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Le libéralisme part en couilles

Clôturant le budget 2009 avec un déficit de 20 milliards d’euros (5,9 % du PIB), la Belgique, toute proportion gardée, fait plus mal que la France. Evidemment, la parade de Didier Reynders aux éventuelles critiques est toute trouvée : la détérioration du solde budgétaire au niveau fédéral est due à une diminution de 8,6 % de l’ensemble des recettes fiscales.
Cela signifie quoi au juste ? Sinon une perte de vitesse du système, un manque à gagner ressenti au niveau des travailleurs, mais aussi au niveau de l’Etat : le constat que la crise, ça fait mal.
Les conclusions que les importants en tirent sont simples. On nous les claironne partout dans les médias, sur les télés à la moindre interview toujours judicieusement choisie « C’est un mauvais moment à passer. Comme dans toute crise, il y a un redoux que nous abordons. Toute l’économie va repartir. Nous allons sortir du mauvais rêve. Ce ne sera pas un cauchemar. Vous verrez… etc. ».
Le gouvernement pourrait se poser la question de savoir si le chômage qui prend une ampleur jamais vue jusque là, les faillites, les délocalisations sont des signes annonciateurs du beau temps ?
Le trio, Reynders (Finances), Laurette Onkelinx (Affaires sociales et Santé), Melchior Wathelet (budget), applaudit aux grands messes de Guy Quaden et aux spéculations euphorisantes d’un Callataÿ. Le trio spécule déjà sur des marges – qu’ils n’ont pas encore - dégagées d’une augmentation de la croissance qui seront affectées à l’assainissement budgétaire. Et comble du comble de la part d’un ministre des finances, il se gargarise d’un déficit de 3 % (plus certainement 3,5, peut-être 3,8 ?) comme le demande l’Europe en 2012 et fait de cet échec, une sorte de triomphe !
Cela ne signifie-t-il pas que notre dette va s’accroître d’une pincée de milliards supplémentaires qu’il faudra bien se décider à rembourser un jour ?
Cette propension des gens de pouvoir changer un désastre en triomphe s’est vue à toutes les périodes de l’histoire. Que n’a-t-on entendu en 1939 du gouvernement belge de l’époque sur la fameuse indépendance de la Belgique et la confiance dans les Traités signés par Monsieur le chancelier Adolphe Hitler !
Rien n’est changé.
Comment peuvent-ils encore jouer les étonnés du « désintérêt du grand public pour les affaires politiques ? Mais, plus personne ne les croit, pardi !
Cependant, ce qui dépasse tout, c’est encore l’attitude de Laurette Onkelinx et de son président Di Rupo.
Voilà une formation de gauche qui se plaint des effets de la crise, tout en minimisant ses dégâts, qui entend protéger les faibles et faire payer les responsables, et qui ne se pose même pas la question du pourquoi de la débâcle libérale !... qui ne dit même pas « attention, la crise financière et le crise économique pourraient déboucher sur une crise sociale ! », qui assiste sans broncher au laisser-fairisme qui enrichit les multinationales, les milieux boursiers et bancaires, sur le temps que s’appauvrit la population européenne, alors que cette formation soutien à l’Europe le Commissaire Lamy chargé de privatiser l’ensemble des activités de 500 millions de personnes !
Le socialisme aurait intérêt à solennellement dénoncer la social-démocratie tombée dans le piège et relancer la pensée (minoritaire au PS) d’une mondialisation « vertueuse », un protectionnisme « raisonné et raisonnable ».

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Au lieu de quoi, on voit Di Rupo et Laurette Onkelinx rechigner à prendre en défaut leur partenaire libéral… un pouvoir libéral en plein dédit des promesses qu’il ne peut plus tenir.
On sent dans les derniers propos de l’Aigle de Mons, une volonté à défendre un bilan libéral qui est aussi le sien, en s’appuyant sur la popularité du « libéralisme sécuritaire » et blabla ultime : gage des libertés !
Comme a dit Jack Lang l’année dernière devant des journalistes médusés : le PS part en couilles. Après la minute de désarroi, le baissé de caleçon qui suivit fut général.
C’est le tour du PS belge et avec lui le libéralisme de partir en couilles.
A tel point qu’on peut se demander si ce n’est pas une constante du socialisme de se satisfaire de l’amélioration de la condition sociale de ses cadres et de se ficher du reste !

Commentaires

Il y a longtemps que le "socialisme" défend surtout les privilégies, l'étatisme et l'autoritarisme de l'Etat.
Vous parlez de Guy Quaden. Que pensez-vous de la suggestion qu'il a faite de ne plus indexer les salaires supérieurs à 5000 € par mois ?
Tous nos ministres dans un coeur à l'unisson ont répondu que cela serait un mauvais exemple. Pour une fois qu'on envisageait de freiner les plus hauts revenus.
Que protège notre système, sinon les plus privilégiés ?
Encore un exemple, les préavis des fonctionnaires européens en surnombre :
APPROUVE !!!
La pension à 50 ans et de 9.000€ par mois pour les fonctionnaires de l'UE
Cette année, 340 fonctionnaires vont à la retraite anticipée à 50 ans, et avec une pension de 9.000€ par mois.
Afin d'aider l'intégration de nouveaux fonctionnaires des nouveaux états membres de l'UE (Pologne, Malte, pays de l'Est...),
les fonctionnaires des anciens pays membres (Belgique, France, Allemagne..) recevront de l'Europe un pont d'or pour partir à la retraite.
POURQUOI ??? ET QUI PAIE CELA ???
Vous et moi devons travailler plus longtemps que prévu, et pour une pension de misère, alors que ceux qui votent les lois se font des cadeaux dorés.
La différence est devenue trop importante entre le peuple et les "dieux de l'Olympe" !!! NON ???

Vous avez raison !

Vive le libéralisme américain. Voir les journaux qui annoncent :

C'est confirmé. Le président américain veut taxer une cinquantaine de banques. "Je suis déterminé a récupérer chaque centime dû au peuple américain, et ma détermination ne peut être que renforcée lorsque je vois des informations sur les profits énormes et les bonus obscènes dans les sociétés mêmes qui doivent leur survie au peuple américain", a déclaré Obama."

Méfions-nous des effets de manchettes d'Obama. Ce sont quand même les banques qui ont financé son élection.
Ne crions pas victoire à chaque effet d'annonce. Mais, je ne demande pas mieux, comme vous, d'être conaincu, quoique plus prudent...

Mais ce sont les électeurs (qui ont voté) qui l'ont élu.
Si Mc Kaine (avec Sarah Paline) avait été élu, vous auriez dit aussi que les banques ont financé son élection.
Et en Belgique, qui finance les élections?
Soyez donc aussi prudent dans ce que vous affirmez sur la politique belge.
Il paraît que cela rend sage (la prudence est la mère de la sagesse) :-)

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