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Elio : la partie est en danger !

Un bon politique ce n’est pas quelqu’un qui cherche la meilleure solution, un bon politique, c’est quelqu’un qui dit n’importe quoi, quand le plus grand nombre le pense.
Hélas, la Belgique offre aux regards étonnés de ses voisins, deux populations qui pensent n’importe quoi, mais dans des sens opposés.
On ne savait pas à Di Rupo un sixième sens : celui de l’Etat ; mais il a perdu la partie puisqu’il est devenu un mauvais politique à cause de ce qui précède ! Avoir l’oreille des Wallons n’est pas suffisant. Comment dire n’importe quoi qui irait dans deux directions différentes ?
C’est donc dans une excellente ambiance entre les sept que s’achèvent sur un échec les pourparlers du préformateur. On parle même d’une compréhension réciproque entre les parties, telle, que l’on y a vu un désir d’altérité rare.
C’est sur un accord parfait d’un petit nombre de personnes que Di Rupo va rendre au roi un rapport négatif sur le désaccord du plus grand nombre !
En Belgique, cela s’appelle une affinité de groupe conduisant à l’échec collectif.
Comme le public ne sait toujours rien des accords et des désaccords en palabres secrètes, c’est difficile d’y entendre quelque chose.
C’est con, car ainsi Di Rupo ne peut pas compter gagner l’opinion, en faisant du n’importe quoi dans deux directions qui n’en feraient plus qu’une, après des assauts de dialectiques !
On promène les gens de ce pays depuis un mois. Il n’y a pas un Belge qui y entende quelque chose en dehors des apartés du pouvoir.
Nous sommes dans un état que les Grecs appelaient acatalepsie, situation sans critères certains de vérité, donc dans l’impossibilité d’identifier le probable, du vrai.
Un gouvernement des affaires courantes dirigé par Leterme, qui conduit la délégation belge à l’Europe et s’apprête à entrer dans son troisième mois de sursis ; un préformateur qui revient de chez le roi avec un rabiot et qui se réjouit de travailler fin de semaine avec les sept en parfaite harmonie : puisqu’on est chez les Grecs, restons y et préconisons un futur gouvernement « ennéadécaétéride ».
Sous ce joli nom se cache un cycle de dix-neuf ans, pour faire coïncider les mouvements du soleil et de la lune qui servirait de base à des installations de préformations, suivies de désinstallations, ce qui permettrait à Yves Leterme d’atteindre une vingtième année passée à la tête d’un gouvernement démissionnaire.
On n’en est pas là. On n’est même nulle part, puisque chaque fois que Bart De Wever dit « ja », ses amis de la N-VA font comprendre que tout ce que le chef peut dire, ça compte pour du beurre.
On entend bien le ténor de Mons nous chanter le grand air sur la dotation des Régions, mais franchement, sans connaître de ce que l’Etat va se défausser, comment apprécier « l’effort » que Di Rupo fait pour rester en empathie avec Bart !
Tout cela devient d’un rare grotesque.
Quand, après des nouveaux tours de table, des aller et retour chez le roi, l’aigle de Mons viendra nous dire la bouche en cœur qu’il est nommé formateur par l’Auguste ou, au contraire, qu’il est dépité et qu’il ne préformateurise plus, on aura vécu la plus belle opération antidémocratique que nos bourgeois au pouvoir auront jamais produite.
Ils auront réussi le tour de force de nous interdire l’accès à toute connaissance de notre devenir !
C’est déjà fort de café.
Mais, il y a mieux.
Le préformateur, qui se dit lui-même – fort modestement – posséder au plus haut point le sens de l’Etat, a par la même occasion perdu de vue qu’il est avant tout responsable d’un parti qui se veut à l’écoute des petites gens. Qui ne voit que l’intérêt de ceux-ci n’est pas qu’il œuvre au maintien de la Belgique à tout prix, et qu’ils ont fait un marché de dupes en accordant leur confiance à un homme qui manifestement raisonne en bourgeois, défenseur du trône ?
Et même si Bart De Wever et les siens ont mille fois tort de pousser au séparatisme dans leur haine de l’Etat belge, Di Rupo est encore plus coupable d’avoir oublié quels étaient les devoirs et les buts d’un socialiste.

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C’est ainsi qu’avec son parti, Rudy Demotte, président de la Région wallonne, est sur le chemin de régler les problèmes d’argent de son administration sur le dos des petites gens. Ce gouvernement régional fait penser à la gestion de la ville de Charleroi au bon temps d’un socialisme majoritaire où quasiment presque tous ceux qui avaient un pouvoir municipal s’en donnaient à cœur joie dans les caisses de l’argent public.
Quand on voit la manière dont le gouvernement flamand gère sa région, il n’y a pas besoin de nouveaux transferts de compétence pour savoir que nous sommes déjà défavorisés par rapport aux contribuables flamands.
Et à l’avenir ce sera tellement flagrant, qu’on se demande si Di Rupo n’a pas intérêt à ce que la NV-A le contraigne à dire qu’en raison de son échec le roi ne le fera ni premier ministre, ni baron, ni comte ! Avec les nouveaux découpages, il n’y a pas un Francophone qui ignorera la mauvaise gestion à Namur. Hier, la redevance télé, aujourd’hui le gaz plus cher, mais c’est le petit peuple qui paie déjà ! Que sera-ce quand Robespierre-le Petit aura plus de compétences !

Commentaires

T'es anar. Superbe cette liégeoise. Anar aussi. Tout est beau chez elle. Même le texte. La gauche c'est con.
C'est même plus con que la droite. Sauf peut-être sur les chemins écossais.

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