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Crise : simple en Europe = double en Belgique


Tandis que les Flamands testent notre capacité de résistance à leurs exigences et que les politiciens francophones expérimentent leur capacité à tout accepter par veulerie, la vie se poursuit partout ailleurs en Europe et dans le monde.
Le système économique n’a pas changé. La mondialisation se poursuit. Contrairement à Alain Minc, le prophète de l’homme à la Rolex, elle n’est pas heureuse, ou plutôt, elle n’est heureuse que pour 5 % de la population mondiale. Ce qui est fort peu.
C’est encore heureux que nous ne soyons pas encore classés en fonction de notre situation politique intérieure. En tout cas, pas encore comme la Grèce ou le Portugal. Ça viendra, sans doute, au train où vont les choses.
Nos grotesques péripéties ne nous ôtent pourtant pas la capacité de nous rendre à l’évidence : la crise économique est loin d’être terminée et la Grèce qui cumule la récession et la mauvaise gestion fait face actuellement à une offensive des happe-chairs du système capitaliste, avec des taux d’emprunt jamais vu ! Indicateurs macroéconomiques dans le trente-sixième dessous au plus bas de la note souveraine du pays, les spéculateurs doutent de la capacité des Européens à fournir les sommes promises pour renflouer Athènes. Les mauvaises nouvelles s’accumulent entraînant un décrochage des places financières.
Le Portugal n’est pas encore descendu aussi bas, mais sa situation n’est guère enviable non plus.
Qu’est-ce que nous avons à voir avec ce micmac ?
Tout ! Parce que si l’euro a été jusqu’à présent une bonne chose en soutenant les anciennes monnaies plus faibles et converties à la monnaie européenne, par rapport au mark, l’Allemagne et dans une certaine mesure la France, ne peuvent pas à elles deux soutenir l’euro indéfiniment. Si bien que l’euro risque bien de se retrouver dans la tourmente grecque, avec la conséquence de voir le pouvoir d’achat si faible déjà de nos pensionnés et de nos allocataires sociaux devenir une galère supplémentaire à la survie du quart de notre population.
Une part de la responsabilité de la crise de l’euro qui se profile est due à Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne depuis sept ans. Il a beau avoir été promu dixième destinataire de la « Vision pour l'Europe Award », il n’en demeure pas moins le visionnaire d’un capitalisme aussi conventionnel que possible, basé sur l’esprit d’une monnaie forte. Alors que l’euro dans son estimation la plus conforme devrait valoir 1 dollar 15 au maximum, Trichet dans sa lutte incessante contre l’inflation, a fait naviguer notre monnaie jusqu’à 1 dollar 45 et plus, plombant nos importations, ce qui n’aura eu aucune influence sur la probabilité d’une inflation de la zone euro.

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L’état des Bourses en séance de ce mardi en dit long sur la situation actuelle : Paris s'écroule à la clôture pour perdre 3,82 % et passer sous la barre des 3 900 points. Lisbonne plonge de 5,36 %, Madrid de 4,19 %, Bruxelles de 3,34 % et Milan de 3,28 %. Francfort a fini en baisse de 2,73 %, tandis que Londres perdait 2,61 %. L'onde de choc se propage jusqu'à New York, où le Dow Jones perdait 1,12 % à la mi-journée, et le Nasdaq 1,40 %.
Ce n’est pas encore la panique, mais ça commence à y ressembler.
En Belgique, le roi continue ses consultations. TF1 met la Belgique à l’envers sur une carte farfelue, c’est dire si le monde s’en fout de notre cuisine intérieure.
C’est qu’ils sont deux de la zone euro à battre de l’aile :
"C'est un moment décisif. Le pays doit répondre à cette attaque des marchés", a réagi le ministre des finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos, dans un communiqué. "Nous devons rester calmes et ramener les marchés à la sérénité. Comme par le passé, nous ferons ce qui est nécessaire pour réduire le déficit et promouvoir la compétitivité de l'économie portugaise."
Deuxième maillon faible de la zone euro après la Grèce, le Portugal concentre presque toutes les craintes d'une contagion de la crise grecque aux autres pays.
S’il y a chute de l’euro ou pire destruction de la zone euro par le désistement de ses membres les plus faibles : Grèce et Portugal pourraient se retirer pour régler leur dette par une inflation extérieure à la zone euro et l’effondrement de leur monnaie redevenue nationale, ou pire encore le retrait de l’Allemagne qui retrouverait un mark fort, ce ne serait pas une crise de la même nature que celle de 2008, mais sans doute serait-elle plus localisée, mais tout aussi redoutable.
Il n’y a pas que la gestion déplorable d’un pays comme la Grèce qui est en cause, ses mensonges sur l’état des lieux pour entrer dans la zone euro, son incapacité à imposer justement les citoyens, il y a aussi toutes les promesses non tenues d’un assainissement du système bancaire, mondial avant d’être européen il est vrai, et surtout l’incapacité de l’Europe à sortir de l’ornière mondialiste que ses Commissaires persistent à imposer.
Le Français Jean-Pierre Delevoye a tenu, dans un réquisitoire qu’il destinait à la France, un langage qui pourrait être aussi bien celui de la Belgique et du reste de l’Europe : « La loi n’apparaît plus comme le bouclier du plus faible contre le plus fort, mais comme une nouvelle arme aux mains du plus fort pour asseoir sa domination contre le plus faible ». Cette phrase résonne particulièrement à nos oreilles en ces jours où il semble bien que MM. Dedecker et De Wever traduisent par nationalisme ce constat du capitalisme.

Commentaires

Cher King Richard III,
Vous avec beaucoup d'ambition. Vous enviez, comme nous l'avons toujours fait tous, les princes et les rois.
Votre souhait est que nous rejoignions tous les 5% des princes (sont-il, 5%, je penserais plutôt 1%, qui nous
gouvernent (7 millions de personnes au niveau mondial). N'oubliez-vous pas que la mondialisation bénéficie aux milliards (1000 millions) de chinois,
d'indiens et de sud-américains qui trouvent du travail et quittent la pauvreté (soyons modestes, probalement 1 à 2 miliards de personnes, 15 à 30%).
Ils ne sont pas encore des princes comme nous qui roulons toujours dans notre carrosse individuel et motorisé au pétrole
qui nous permettent de conduire nos petits enfants rois à l'école pour leur éviter de se faire écraser par les mêmes carrosses motorisés au pétrole.
Puis-je vous suggérer de de quitter votre point de vue occidentalo-occidental pour juger de la mondialisation.

La Chine et l'Inde "décollent", il est vrai. Une nouvelle élite se dessine. Je voudrais quand même savoir si les ouvriers et les ouvrières qui produisent des chemises que nous achetons 5 euros, et si dans les campagnes les ramasseurs de riz voient leur avenir en rose ?
Si notre compte est bon, comme on va bientôt s'en apercevoir, sans que cela change vraiment ailleurs, on pourra dire que les mariolles auront roulé tout le monde !

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