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Au trou les minus !

Evidemment, la sanction du seul Kerviel, l’ex trader de la Société Générale, coupable d’avoir dissimulé des pertes colossales à ses employeurs, est d’une grande bouffonnerie.
Condamné par les pince-sans-rire de la juridiction parisienne à rembourser 4 milliards 9 à ses employeurs, le trader déchu n’en est pas encore revenu. A moins de reprendre la place qu’il occupait à la Générale, on ne voit pas comment il aurait une chance de rembourser !
Avec les 3 ans de prison ferme, cet épilogue de la crise de 2008, témoigne d’une justice à la botte du pouvoir et des banques. C’est le lampiste qui prend. La banque, elle, n’a rien vu et rien à se reprocher !
Le tribunal de Paris, ce n’est pas celui de Nanterre, mais tout de même, on se croirait à l’affaire Woerth- Bettencourt du Procureur Courroye aux ordres du président Sarkozy.
Faut-il voir partout la main de l’Elysée ?
Même pas, quand il y a menace d’être découverts, le pouvoir politique et celui de l’argent, indissolublement liés, trouvent dans les juridictions et les médias suffisamment d’appuis, sans qu’ils aient besoin de lever le petit doigt.
Tout est réglé à l’avance. Les récompenses arrivent à point nommé.
Emplois, promotions, Légion d’Honneur s’attribuent pour service à la Nation, alors qu’ils ne l’ont été que pour le particulier.
Kerviel, pur produit du casino financier, s’il avait réussi son coup, était aujourd’hui un des Hauts responsables de cet établissement bancaire.

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Une autre affaire, celle du procès Pétain, tombée dans le domaine de l’Histoire, vient d’être exhumée d’un demi-siècle d’endormissement dans les archives de l’Etat. La découverte d’un document établissant le statut des Juifs datant d’octobre 40, annoté de la main du maréchal qui l’a considérablement durci, relance la controverse du rapport de Pétain avec les Juifs de France.
Quel est le point commun avec l’affaire Kerviel ?
Kerviel n’est pas un notable. C’est un bon élève qui a cru s’élever dans les milieux d’affaire grâce à son seul mérite et son zèle. Si la banque ferma les yeux sur ses faux et ses falsifications, comme elle ferme les yeux sur les combines, pourvu qu’elles rapportent, elle ne pouvait que jouer les femmes mariées devant un exhibitionniste qui montre son sexe, le jour où un coup de bourse malheureux faisait tourner la chance. Ah ! si Kerviel avait été le fils Dassault ou celui de Bolloré, tout aurait été différent. C’est bien simple, jamais le public et les tribunaux n’auraient eu à prendre connaissance de l’affaire. D’autant que le trader n’a pas volé un sou à la banque !
Et c’est là que cette affaire rejoint celle de Pétain.
Pétain était du bon côté de la barrière, celui de l’Ordre et du pouvoir bourgeois. Héros de la Grande guerre, ganache décorée, adulée, il était intouchable, protégé par sa légende et l’enthousiasme un peu suspect du peuple.
Or, Pétain faisait partie de l’extrême droite antisémite du genre « camelot du roi », de l’entre deux guerres, tout en restant prudemment à l’écart des actions musclées.
Bref, un militaire bien carré dans ses convictions, qui, avec la prudence des hypocrites et des tacticiens, sut diriger sa barque à la débâcle en évinçant Paul Raynaud, président du Conseil, avant de s’adjuger les pleins pouvoirs et courir serrer la main d’Hitler à Montoire.
C’est par solidarité de classe, tout autant que pour son grand âge, que le général De Gaulle commua l’ordre de le fusiller à Vincennes, en une détention à vie à l’île de Ré.
Cependant, le vieux maréchal avait tant fait périr des jeunes gars de vingt ans, qu’on aurait pu y adjoindre sa dépouille par expiation de ses « exploits » militaires.
Et voilà qu’aujourd’hui un document nous prouve que cette vieille fripouille a remanié profondément un texte déjà sévère devenant par là extrêmement antisémite, sur le statut des Juifs en France !
Pétain, pourvoyeur des wagons plombés d’Auschwitz-Birkenau du Konzentrationslager !
Ce type, qu’on peut aujourd’hui qualifier de voyou, fit partir indistinctement femmes, enfants, nourrissons, aussi bien qu’hommes et vieillards pour la mort et le sachant, cela change tout !
On a trop souvent entendu la version de droite « père du peuple donnant sa vie à la France, en attendant De Gaulle », qu’on est ravi qu’une majorité de Français pense le contraire.
Cependant, par respect pour les milieux qu’il représentait, le Tribunal donna au prévenu Pétain tous les signes de déférence.
Voilà deux destins, celui de Kerviel, pauvre type, qui a cru se faire un avenir dans une société pour laquelle il n’était pas de son pouvoir d’y jouer un « grand » rôle et, l’autre, le héros, à qui tout était dû et qui n’était qu’un vulgaire assassin d’enfants !
Le premier, sauf cassation, va tirer trois ans de tôle, le second, assigné à résidence dans une maison avec domestiques, n’a jamais fait un seul jour de prison. Il est mort dans son lit, veillé par son épouse et entouré de l’affection des siens.
Que ce soit sous Pétain ou sous Sarko, l’amour de la République… n’est pas enthousiasmant tous les jours !...
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1. En réalité ce type a fait périr inutilement des centaines de milliers de Français au Chemin des Dames, à Verdun, sur la Marne et ailleurs, sans aucune nécessité tactique. C’est lui aussi qui recommanda de fusiller pour l’exemple. Lire « Ceux de Craon ».

Commentaires

"Petite chronique d’ambition, d’argent, de sexe et de religion dans une société que – faute d’autres mots – on appelle démocratie et dans laquelle 10% de salauds font la leçon à 90% d’imbéciles."Vous êtes beaucoup trop modeste mon cher Richard.
G. Reiter

"Que ce soit sous Pétain ou sous Sarko, l’amour de la République… n’est pas enthousiasmant tous les jours !..."


certes certes oui mais au moins les Français eux, dans 18 mois ils vont voter pour la Présidentielle.Et pas toi.Na!
A + mon cochon

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