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Maroy – Gendebien, même combat ?

Le gang des Quatre sévissant depuis trop longtemps à la RTBF, il fallait bien qu’un jour, n’en pouvant plus, un journaliste craque. De là à ce que la Société des Journalistes (SDJ) de la RTBF fasse un examen de conscience, il n’y avait qu’un pas, d’où le communiqué du jeudi soir, en cause les interventions répétées du Conseil d’Administration de la chaîne publique dans les choix éditoriaux de l’information. « La Société des Journalistes de la RTBF indique qu’à plusieurs reprises le Conseil d’Administration, dont les membres ont été désignés par les quatre principaux partis politiques de la Communauté française, a sciemment cherché à intervenir dans les choix éditoriaux de l’information de la RTBF, par exemple en tentant d’obtenir la mainmise sur la sélection des invités politiques » (J. Le Soir de ce 28 mai).
On peut se demander si l’intervention de Paul-Henry Gendebien dimanche dernier et l’explosion d’Olivier Maroy, à propos de la manière dont les cartons d’invitation son distribués à l’émission « Mise au point » n’a pas été le déclencheur de la lettre ras-le-bol de la SDJ ?
Sans doute. Et que les journalistes, pourtant rompus à une vieille addiction caporaliste selon laquelle la majorité à tous les droits et les minorités n’en ont aucun, se soient rebellés, est tout à leur honneur.
Il faut dire que les temps s’y prêtent. Le pays vit sous la botte d’une majorité flamande et c’est assez de le constater dans la minorité francophone pour que cela réveille les consciences..
Ce sera le moment de faire le tour des structures de l’information à la RTBF afin de redéfinir des règles enfin ouvertes et pluralistes dans les débats traitant de l’actualité.
Le NET montre l’exemple. C’est un fourre-tout, mais c’est aussi un espace de liberté qui tranche avec une presse muselée par ses sponsors et ses propriétaires argentés. Seule la RTBF qui vit des deniers publics serait à même de fournir aux citoyens bailleurs de ses fonds une information vivante et libre. Si elle ne le fait pas, ce sont au-delà des journalistes, la responsabilité des gens de l’ombre qui tirent les ficelles. La bande des Quatre partis place des créatures, pèse les temps de paroles, prétend désigner les invités par un maquignonnage entre eux – d’où un ennui profond des téléspectateurs et l’impression désagréable de déjà vu.
N’importe quel animateur moyen d’un centre commercial saurait avec une carte blanche faire exploser l’audimat au niveau des programmes d’information si ceux-ci pouvaient être libérés du carcan de la bande des Quatre. Non pas en faisant du sensationnel, mais en s’inspirant des opinions et des compétences qui n’ont jamais accès aux moyens de diffusions.

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Cet atout formidable non employé aurait sur la station concurrente RTL, réputée trop libérale, proaméricaine et anti arabe, un effet déterminant.
Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à un desserrement des liens des journalistes de la RTBF aux partis traditionnels..
Le départ de certains journalistes vers des carrières politiques témoigne de ces liens.
Mais la lettre de la SDJ est la certitude que le personnel est au moins au fait de sa servitude et de ses obligations contraires à sa déontologie. C’est aussi, par sa diffusion dans le public, l’opportunité d’un questionnement sur la qualité de l’information à la RTBF.
Compte-tenu de tout cela, j’ai peut-être mal jugé Olivier Maroy, lorsqu’il a coupé la parole à Paul-Henry Gendebien. C’était peut-être le trop plein de la rancœur d’un homme qui se débat depuis longtemps contre la censure insidieuse des officines de tutelles.
Si c’est le cas, je comprends mieux son indignation et c’est bien volontiers que je lui présente des excuses pour mon jugement de son émission « Mise au point » selon lequel je l’ai mis en cause du fait que l’on voyait très rarement Paul-Henry Gendebien à la RTBF.
On sait à présent pourquoi les Rattachistes sont si rares à la télévision.
Il ne faut pas s’attendre demain à ce que se libère la télévision nationale - outil de propagande - de la bande des Quatre .
Les partis traditionnels comptent trop sur l’ignorance des citoyens pour gonfler leur pourcentage de voix et faire le plein de mandataires par cet organe de diffusion gratuit pour eux ; mais, au moins nous saurons pourquoi MM. Di Rupo, Reynders, Javaux et Mme Milquet se maintiennent à flot malgré le spectacle de la peur qui les rend dès à présent incapables de résister à la montée du nationalisme en Flandre.

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La RTBF n'est pas un service public mais bien une radio d'Etat comme on en trouve encore dans les régimes totalitaires.

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