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Et le non-être fut !

La ronde des laudateurs :
A celui dont l’invincible main
Gouverne les gens et les choses
Nous offrons des brassées de roses
Que nous semons sur son chemin.

Le chœur des pleureuses :
Voilà qui reflète la forme et l’esprit
De ces purs et grands apôtres
Joignez nos vœux aux vôtres
Pleurez, pleurez l’enfant qui dépérit.

Un laudateur ivre :
Hic, que l’azur des ciels limpides,
De Mons à nous, un vrai ramier
De son nid fait de paille humide
Vole à Bruxelles boulevardier.

L’opinion publique :
Machiavel quel est le sirop lié,
Que tu emploies dans ta cuisine
Ton nom comme ta doctrine
Sonne sur les cahiers d’écolier

Les Mirlitons :
Des vers, du nez s’en sont tirés.
Tels émerveillés nous sommes
C’est qu’il en fait des tonnes
Tendez vos rouges tabliers.

Seules des mains innocentes pouvaient couronner de fleurs la dernière prestation de l’Aigle de Mons aux augures du « Soir ». Quoi de plus innocent qu’un journaliste du « Soir » ?
La culture du Président est certaine. Mais où prend-il le temps de lire ? Dans les conseils d’administration sans doute où sa présence est seule nécessaire pour y percevoir un cachet.
Aussi, cette chronique tendra à égaler son talent dans l’art de ne rien dire tout en disant avec assurance et conviction.
Car, il est empli de convictions, Monsieur 90 %, le tout c’est de savoir de quoi ?
Comment faire rêver les pauvres ? Sinon en leur jetant de la poudre aux yeux parfumée à la rose notionnelle. Le Président sait bien que la vérité est affreuse. Sans doute, mais il n’a pas fait grand chose dans ses participations au gouvernement, donc grâce à lui, elle doit l’être moins, la vérité affreuse.
Alors, l’apaisement ne vient pas d’une vérité qui n’est plus bonne à dire depuis longtemps, mais d’une vérité touchée par la grâce présidentielle. Une vérité arrangée, c’est le mot. Ainsi, elle arrange tout le monde, à commencer par lui même et ses laudateurs. Le chœur des pleureuses n’est là qu’en fonction du théâtre grec. Une belle lamentation est faite de faux pleurs, le tout est de bien choisir les figurantes. Les figurantes à la rose sont parfaites. Elles font le métier de pleureuse occasionnelle. Le jour, elles vaquent dans des environs rosés. Le soir, parées de noir, elles attendent l’arrivée du Président sous leurs masques de scène.
Elles se transformeront à l’aube de Mai, quand le laudateur ivre viendra mugueter en tribune afin de raffermir les âmes vacillantes dans le vacarme d’un orphéon commis à l’Internationale.
C’est le seul moment de gêne pour les laudateurs et les pleureuses, ce petit poing levé dont ils ont honte, non pas à cause des peuples ébaubis disséminés aux alentours du kiosque, mais à cause des voisins. Reconnus dans le quartier pour avoir levé le poing à l’aube de mai, c’est la honte pour l’année. Peut-être une exclusion du club de bridge, un blâme au Lion’s club ?
Les Mirlitons font à l’opinion publique ce que le Président fait à son allié libéral, une sorte d‘endormissement par la jactance, une trempette de mots qu’on finit d’essorer dans la lessiveuse de l’argent sale.

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20 % de chômeurs à Mons ? Mais ces chiffres ne font mal qu’à ceux qui y sont comptabilisés. Et puis les chiffres ne veulent rien dire. On fait dire ce qu’on veut aux chiffres. Si vous saviez les bruits qui courent sur ce qu’il gagne pour ce qu’il fait, vous seriez plutôt pour 25 ou 30 %. Alors, est-ce que cela a un sens ?
C’est comme si on demandait l’heure à Julien Dray !
Le Président est formidable. Un poing levé, c’est tout.
Au fait, qu’a-t-il dit à son interview au Soir ?
Avant, la situation était mauvaise et on s’en inquiétait. Aujourd’hui, elle est désespérée, mais ça n’a pas d’importance.
Par contre, BHV, c’est grave. Le trône est menacé, le roi exposé. Les féaux sont en alerte. Le Président les fédère. On lève les troupes. Les chevaliers s’équipent. On n’est pas couchés !

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