissions politiques ne risquent pas de disparaître.
En définitive, n’avoir rien d’autres à proposer que l’espoir de sortir au plus vite d’une crise grave sans autre remède que les formules anciennes de l’économie libérale, c’est implicitement reconnaître que même terminée, cette crise en verra d’autres, et de bien plus graves encore.

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