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La bite à deux encablures.

On n’est pas sûr, mais presque, jusqu’en septembre il y aura du relâchement dans la targette.
Même à Lantin, les dealers sont plus certains de pouvoir fournir. Les détentes ne sont pas que des morceaux de fer sur lesquels les maffiosi aiment appuyer.
Ceux qui partent croisent ceux qui reviennent et les demeurés sur place encombrent comme des cageots tombés d’un camion au milieu d’une rue. On slalome pour les éviter dans la joie des départs ou les retours de Golconde.
Ceux qui, sans le dire a priori, mais ça leur échappe, se vantent de leur dévouement au malheur, ne vont pas crier sur tous les toits que pendant deux mois ils se les roulent dans la bruyère. A l’apogée de la satisfaction d’eux-mêmes, certains craquent dans les magazines à nous montrer leur maison de campagne, comment il l’ont gagnée leur deuxième résidence, jouant les modestes jusqu’au bout, simulant une simplicité de vie qui ne s’accorde pas avec le décor et leur air satisfait.
Quitte à la rentrée reprendre la cause du peuple et s’offrir sans cravate à nos regards, l’œil inquiet sur la situation catastrophique, mais toujours le teint halé et l’air en bonne santé des gens qui foutent rien.
La vanité finit par les avoir au tournant. C’est la bulle qui remonte à la surface et qui éclate.
Les trémolos de Herman De Croo sur son cancer, certes on est bien triste pour lui, mais quand on voit son bureau grand comme un logement social de famille nombreuse, son parc, ses animaux en semi liberté, ses pièces d’eau, alors qu’il s’enorgueillit de quarante années de vie politique, c’est-à-dire n’ayant jamais rien fait d’autre pour arrondir sa pelote, on se demande, à part banquier ou gangster, quel est le métier qui rapporterait autant dans le travail, que celui de représentant du peuple ?
Les magazines en cette période creuse sont pleins de rêves. Ils nous montrent la « vraie vie » celle qui se dispense de la ferveur anglo-saxonne pour le travail, qui se fiche de travailler plus pour gagner plus, puisque ça tombe comme le glaçon dans le drink. Dans ce monde du dessus, il n’y a pas que des négriers vautrés au bord des piscines privées, depuis que nos boutiquiers ont fait faillite, nos grandes administrations ont pris le relais, nos phénomènes de la communication et nos hardis pionniers de l’aventure libéralo-socialiste aussi.
D’abord timidement, puis de plus en plus rolexés, et les dames laguerfellisées, ils ne s’affichent pas trop. Il suffit qu’au détour d’un people on en croise un qui feint de ne pas nous reconnaître, pour se dire, « mais ce type voyage sur mon compte ! ».
L’infatuation discrète est comme une parallèle asymptote. On croit qu’elle va rejoindre l’autre, mais c’est pour dans dix mille ans.

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Notre nouvelle middle class pense qu’à côté des fastes d’un Jackson malgré l’huissier chez Bambi, elle peut à l’exemple de Sarko-le-magnifique, exhiber ses Carlita sur les spires des matelas à bronzer du cap Nègre, sans pour autant perdre trop de voix de préférence à la prochaine galéjade de la démocratie rampante.
Moi, par exemple, bien bavant sur l’art de ne rien foutre à condition que les autres bossent comme des malades, si un quelconque éditeur ivre des basses besognes d’un Gallimard venait à me décerner l’honneur d’une édition, oh ! modeste, je dirais d’abord « non » d’un air hautain, puis poussé par on ne sait quelle gloriole attachée à la reconnaissance par les autres de mon talent inouï, hanté par la vue famélique d’une multitude d’anorexiques qui s’accrochent à mes bas de pantalon l’air suppliant, j’ignore encore si je n’aurais pas la réaction du naufragé de la Méduse repoussant à coups de rame ceux qui voudraient monter à bord et me tournant vers le marchand de papier qui croit faire une bonne affaire, exhiber sans pudeur les parties honteuses de mon « génie » !
L’homme, c’est ça. Un goût de la justice, une envie irrésistible pour que tout se mérite et se gagne honnêtement, en même temps un véritable engouement pour les passe-droits du moment, pourvu qu’il en soit bénéficiaire, les ronds qui rentrent sans vraiment bosser et la haute estime qui découle d’avoir pignon sur rue. Un souverain mépris pour le fric et une envie d’en avoir plein les poches. Un dégoût profond pour les yachtmen qui montrent les minettes de vingt ans à leurs homologues de soixante ans sur le bateau amarré à tribord, tandis que ceux de bâbord voient la main tripoteuse du milliardaire à quinze jours d’être grabataire, fourrager dans le string de la partenaire, enfin couple disparate entrant par la dunette arrière dans la coursive pour des contacts qu’on n’ose qualifier d’innocents et que l’extrême gauche trouve antisociaux. Alors, qu’on se voit bien en amiral se faire déculotter par une pute à l’expérience berlusconienne, en jurant qu’on n’a pas perdu de vue le combat pour la veuve et l’orphelin !
Merde que tout cela est compliqué et nous implique dans une réflexion que certains philosophes trouvent rigoureusement exacte « Le peuple envie les classes parasite et semi-parasite (celle qui travaille un peu pour gagner beaucoup). Quoique ayant tous les défauts, elles n’auront jamais cette envie-là. »
Aussi, quand vous entendrez des discours du genre « je vous ai compris » venant d’en haut, un seul conseil : NE LES CROYEZ JAMAIS !

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