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Reynders nanoligarque.

La pire des défaites, ce n’est pas celle que vous inflige l’ennemi à l’épilogue d’une bataille électorale, ce sont les amis, vos fidèles alliés, qui se sont détachés de vous, parce qu’ils avaient l’impression que vous ne les aimiez plus.
Lorsque Richard III à la bataille de Boswort fonce sur les maigres troupes de Henri Tudor, il est certain de la victoire. Mais deux de ses partisans à la tête de 3000 hommes ne le suivent pas. Et Richard est défait. Reste la célèbre phrase que lui fait dire Shakespeare et qu’il n’a pas dite « mon royaume, pour un cheval ».
C’est ce qui se passe au MR. Didier Reynders, dit Didjé, reprenant le rôle de Richard III, transformé en Principicule liégeois, se lance dans une bataille, et ses amis, les « principautaires », ne croient plus en lui, parce qu’ils ont été écartés de sa garde rapprochée, comme il arrive souvent aux chefs qui finissent par s’en laisser compter par leurs valets.
Victoire aux ailes embrasées
Couronne éclatante des rois,
Ne sont jamais sur nous posées
Que comme l’oiseau sur nos toits… (Victor Hugo)
Voilà pas mal de temps que Miss Defraigne ronge son frein. La bougresse est teigneuse. Elle a été élevée à la dure, façon plein air, sur le vaste plateau des fagnes que son papa arpentait tous les dimanches. Aussitôt redescendu en plaine, en un temps où les filles ne succédaient pas à leur père, il a adoubé la petite.
Didjé n’était alors qu’un menin débutant de Jean Gol. .
Elle s’estime aujourd’hui volontairement mise à l’écart par Principicule pour des raisons de trop grande proximité.
On va comprendre. C’est l’histoire d’un patron qui a commencé tout petit, grouillot presque, en courant les gazettes sollicitant l’attention des lecteurs et en portant la célèbre mallette d’un homme qui allait faire une belle ascension et qui ne put en profiter : Jean Gol.
Le petit Didjé plut au libéralissime. Il l’envoya faire joujou sur les chemins de fer.
Hélas ! mort trop tôt, le grand homme ne sut pas léguer sa couronne. C’est Louis Michel qui la ramassa, alors que des barons se la disputaient.
Le MR est une monarchie à la polonaise, les rois sont élus par la Diète : hobereaux de quartier, Casanova de villes d’eau, Pompadour finissante, madame Sans-gêne aux classes moyennes...
Christine Defraigne connaît cela, par son papa, puis par elle-même. Cricri apprit tout ce qu’il ne fallait pas savoir sur le débuts de Didjé, quand, quelques années plus tard Principicule s’étant hissé au faîte, il lui sembla être un nouveau César !.
La vue de Christine, sa payse comme on dit dans les campagnes, lui rappelle trop son état premier de grouillot pour qu’il ne s’en affectât point et ne la vît sans frémir.

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Philippe Monfils, lui, du même patelin, ayant tout vu, a tout oublié. C’est ça qu’aime Didjé : des gens neufs ou des amnésiques.
Monfils, avec respect, posez sur cette table
De notre sainte loi le livre redoutable… (Jean Racine)
Miss Defraigne déballe ses griefs à un bien mauvais moment ! Didjé se sent cuit. Il s’agrippe à son fauteuil de ministre et à son trône rue de Naples, ne sachant lequel abandonner afin de conserver l’autre et finalement se résolvant à garder les deux.
C’est l’instant de doute qu’a choisi Christine pour épancher son coeur lourd de femme abandonnée…
« Certains ont plus de droits que d’autres. Didier Reynders est un frein sur le terrain politique local. Au MR, il ne peut y avoir confiscation de pouvoir par une nano oligarchie. Les gens peuvent être objectifs et dévoués, mais ils ne doivent pas pour autant passer leurs journées à cirer les pompes ! », bref, le pauvre journaliste du Soir en a entendu de la bouche purpurine de Madame Defraigne !
Du coup, Monfils ne sait plus ou se fourrer. Et si Christine avait raison, c’est-à-dire, si son coup de gueule était prémonitoire ? Et si c’était la fin du monarque ?
Serait-il encore, lui si besogneux, le Talleyrand liégeois, compétitif pour une pool position ?
Didjé ne peut pas pardonner la conférence de presse que la belle a organisée avec Olivier Hamal (député fédéral et conseiller communal MR à Liège, comme elle) sur Tecteo. Pas bien méchante, mais convoquer les journalistes à Liège sans Principicule, c’est créer un précédent.
Et voilà qu’elle récidive ! Qu’elle joue son va-tout. Qu’elle ne croit plus en l’avenir de Didjé!
Assez curieusement, pour une fois, nous sommes d’accord avec le raisonnement de la pécheresse.
Pourtant, Didjé nous manquera. Comme Patrick Poivre d’Arvor a failli couler les marionnettes de l’info après son licenciement de TF1, je me demande si les chroniqueurs de mon espèce survivront à Didjé ?.
Sans sa sérénissime grandeur, ce sera un grand vide. On en est mort de rire par avance.
Et des vents du midi la dévorante haleine
N’a consumé qu’à peine
Leurs ossements blanchis dans les champs d’Ascalon… (Jean-Baptiste Rousseau)

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