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Un p’tit gars d’la campagne.

On le croyait définitivement « rangé des voitures », sur ses terres du plateau de Herve, repu, gavé des bienfaits publics. Comptant et recomptant le beau magot qu’on lui devait pour ses mandatures de président de la Région qu’il avait été à deux doigts de laisser dans le panier percé de l’Elysette, pour cause d’austérité. Il s’était débattu comme un beau diable, revendiquant son dû, allant jusqu’à dire que c’était un droit « social ». Bref, il s’était tiré avec le paquet, en gardant tout de même quelques juteux mandats. L’Haut-lieu avait fait le maximum pour s’en débarrasser. Elio s’en croyait quitte par un ou deux discours mâchés par ses nègres… qu’on n’entendrait plus jamais parler de lui dans les gazettes, qu’à sa mort… l’occasion d’un discours, ou le fait-divers d’un mariage au Maroc avec une dulcinée quarante ans plus jeune…
C’était une illusion. Stéphane Tassin, pigiste, nous le restitue, tel qu’en lui-même : José Happart et l’avenir de l’agriculture !... Car, c’est bien de ce José-là dont il s’agit !
Monsieur José (c’est lui qui parle) : « toujours particulièrement perturbé quand je vois avec quelle facilité on fait peur aux gens. Nous sommes tous des OGM, nous nous sommes modifiés génétiquement. La modification génétique, c’est la vie. On fait fausse route en voulant créer un climat contre les OGM et les animaux clonés »
Et d’en rajouter : “La viande d’un animal cloné, elle (sic) ne peut être que meilleure. En modifiant génétiquement, on apporte plus de qualité, un apport nutritif plus important, moins de graisses, plus de protéines. On pourra donc produire moins de bêtes. »
Voilà bien le raisonnement d’un notable de la campagne, comptant en rendement à l’hectare, au mètre carré d’étable, au ballot de foin !
José Happart dispose des animaux et même des humains puisqu’il confond l’évolution naturelle des espèces, énoncée en son temps par Linné et Darwin, avec le clonage et la sélection par l’homme des animaux domestiques. Comme si tous les animaux n’avaient pas leur propre destin contrarié par l’homme, comme si celui-ci n’était pour rien dans leur tragédie.
« Nous sommes tous des OGM, nous nous sommes modifiés génétiquement » est une des plus belles sottises que j’aie entendue de longtemps ! L’auteur s’est fait lui-même, c’est bien connu, par génération spontanée, de drame scolaire en drame scolaire, il a bien fallu.
José Happart, clone, compactise, rentabilise, tant et si bien que s’il le pouvait, il ferait naître des veaux dans de grandes éprouvettes dont ils ne sortiraient que pour l’abattoir, n’ayant jamais vu que la canule pour les nourrir, ne connaissant ni l’herbe folle, ni le ciel bleu ; les poules sur les pondoirs, d’où elles ne mouvraient que le bec ; les cochons entravés à vie dans les porcheries ; les ruminants carnivores et les cochons mangeant les merdes de Monsieur le président du parlement régional wallon !.
Il y a du docteur Mengele devenu vétérinaire dans cet homme là !

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Et comme le modeste Tassin s’étonne de propos niant d’un seul mouvement l’écologie et le droit des animaux à être respectés, le rentier des voix de préférence de poursuivre :
« Nous avons des problèmes de ventres pleins. Comme on n’a pas de problèmes pour avoir à manger, dans 80 % des cas, chez nous, on se fait peur. Le principe de précaution ne doit pas être, in fine, une volonté d’immobilisme. En plus, je considère qu’il est intellectuellement malhonnête de dire que c’est purement un intérêt des multinationales ».
Ce que je déteste chez Happart, c’est l’assurance du béotien déversant ses incongruités comme du lisier à l’épandage à d’autres béotiens.
Le pauvre Tassin n’était pas venu critiquer les sabots dorés du retraité de la politique, mais se faire un cacheton pour arrondir ses fins de mois. On comprend sa prudente interview.
Si j’entends bien l’artiste, 80 % des Wallons ont le ventre plein, et, ce faisant, il traite comme quantité négligeable le presque quart de la population , dont justement son parti aurait dû avoir le plus grand soin et qu’il ne considère que par la statistique de façon résiduelle. Mais où diable a-t-il bien pu trouver ces chiffres ? N’est-ce pas plutôt des chiffres tout à trac, pour l’effet produit, comme en raffolent les gens de peu de profondeur qui parlent sans rien apprendre des autres, parce qu’ils croient tout savoir d’eux-mêmes ! Quant à la suite, c’est intellectuellement malhonnête de dire que les intérêts des multinationales ne sont pas intimement liés à la vente des pesticides et des OGM.
Parole, il parle comme un représentant de commerce de Monsanto.
Le couplet final est celui du fermier pur et dur, métier pratiqué juste le temps de se faire une rente d’électeurs au souvenir des Fourons
« Quand on dit que l’œuf de la poule qui court est meilleur que celui de la poule élevée en batterie, c’est faux, tout dépend de ce qu’on lui donne à manger. Si les animaux n’étaient pas bien, ils ne produiraient pas. Le fait de dire, par exemple, qu’un produit bio est meilleur, c’est également faux. Il n’est pas meilleur, il est différent ».
Une dernière chose pour la route de Tassin sur des arbres clonés « capable de grandir sans eau dans les déserts », et le malheureux journaliste pourra certifier au Soir que Happart n’a pas l’Alzheimer, il est simplement ainsi de naissance.

Commentaires

Ca fait du bien de lire ça...:)
Si les cons volaient, celui-là serait chef d'escadrille!

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