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Con caduc et con débutant…

Façon de rester dans le sujet d’hier, le lecteur de Cd moud une musique de Buxtehude. L’orgue est un instrument solennel, mais apaisant.
Il y a toujours eu de sacrés phénomènes qui ont troué l’ovule parlementaire, laissant parfois un de leurs germes s’y développer. Cela enrichit souvent un parti avant de le déshonorer.
Le cas Daerden mérite plus qu’une attention amusée. C’est l’histoire d’un fin politique, qui soudain se déconnecte de la réalité et pose en Jules César avec sa fille, vêtue de gazes arachnéennes, plutôt Messaline que Cléopâtre.
Avant la séance photos de trop, papa, assez porté sur le litron de rouge, était conscient que ses laisser-aller aux grandes joies du foot lui avaient été assez profitables dans l’opinion, et c’était bien vu.
Daddy ne franchit les lignes et ne dépasse la langue de bois que dans des moments de grandes satisfactions de soi. La nosographie de ce syndrome est simple. Le patient atteint de narcissisme monte à la tribune en se disant que les gens sur l’estrade ne sont que des nains et le public, une bande d’imbéciles. Cette façon de penser a le mérite de faire cesser le trac.
L’imprégnation alcoolique est un cache-misère en d’autres occasions ; par exemple, celle d’un patron d’une société florissante, socialiste de surcroît au prise avec un conflit intérieur. Il apaise alors cette incompatibilité de l’entrepreneur militant de gauche, en se donnant en spectacle.
L’intérêt que l’on porte à soi-même dans le reflet d’une glace (le cas est des plus avancés) ou dans les yeux des admirateurs, est parfois le moteur d’une gravissime erreur, celle que personne ne pardonne. Daerden est sur le bon chemin de l’ego concentré. S’il lui reste assez de ressources intellectuelles pour y réfléchir, il est urgent qu’on ne le voie plus un certain temps, histoire de se faire oublier. Le malheur pour ce type d’attachement compulsif à soi-même, l’éloignement des foules conduit quelques-uns à la dépression nerveuse.

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Jean-Michel Javaux (JMJ) est lui, un con débutant. Belle gueule, beau diplôme, bel avenir, il n’en est plus au scoutisme de paroisse, mais il ne faudrait pas que la bondieuserie, dont une bulle vient d’éclater, explose la prochaine fois quand JMJ est en patrouille des Mouettes à un Congrès écolo.
Peut-être que son courrier en interne va le forcer à la relecture de son engagement politico-religieux, Dubié souhaite déjà une dévotion à domicile. Si les écolos se cotisaient pour lui offrir un prie-dieu, premier meuble d’une arrière-cuisine consacrée et votive ?
N’importe, ce « matuvuisme » à contre-pied de celui de daddy, est assez inquiétant pour la suite. Les mystiques depuis Savonarole n’ont jamais réussi dans la conduite des autres. La foi les projette dans l’amour céleste et ils délaissent les amours terriennes qu’ils méprisent. JMJ avait réussi jusqu’à la semaine dernière à concilier la foi en JC et le druidisme électoraliste. La faucille d’or, la prochaine élection la leur garantissait. La nature a des droits que JMJ, un rien démagogue, réclame avec assurance. Mais dieu ? n’espérait-il pas plus de JMJ ? C’est ce que le bourgmestre d’Amay, s’est sans doute dit, à l’interview de trop ?
Les plus dangereux sont ceux qui se croient une mission d’évangélisation. Si c’est son cas, on le verra un jour hagard, errant dans la forêt de Domrémy-la-Pucelle.
Le journaliste qui a recueilli l’étonnante confession ne devait pas être écolo, jésuite peut-être ? Comment n’a-t-il pas vu l’excès de la bondieuserie du président d’écolo ? Pourquoi ne lui a-t-il pas crié « casse-gueule » ?
Ils sont souvent un rien pervers, les hommes de plume. Evidemment, pour une fois que dans la grisaille ambiante, l’un d’entre eux tient un scoop, il n’allait pas le lâcher pour raisons humanitaires.
JMJ, universitaire, sérieux, sobre, arrivé au pouvoir plutôt que parvenu, intégrant le dernier cercle, tenant sa partie, souvent sans concession, les gens dégoûtés des grotesques se disaient : enfin nous tenons un beau jeune homme, pas sot du tout, bien bourgeois, tenant un stand à la journée du géranium, l’air sérieux qui nous parle de ce nous aimons : les buissons au printemps, l’eau pure et le gazon des stades… patatras, le voilà dans la contingence, cette façon de croire que les feux follets ne sont pas des insectes !
Le pouvoir l’aurait-il trop tôt gâté ?
On en demeure saisi et les vieux caïmans du système aussi, à la fois réjouis (c’est une rival qui prend la pâtée), et inquiets (avec les électeurs on ne sait jamais).
Dorénavant, on ne pourra plus aborder JMJ sans la petite inquiétude devant quelqu’un qui, à un moment donné, n’a plus toute sa tête !
Jean-Marc Nollet, le récent quadragénaire ministre wallon et communautaire, ne doit pas être heureux de la bourde de JMJ. En effet, on les prend si souvent l’un pour l’autre, à tel point que s’il démentait les propos de son collègue catho, beaucoup d’électeurs n’y verraient que du feu.
A moins que Jean-Marc nous fasse la pareille dans le sens laïc. Certes, il faut s’attendre à tout avec les écologistes et Nollet serait bien capable de contre attaquer par un couplet d’étudiant sur les calotins !

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