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Croyance et laïcité.

On ne sait si ce siècle sera religieux ou ne sera pas. Ce qu’on sait déjà, c’est que ce siècle sera celui des habiles qui feront croire des choses aux naïfs qui ne vérifient pas par eux-mêmes la valeur de ce qu’on leur donne à croire.
La plupart de ces derniers n’ont que ce verbe aux lèvres conjugué à la première personne : « Je crois ! ». Si ce n’était dommageable que pour la personne qui croit, mais elle n’aura de cesse que vous croyiez vous-même par la foi qu’elle exprime. Quand elle réussit, vous l’intéressez ; sceptique, elle vous couvrira d’anathèmes.
Dans certaines régions du globe, il est assez malsain de ne pas se convertir.
Les habiles ne procèdent pas de la même manière. Ils spéculent sur leur talent de faire accroire aux autres ce qu’ils ont imaginé de mieux pour leur piquer des sous et accroître leur pouvoir. Les plus forts finissent par croire eux-mêmes en leurs inventions. L’esprit de la représentation les a complètement submergés dans sa théâtralité première. Ils incarnent par substitution au divin !
La croyance est une attitude de l' esprit qui affirme, selon des degrés plus ou moins grands de probabilité, la réalité ou la vérité d' une chose, sans pouvoir en administrer la preuve.
Je ne peux croire en l’écran de mon ordinateur, puisqu’il existe et que je l’ai devant moi. Ce n’est pas un objet de croyance. C’est une réalité. Par contre je ne peux percevoir ce qui n'existe pas.
L' objet de la croyance est une représentation fantasmée.

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Devant une collection de barbus à l’air inspiré qui proclament qu’ils perçoivent ce que vous ne percevez pas, par suggestion vous pourriez être persuadé qu’à votre tour vous percevez ce qu’auparavant vous considériez comme une chimère. Mais, pour autant avez-vous perçu autre chose que le rêve de percevoir ?
La force de la croyance en la réalité d' un objet inexistant, résulte de mon désir de le voir exister.
Le bon ou le mauvais prêtre est celui qui a ou qui n’a pas la capacité de vous donner ce désir.
L' objet de la croyance est invérifiable empiriquement... il se soustrait à la preuve.
Sa force tient bon par l’absurde, comme il n' existe pas il est... indiscutable !
La dispute entre les croyants et les incroyants est indéfinie donc inépuisable.
Toute l’erreur de Descartes est là, dans son premier postulat « L’existence de Dieu » puisqu’il part de la seule chose dont il est sûr pour vérifier le reste, dont il doute, alors que la chose dont il est sûr, est invérifiable !
Si le croyant touche au bonheur par le seul effet de croire, il peut communiquer cette recherche du bonheur à ceux qui ne croient pas et qui se mettront à « vouloir » croire dans le seul but d’être heureux.
Les certitudes sont denrées rares.
La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien, a prétendument dit Socrate. C’est un paradoxe et un mensonge. Socrate n’était pas ignorant au point de ne rien savoir. Il se bornait à se mettre en situation d’humilité par rapport à la somme des savoirs. Or le croyant n’a cette humilité qu’après avoir déclaré qu’il était par sa foi absolument certain de l’existence de dieu. C’est donc une fausse humilité que de croire et se mettre dans les mains de dieu qui décide du reste.
L’interprétation de la volonté de Dieu s’est soldée de tous temps par d’effroyables boucheries. Evidemment, il y a eu beaucoup d’interprétations faussées par le pur intérêt des prosélytes meurtriers.
Le véritable ignorant, c'est celui qui croit qu'il sait.
Le croyant est par conséquent avant tout un ignorant. La preuve, c’est qu’il refusera tout ce qui est susceptible de remettre en cause ses visions et la tranquillité d' esprit qu' elles procurent...... Que faire face à un croyant animé d' une fureur criminelle – supposée être la décision divine - ce qui est souvent le cas des intégristes ?
La seule règle possible est de considérer la croyance comme la poursuite d’un mythe personnel et inaccessible aux autres ; ainsi toute interférence entre la croyance et la politique est impossible.
Le seul gouvernement possible est donc un gouvernement laïc, farouchement laïc et toujours sur le qui-vive. Toutes les concessions faites en matière de religion ayant un caractère public ou de masse est attentatoire à la liberté de tous.

Commentaires

A noter que derrière la laïcité militante se cache une fameuse forme de croyance! Je croix que Dieu n'existe pas...Bien que cette "foi" n'en porte pas le nom, elle a un peu de fidèles...Hélas, une grande majorité de ces sectataires son individualistes matérialistes; que faire d'autre si rien n'existe... Après moi les mouches: dit Madoff.

C'est vrai ce que vous dites. Cependant cette forme de laïcité extrême rejoint dans ses conséquences le sectarisme imbécile du croyant intégriste, c'est donc aussi une forme de croyance aussi stupide que les autres.
On n'en sort pas !

Oui, les religions ont bonne presse en général. Elles inspirent le respect ou la bienveillance.
Même parmi ceux qui se proclament non-croyants, on en trouve beaucoup qui réprouvent les critiques à l'égard des idéologies religieuses - manque de tolérence disent-ils - ou qui affichent leur estime pour les croyances religieuses (la culture, le patrimoine, disent-ils).

Si bien qu'on ne voit plus combien devrait paraître déraisonnable le fait d'être fier de croire, le fait d'afficher sa croyance ou sa foi.
Car enfin, qu'est-ce que croire ou avoir la foi, sinon s'investir dans une supposition, s'adonner à la conjecture, s'engager imprudemment ? Pas de quoi être fier.

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