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Le bordel à l’hospice.

Je m’étais bien juré de ne plus enfourcher mon destrier et partir sus à l’infâme avec les gazettes bien pensantes, Marine Le Pen et les socialistes. Voilà quatre ans qu’on sait avec la parution de « La mauvaise vie » que Frédéric Mitterrand chasse le jeune mâle tarifé en Thaïlande.
A l’époque, on n’avait pas trouvé les passages, aujourd’hui incriminés, scandaleux. C’était une confession « honnête » et l’auteur parlait de son fatal penchant comme une tragédie personnelle.
C’était un tableau de mœurs à l’usage des filles de la Croix, qu’elles vissent la nature du mal afin de pouvoir l’affronter.
Il a pris la fâcheuse idée à Frédéric Mitterrand de dire « oui » à Sarkozy pour un portefeuille ministériel. N’était-il pas bien, à la villa Médicis de Rome en directeur prestigieux ? Il pouvait à l’aise s’envoyer quelques gitons énamourés dans les ruines les plus décoratives au monde.
Patatras ! tout change. La machine s’emballe. Quand un ministre s’angoisse qu’on ne fouine dans sa vie privée ; s’il décrit ses stupres dans de beaux morceaux de rhétorique… c’est du gâteau !
Les frères la pudeur se voilent la face ! Le témoignage de Mitterrand en faveur de Polanski cinéaste, fait le détonateur et c’est parti.
Il soutient un violeur, donc, c’en est un aussi. Bravo l’amalgame.
Du coup Fillon et son gouvernement n’ont pas d’alternative, soutenir Frédéric Mitterrand, avec le risque que l’amalgame se poursuive : Polanski est un violeur, le ministre Mitterrand le soutien, ainsi tous les ministres du gouvernement sont des violeurs.
J’ai toujours pensé que les gens qui dirigent les autres le font par narcissisme, puis par intérêts et enfin pour satisfaire la partie de l’opinion publique qui vote pour eux et en dernier lieu pour l’intérêt national, s’il reste quelque chose à partager.
Je persiste et signe : ces gens sont des salauds ; mais, il faut comprendre la portée du mot : ils le sont de manière collective et non personnelle.
Aussi, accabler Mitterrand d’une chose qui, semblait-il, avait fait l’objet d’un pardon, du moins avait-on tourner la page, je voudrais bien qu’on n’associât pas mon « salaud » aux crachats sur cet homme-là, et qu’enfin, on ne poursuive pas l’amalgame à rebours, en confondant mon cri avec ceux de la meute.
En politique on ne fait pas de cadeau. Ce n’est pas la première fois que la classe politique se déchire. Il y a eu des meurtres inexpliqués, des suicides suspects, en France comme en Belgique. Mais on ne pouvait imaginer que le public et la presse people se gendarmeraient, comme si la morale avait été souillée à tout jamais.
A l’aune de cette brusque poussée de vertu, on ne pourra bientôt plus écrire une ligne, fantasmer cinq secondes, sans encourir les foudres des jocrisses qui rament pour le régime.
Frédéric Mitterrand, victime de l’opinion, rattrape bien mal le coup dans ses explications !
Il aurait mieux valu qu’il ne se pointe pas au 20 heures de Laurence Ferrari et prenne 25 millions de Français pour des imbéciles.
Il aurait dû savoir qu’une grande partie de la population a un a priori. On le trouve trop salonnard, trop précieux, trop prétentieux et complètement intégré à un système qui insulte à la pauvreté.
Il a commis ce soir-là une grosse bourde.
Ce n’est pas vrai de dire que Frédéric Mitterrand en excursion du sexe en Thaïlande, comme il le déclare, rencontrait des hommes consentants de son âge, à la rigueur cinq ans plus jeunes.
A l‘âge supposé par le ministre, le prostitué est morts du SIDA ou relégué dans une cabane au fond d’une campagne en train de pourrir sans dent et sans soins dans l’indifférence générale.
Quant à connaître l’âge des prostitués, c’est impossible. Le proxénète les vend en faisant valoir justement leur jeune âge et quand, en effet, ils paraissent fort jeunes, il en augmente le prix.
C’est donc un pauvre mensonge que celui-là.
Quand on ne s’assume pas et qu’on court les éditeurs et les prix littéraires en vendant sa propre histoire, il faut aller jusqu'au bout, sinon ce sont les autres qui ont raison et on reste tout con pris en flagrant délit de mensonge. Ou alors faire un nœud dans son Mont-Blanc et noyer son narcissisme dans la peinture.

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Voilà trop longtemps que les politiques nous promènent avec leurs mensonges grossiers.
On pourrait dire pareil de Villepin qui nous la baille belle sur l’honnêteté et qui s’obstine à dire le contraire dans l’affaire Clearstream envers et contre tous les acteurs et témoins de ce montage qui l’accuse d’avoir voulu faire plonger Sarkozy.
En voilà assez des bonimenteurs qui se font des têtes de tourmentés ou d’enfants Jésus et qui pensent se dispenser de taire une partie de l’histoire quand ce sont eux qui prennent l’initiative de nous conter ce qui les arrange, alors qu’on ne leur demandait rien.
Pendant qu’on s’amuse sur ces petits potins et faits-divers parisiens, la banlieue souffre. Des émeutes à Poitiers le 11 octobre ont ravagé le centre ville. Des jeunes sont en prison après avoir été condamnés à des peines de prison, sans que les juges aient vraiment cherché à savoir s’ils étaient coupables ou innocents.
Alors, si en plus de distraire les gens, on tirait prétexte de l’incitation à la pédophilie de certains auteurs, pour interdire Sade, Genêt et même Gide dans l’épisode du chamelier de son tourisme saharien, on serait dans quel régime ? Second Empire ? Iranien ?
Le populisme vu sous cet angle, évidemment…

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