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Cherche Traders, bonus assurés…

Alan Greenspan (Né le 6 mars 1926 à New York) est un économiste de réputation puisqu’on l’a surnommé « le maestro ». On le connaît surtout en Europe pour avoir été le président de la Réserve fédérale (la banque centrale des Etats-Unis) nommé par Reagan, dont il était un fervent supporter au parti républicain.

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Nous avons aussi le nôtre à droite, en la personne de Guy Quaden, gouverneur de la Banque nationale.
L’Américain est probablement un des pères de la crise mondiale en ayant prêché un taux d’intérêt insignifiant du dollar, ce qui a permis toutes les dérives et ouvert la brèche des subprimes et de la peste qui submergea Wall Street, au point que l’on crut que la Bourse allait s’y engloutir..
Le nôtre de Gouverneur est intarissable sur les « dérives » de l’Etat en dépenses sociales, pensions, etc., tandis qu’il applaudissait au sauvetage des banques par un apport massif des fonds publics.
Où le libéralisme reaganien de l’un, rejoint le dévouement à Reynders de l’autre, c’est qu’ils pensent que la crise est sur le point de se terminer… la crise bancaire, bien entendu. L’autre, celle qui fait fermer les usines et qui transforme les travailleurs en quilles de bowling, ils s’en fichent superbement, qu’elle se poursuive de plus belle, puisque ça tombe bien pour accréditer les décentralisations, les fermetures et les rationalisations des zonings.
Seize Etats américains ne sont plus en mesure de payer des allocations sociales, fin d’année, ils seront sans doute trente-deux !
En Belgique, on n’en est pas là, mais les libéraux réfléchissent à la stabilisation des Finances publiques sur le dos des citoyens les plus pauvres.
Un des traits communs de tous les gouverneurs des banques centrales des pays riches, c’est d’être guidé par une pensée rigide et orthodoxe sortie du droit fil libéral. Non pas celle des chefs d’Etat du G20 –qui est une certaine pose devant l’opinion afin de montrer leur bonne volonté à rafraîchir le capitalisme - mais la déraisonnable supposition qu’il faut laisser le système se régénérer tout seul, reprendre des forces à la treille libérale.
Aujourd’hui, les Gouverneurs des banques centrales confondent volontairement les intérêts privés des banques avec l’intérêt des citoyens qu’ils sont censés représenter.
Notre libéral inconditionnel, Guy Quaden, a rendu en pleine crise son rapport sur le vieillissement, dans l’ambiance délétère des finances de l’exercice 2008, mieux même, puisque ce type a le front de s’aider du désastre où l’obstination obscène de ses pareils nous a conduits en 2009 "devant nos responsabilités".
Quaden nous met presque en demeure de sortir de notre poche10 milliards d’euros supplémentaires entre 2008 et 2014, pas la sienne, bien entendu, ni celle de ses pairs, pour financer le système des retraites. Sarkozyste sans avoir consulté le voisin, comme les gens du MR, sans consulter l’UMP, il propose d’amener les prépensionnés-chômeurs entre 55 et 65 ans à recommencer à travailler afin qu’ils cotisent à nouveau, plutôt que coûter des ronds. Dans une ambiance où les seuls effectifs en hausse sont ceux du chômage, on voit la provocation qu’une telle proposition suppose.
Dans le cadre des bonnes idées, il en poursuit une autre tout aussi séduisante qui consiste à réduire les pensions réelles versées en ne les adaptant plus à l’évolution du coût de la vie. Là, même les libéraux, pourtant secrètement d’accord, ont eu la frousse de l’émeute !
En somme, les petites gens paieraient le sauvetage des banques grâce à ces quelques modifications, attendu que la dette augmente, et ce n’est pas le club de nos 54 ministres qui dira le contraire.
Le gouvernement aurait trouvé plus de 20 milliards pour sauver les banques, mais n’a pas la moindre idée où pouvoir en trouver 10 pour sauver le cinquième de la population !
Mais tout cela est déjà dépassé. Puisqu’aux dernières nouvelles les déficits cumulés avec le prêt aux amis de Quaden prennent des allures de pré-faillite.
On s’attend à des déclarations solennelles de Herman Van Rompuy à la rentrée.
Les traders, eux, n’ont pas attendu septembre pour se voir promettre de gros bonus pour la fin de l’année, signe de la reprise des affaires,. Il paraît qu’on en manque dans les banques. Malgré ceux qui se sont retrouvés à la rue dès 2008, la profession est demandée ! On peut redouter les prochains dérapages
Tout le monde est scandalisé de la façon de faire des banquiers et des libéraux pur jus, c’est la liberté, ma chère, dira Louis Michel.
Les conditions des prêts aux banques – en moyenne à 8 % d’intérêt – n’ont été assorties d’aucune disposition concernant l’éthique. Les banques remboursent. L’Etat n’a rien à dire. Certes des promesses orales ont été faites. Mais que peut encore valoir la parole d’un banquier ?
Guy Quaden en sait quelque chose.

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