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Un Premier mai d’hyperhidrose des pieds.

Elle n’est pas très joyeuse, cette fête du Premier mai 2010 !
Le bilan ne cesse de s’alourdir de tous les désordres de la dérive du capitalisme qui tourne à l’avantage de Big-Brother.
Et qu’est-ce qu’on nous refile à Liège, rayon nouveautés au PS ? Papa qui cède sa place de leader local au fils Mathot ! La voilà la relève : c’est ce que le bourgmestre appelle un air neuf. Pourvu que cela ne soit pas un courant d’air ! Il y en avait déjà pas mal aujourd’hui, autour du kiosque d’Avroy. D’année en année, les troupes de la social-démocratie s’amenuisent drôlement.
De la période 1900, années au cours desquelles les enfants de 10 ans descendaient dans les mines de charbon, jusqu’à l’exaltation des vertus du travail en 2010, qui se traduit par moins de contrats à durée indéterminée et plus d’intérims, les dirigeants des « démocraties » ont toujours suivi le système économique libéral dans toutes ses manifestations et dérives, sans jamais réfléchir à ce qui pourrait être expérimenté d’autres.
Le résultat ? Il se lit dans le bilan social. Il est accablant…
Impossible de faire pire. Les gens vivant à la limite ou sous le seuil de pauvreté sont de plus en plus nombreux.
A croire que les citoyens sont sourds ou idiots, atteints d’un égoïsme à très courte vue, mais le marasme actuel loin d’éveiller les consciences les éteint d’autant mieux.
L’effondrement probable de l’ensemble de la société libérale – sans doute dans moins de dix ans - ne semble pas plus émouvoir que cela.
Sur les podiums autour desquels se rassembleront les militants de gauche, on entendra les mêmes sornettes que l’on entendait déjà en 1960, avec en plus des allusions sur la situation politique en Belgique. Rien, ou presque rien, ne sera dit contre le système économique, sinon l’excessif discours de la table rase, tout sera concentré sur les patrons et les directions en délicatesse avec leurs travailleurs, comme si les décideurs étaient en-dehors du système économique, comme s’ils étaient les démiurges plutôt que ses serviteurs, quoique d’un rang infiniment supérieur au nôtre, du capitalisme mondial !
C’est contre cette impuissance de tous qu’il faudrait lutter en ce jour traditionnellement dédié aux travailleurs.
Non, mille fois non, le système économique actuel n’est pas une fatalité.
Dès lors qu’il n’accomplit plus sa mission qui était d’apporter une amélioration au sort du plus grand nombre, il faut en examiner les défauts, les tares et les pentes naturelles. Voir ensuite quelles sont les mesures propres à le transformer pour qu’il devienne acceptable pour tous.
Et, ma foi, si la mécanique n’est pas capable de tourner pour l’intérêt général, s’il se confirme que la thèse d’Alain Minc selon laquelle l’enrichissement individuel contribue à l’amélioration des conditions de vie de chacun, est partagée également par les dirigeants de gauche, alors tous les moyens devront être mis en œuvre pour casser la machine et les dirigeants.
Il se pourrait que le PS français de Martine Aubry ait compris le message et soit en train de revenir sur le rôle de la social-démocratie dans l’avachissement du socialisme et le pourrissement du système.

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C’est peut-être le seul intérêt de ce Premier mai en Belgique, celui de savoir si sur nos places où se regroupent les cortèges, le discours sera infléchi dans le sens de celui de Martine Aubry, sans vouloir dire, pour autant, que ce sera le meilleur et qu’enfin, le voile se déchirant, les dirigeants socialistes se remettent enfin à faire du socialisme !
Depuis longtemps, les discours du Premier mai me sont devenus insupportables.
On dirait que les dirigeants, à force de sous-estimer la capacité des foules à comprendre, en soient venus à tellement de simplisme qu’on se demande si dans l’entraînement de nous prendre pour des imbéciles, ils ne le soient devenus, eux d’abord, de façon rédhibitoire.
Ce qui complique encore « cette journée de lutte » est évidement la situation politique de ce foutu pays avec des élections en catastrophe et qui le seront peut-être, de sorte que l’urgence pour les partis - droite et gauche confondues – serait de mettre au point un programme électoral qui, comme tous les programmes électoraux, ressemble à une parade foraine où l’on vous prédit le sensationnel et l’inouï à l’extérieur, dans le seul but de vous faire prendre un ticket à la caisse, car à l’intérieur, il n’y a rien à voir !
Reste la seule pensée qui vaille, celle que j’adresse aux personnels de Carrefour en lutte contre une direction qui veut préserver à tout prix un pognon qu’elle n’a déjà plus, puisque son pognon c’est le travail des autres… dont elle entend bien se séparer. Allez comprendre ?

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