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DSK est OK ?

Dominique Strauss-Kahn (DSK) est un personnage ambigu, qui semble jouer au PS un rôle essentiel pour les uns, et néfaste pour les autres.
Du haut de son piédestal du FMI, il paraît rester en-dehors de la mêlée des candidats à l’investiture du PS à l’élection présidentielle de 2012. Et pour cause, la moindre déclaration de candidature de sa part provoquerait instantanément son départ du FMI.
Deux perspectives s’offrent à lui. Celle d’entrer dans son rôle de candidat le plus tard possible, c’est-à-dire septembre 2011, soit faire l’impasse sur la présidence et rempiler au FMI en 2012.
Par le passé, on a vu Jacques Delors, que tout le monde disait favori à l’élection présidentielle, ne pas se présenter. Michel Rocard, au plus haut des sondages de popularité en 81, doit pourtant abandonner l’espoir de gagner les présidentielles. Alors, aussi haut soit-il actuellement dans les sondages, DSK est suffisamment intelligent pour savoir que cet indicateur n’est pas un baromètre définitif. Cela le place néanmoins de façon à embarrasser le PS et Martine Aubry dans sa mise sur pied d’une élection interne au PS afin de savoir qui disputera la place à Sarkozy au nom du parti.
Comme tous les éléphants du PS, il ne dépare pas du lot de médisants et de mauvais camarades, comme les Lang, les Fabius, les Delanoë qui n’ont pas joué le jeu lors de la campagne de Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2007. En effet, dans l’avalanche des secrets de la Diplomatie américaine déversés sur la Toile, on relève une conversation que DSK eut avec l’ambassadeur américain à Paris en 2006, « …les sondages favorables à Ségolène relèvent d’une hallucination collective » lui aurait-il dit.
Que se sont-ils promis, DSK et Martine Aubry ? Sans doute rien.
Ils sont comme deux champions cyclistes d’une course de vitesse en complet surplace, chacun observant l’autre avant de sprinter à fond aux deux cents derniers mètres, a dit un chroniqueur politique français.
Probablement qu’ils n’ont aucun pacte. Ces deux roués en politique connaissent par cœur la formule de Charles Pasqua « En politique, une promesse n’engage que ceux qui veulent bien y croire ». Alors, promesse, pacte, accord secret, tout est sans réelle portée.
Pour une majorité, DSK serait-il l’homme providentiel ?

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Beaucoup de militants du PS se posent une question que ses partisans récusent avec Anne Sinclair, son épouse, « DSK est-il de gauche ? ».
La politique du FMI qu’il dirige ne l’est certainement pas. S’il veut vraiment devenir président, il devrait au plus vite sortir de l’ambigüité dans laquelle son poste au FMI le contraint. Sa politique de rigueur vis-à-vis de la Grèce n’est pas ce qui le rendra populaire.
Si les sondages sont favorables à DSK, c’est parce qu’il se révèle un centriste libéral, plutôt qu’un socialiste nouvelle tendance, puisque le PS se durcit, tout au moins en discours, dans la période de crise que l’Europe traverse et que le centre ne s’est pas encore trop effrayé des discours des Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et consort.
Quand il s’agira de voter, l’électorat centriste flottant, rejoindra son camp naturel, celui de Sarkozy. Les sondages entre les deux tours risquent d’être cruels pour DSK.
Ces sondages montrent aussi que l’électorat ouvrier avec la gauche du PS ne votera pas DSK.
Le PS, parti électoraliste et opportuniste, joue gros jeu avec les élections internes pour élire son candidat.
On parle de 120 candidatures possibles !
La carrière internationale de DSK n’aura qu’un modeste impact sur les électeurs. Toute carrière prédisposant à la candidature doit être interne. Que les autres candidats s’y mettent aussi, le PS pourrait être au soir de ce qui devrait être une leçon de démocratie, un véritable champ de ruine.
La présentation actuelle de DSK faisant de lui une intelligence brillante, un homme hors du commun, intégré à l’élite, etc. est néfaste à son image à gauche et à l’extrême gauche, voire chez les Ecologistes. Les gens, en général, les ouvriers et les employés subalternes n’aiment pas l’élite qui se désigne telle.
La foire d’empoigne qui s’annonce rue de Solferino me remet en mémoire une phrase de Montesquieu " Un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré ».
Au soir de l’élection présidentielle de 2012, il y aura beaucoup de malheureux au PS, quand le nom de l’un d’entre eux sortira du chapeau !

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