« Les Verts font leur marché. | Accueil | Ginger et Fred. »

Un certain soulagement.

C’est Defossé qui avait raison de croire que le destin d’Ecolo est à gauche.
En tenant compte de certaines personnalités écologistes de premier plan, on pouvait jusqu’à ce soir en douter !
Tracer son chemin dans l’écologie ne va pas sans mordre d’une certaine manière sur les électeurs du PS, d’où une certaine rivalité concurrentielle que l’on aurait pu prendre pour un état d’esprit de droite. Comme des lecteurs m’en ont fait la remarque lors de certaines de mes critiques du PS, j’en suis à semer le doute aussi, quoique dans mon cas, je n’aie rien à vendre.
Quelle que soit la suite des pourparlers et l’issue de ceux-ci, c’est la première fois qu’une formation politique de ce pays fait un choix en rapport avec les possibilités d’un réel changement en politique générale en se positionnant à gauche, reconnaissant être de la « famille », même si celle-ci est loin d’être parfaite.
En cherchant à former un gouvernement régional avec le CDh et le PS, Ecolo admet implicitement que ceux, qui de près ou de loin ont poussé le système économique libéral que nous subissons à ses pires dérèglements, doivent enfin être sanctionnés.
Le MR paie en Belgique les fautes et les excès d’un capitalisme fou, quoique l’électeur ne l’ait pas vraiment sanctionné comme ce parti aurait dû être, puisqu’il retrouve une majorité relative à Bruxelles. On sait que les mouvements d’opinion sont lents en Belgique par la faute d’un certain désintérêt et d’un manque d’initiative, d’où une démocratie peu représentative et qui échappe à la compréhension des experts et aux suppositions statistiques.
La campagne du MR a été particulièrement hypocrite. Quand on songe qu’aucune personnalité de ce parti n’ait eu le courage de faire une analyse lucide du capitalisme actuel, et pour cause puisque tous y adhéraient et y adhèrent encore, ils ont de la chance de ne pas s’être effondrés !
C’est en interne que Reynders paiera sa criminelle persévérance. Il n’a pas que des amis au MR. Si par hasard venaient à triompher les Michel dans la partie de bras de fer qui commence à peine, il serait plaisant de voir celui qui souhaitait encore plus de libéralisme, c’est-à-dire encore plus de malheur pour les gens, Louis Michel – un Reynders au carré pour tout dire - supplantât le roi déchu.
Ainsi, n’ayant rien compris, ne voulant rien céder, ne promettant qu’un assujettissement à l’effroyable gâchis économique qu’ils ont largement contribué de créer, ce Mouvement Réformateur qui n’a pas dans ses intentions celui de réformer le système, pourtant bien mal en point, ne serait qu’au début de son échec.

auxvers2.jpg

Pour en venir aux prémices d’une association PS, Ecolo, CDh, rien n’est gagné.
Le PS doit se réformer surtout dans ses élites sur les cumuls et les petits à côté lucratifs. Di Rupo ne doit plus flirter avec des cursus extérieurs qui au vu des places offertes se sentent touchés par la grâce socialiste, sans vraiment en être ; mais au contraire, il doit entrer en immersion dans ses sections en écoutant les militants de la base. Il serait bon qu’il jetât des ponts vers l’extrême gauche et se réconciliât avec celle-ci en abjurant le démon de la social-démocratie qui n’a plus sa raison d’être. Il ne doit surtout pas prendre exemple sur le PS de Martine Aubry.
Cette dernière démarche si nécessaire sera la plus difficile à accomplir tant le PS s’est mal conduit avec les opinions de gauche indépendantes de la sienne.
On voit qu’il y a du chemin à faire. On devine déjà ceux qui, parmi les habitués des places et des interviews, feront de la résistance.
Tout qui est à gauche, parfois même n’étant d’aucun des trois partis coalisés, doit se sentir soulagé ce soir.
C’est l’essentiel pour le moment.
Cela ne peut en aucune manière tarir l’esprit critique de Richard III.
Demain est un autre jour.

Poster un commentaire