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Un dangereux malfaiteur !

On ne se souvenait presque plus qu’on avait un gouvernement chargé des affaires courantes.
Voilà le ministre par intérim, Vincent Van Quickenborne, Open VLD, qui nous rappelle qu’il existe encore.
On croyait naïvement que le libéral flamand collait les timbres de sa langue, réduisait le chauffage du ministère et avait fait remplacer les ampoules à incandescence, par les petites nouveautés éclairantes.
Eh bien ! on se trompait.
Il ne suffit pas à Vincent d’être bien payé en regardant tomber la pluie derrière ses doubles vitrages. Voilà qu’il pense – ce que personne ne lui demandait - prendre en main une Belgique mollassonne, afin de lui rendre le goût d’entreprendre !
L’ennui et le désœuvrement nuisent à l’âme libérale. Vincent va donc modifier sa vie de bureau. Dorénavant, il va faire comme s’il avait toujours l’assentiment du peuple, pour lui faire goûter à une bonne et franche rigueur.
Depuis que Le Soir rêve de reprendre « Le Parisien » et faire la nique à Dassault, déjà propriétaire du Figaro, Bruxelles hésite à faire des frais d’interview par souci d’amasser un pécule suffisant. Pierre-Yves de la rédaction l’a bien compris et s’est mis à l’écoute de la VRT, moins chère et sans file d’attente. C’est ainsi que nous apprenons que Van Quick est tout à fait pour une modération salariale. Il n’est pas question de son salaire, non, cela l’honorerait, mais Van machin se moque de cet honneur-là. Ce qu’il veut, c’est entrer dans nos viandes bonnes à dégraisser.
N’est-il pas soucieux d’assainir les comptes de l’Etat ? N’a-t-il pas la mission sacrée de trouver des investisseurs privés, tant pis si c’est l’usager qui trinque. Au reste, l’usager n’a pas encore assez trinqué selon le remuant ministre.
Alors par Thiempont interposé, nous apprenons que Van Quickenborne ne veut pas d’un gel de l’indexation des salaires – le brave homme - mais une modération salariale. La nuance est difficile à comprendre. Sans doute n’a-t-on pas l’essence libérale ?

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Les salaires seront modérés, c’est tout. C’est-à-dire qu’index compris, on gagnera moins que ce que l’on espérait. Exemple : les syndicats s’arrangent avec la direction afin de garder l’emploi (c’est toujours comme ça que toute négociation salariale commence). C’est ainsi que le personnel fera une heure ou deux de plus par semaine gratis, ou acceptera un sacrifice sur son salaire horaire mettons de 50 € par mois ; mais si l’index est dépassé, il aura droit à une augmentation, mettons de 24 € 75, moralité le patronat et le syndicat lui auront fait perdre 25 € 25.
Le principe reste intact. C’est beau, c’est grand, c’est généreux l’Open VLD !
Vincent est rond dans le raisonnement. On sent qu’il dirige d’une main de fer des Conseils d’administration et que celui qui veut le contredire n’est pas encore né.
Les cachottiers Di Rupo et De Wever discutaillent sur le sexe des anges, Vincent n’entend pas les presser, puisque lui n’y est pas ! Il conclut modestement que nous sommes dans les négociations jusqu’à au moins la fin de l’année, et qu’il conviendrait de donner au gouvernement intérimaire plus de pouvoirs de décision.
Il n’est pas venu à l’esprit de ce grand démocrate libéral qu’une telle vue des choses conduirait à permettre à des gens qui ne sont pas mandatés par l’électeur de prendre des décisions importantes.
On voit bien jusqu’où ce genre de raisonnement peut conduire. Cela peut aller même jusqu’au refus des gens en place de rendre leur tablier !
D’après, toujours Vincent Van Quickenborne, on y associerait le parlement, afin de donner des compétences accrues au gouvernement en affaires courantes !
Merveilleux ! Il suffirait de mouiller le parlement dans la combine pour que les ministres des affaires courantes aient une couverture légitime !
Et sur quelle base le parlement donnerait-il son feu vert ?
Ça rappelle trop les pleins pouvoirs d’Adolphe après l’incendie bidonné du Reichstadt.
Et on dit après ça que c’est Bart De Wever le dangereux malfaiteur !

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