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Le PS dans l’impasse.

Que reste-t-il dans le filet de la ménagère avec cette Europe pour quartier chic ?
Pas grand-chose. La social-démocratie, au secours des banques depuis 2008, a siphonné les portemonnaies, réduit l’espérance d’une meilleure qualité de vie et anéanti le progrès d’une justice vers l’égalité des droits.
Le pré carré du socialisme, le réformisme en continu, la dénonciation des excès du libéralisme et les remèdes proposés à gauche ont disparu des discours, pourtant déjà minimalistes depuis la crise de 2008. A croire qu’inconsciemment la gauche de collaboration s’est sentie aussi responsable du gâchis, au point de s’en culpabiliser comme si elle se rendait soudain compte qu’être contremaître d’un patron libéral, c’était aussi être à la roue du système pour le désembourber.
Et c’est vrai, si nous en sommes là, le socialisme a pris part au malheur de l’économie, refusant d’assumer ses torts. Que reste-t-il à faire au PS par rapport aux autres partis de gauche européens, sinon rester avec les libéraux au volant de la machine en espérant que le moteur reprenne ?
Alors, idéalisant le collaborationnisme relationnel, on peut admettre que Dominique Strauss-Kahn soit le meilleur serviteur du capitalisme « modéré » au point qu’une sorte de ralliement ait pu se faire sur son nom rue de Solferino, au PS français.
Si en Belgique le PS a encore quelques difficultés à surmonter pour rejoindre Bart De Wever dans son volet social, il est possible que le jour où Di Rupo aura trouvé le moyen d’entrer dans un gouvernement avec la droite flamande pour faire leur politique, en passant pour le martyr se sacrifiant à la cause de la Belgique, nul doute qu’il y entrera.
C’est justement parce que le plan d’assainissement du social est extrême que le PS hésite. S’il n’était question que de s’allier au CD&V, les socialistes italiens n’ont-ils pas formé une coalition avec les démocrates chrétiens ?
Cela plaît fort à Di Rupo, cette gauche lisse et centriste, au point qu’elle transparaît dans ses discours et notamment le dernier devant le patronat wallon. Il y a montré sa peur d’apparaître de gauche et n’a parlé de ses différends avec De Wever que sous le rapport du refus du nationalisme. De nombreux engagements auxquels Di Rupo souscrit ressemblent à ceux du CDH, l’assistanat « généreux » mais pas trop, appuyé sur un contrôle « sévère » des chômeurs, en fin de compte la fin de la tolérance de la délinquance sociale, sans qu’elle soit assortie de la raison qui signifierait en clair « pourquoi traquerai-je le petit délinquant, quand on laisse courir le gros ? », ce qui serait le départ d’un combat ! Enfin, le mondialisme compréhensif qui va de la mansuétude pour une immigration clandestine, à la montre ostentatoire des gens de couleur aux noms fleurant bon d’autres continents, parmi les cadres du parti et jusqu’aux portefeuilles ministériels, dans une politique délibérée de la pêche aux voix des cités fraîchement naturalisées. En somme, un contre racisme qui en est quand même un et qui bricole un Etat de droit à géométrie variable.
Evidemment, plus aucun militant ne se retrouve dans le parti socialiste actuel, en-dehors de ceux attachés au parti par le clientélisme et les prébendes. Et on aurait préféré à la base que le doigt d’honneur de la passionaria du parti fût adressé au capitalisme ravageur, plutôt qu’à un pâle représentant de la droite flamande.
Le PS belge va droit vers la comparaison avec le New Labour ! Di Rupo ne serait pas mécontent qu’on le désignât comme le Tony Blair belge. Alors que les disparités sociales ont dépassé le seuil du tolérable en Grande Bretagne où la privatisation des services publics n’a jamais été poussée aussi loin en Europe, poursuivant une politique initiée par Margaret Thatcher, réduisant ce pays à vivre de plus en plus mal.

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Le socialisme belge est devenu eunuque par la vision de son président !
Le PS est en train de se spécialiser dans la défense exclusive des droits des minorités : des femmes, des immigrés, des homosexuels, des détenus ; une politique estimable pour des populations qui souffrent certes, et qui a toute la sollicitude des humanistes, mais n’est-ce pas un peu juste ? N’y a-t-il pas un dessein plus large et une démarche plus essentielle à accomplir ?
Et si le PS revenait à ses fondamentaux afin de réfléchir à une transformation du modèle économique et aux moyens de sortir du libre-échange ?

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