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Une soirée de fichue !

A peine revenu de vacances somptueuses et somptuaires au Maroc avec Dulcinée, Sarkozy endosse une robe de bure sur TF1 pour l’ambiance « grand malheur » côté populo. A l’écoute de la France profonde de neuf citoyens, il excelle en paroles confondantes.
La mine grave et convaincante « pour le bien général », le président est surtout là pour répondre longuement à de courtes questions. Le faire-valoir officiel maison : Jean-Pierre Pernaut, tel qu’en lui-même... est aux manettes.
Les téléphages assistent alors médusés à un pseudo exercice de démocratie, dont le but secret est de débuter en douce la campagne électorale de 2012. La sarkozye mord ainsi sur « les temps de parole » des candidats à la présidence, avant la lettre… plus de deux heures d’avance non inscrites au compteur du futur candidat à sa propre succession.
On avait assigné à Jean-Pierre Pernaut une tâche ingrate, si l’on en juge par les sondages, celle de relancer la popularité du sire de l’Elysée.
Sarkozy excelle dans le contact citoyen. Pas n’importe quel citoyen, cela va de soi, des doux, des compréhensifs, des timides, avec juste un petit bout de question. Il faut que Pernaut fasse gaffe, au moindre reproche le petit Nicolas se met en boule. Il sort de son rôle de président. Alors, c’est l’homme du chantier de Saint-Nazaire, l’accrocheur jargonnant, le lutteur de foire à l’injure facile.
Le matin de l’interview, les magistrats en robe dans les villes de juridiction protestaient contre la condamnation de leur travail par Sarko. Le premier intervenant posa la question de la sécurité, comme par hasard. Le président débuta son show sur « la maîtrise de la rue et des quartiers ». Voilà huit ans qu’il s’occupe du problème, en prétendant être victime du temps où c’était Jospin qui conduisait la France à sa perte.
Nouvel épouvantail à moineaux, les jurés populaires dans les tribunaux correctionnels. On se demande déjà ce que ça va avoir comme effet, puisque c’est une mesure de plus en amont de la délinquance, alors qu’il est criant que tout se joue en aval. Quant au dernier scandale imputé au laxisme des responsables du suivi du multirécidiviste impliqué dans le meurtre de Laetitia, « s’il y a faute, il y aura sanction ».

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Le déblocage d'un demi-milliard d'euros supplémentaire, pour lutter contre le chômage de longue durée, et développer l'apprentissage des jeunes est à peu près une politique identique à celle suivie par la Belgique, depuis que Joëlle Milquet y fait son numéro. S’il faut en juger par ce qui se passe chez nous, voilà encore un demi-milliard de perdu pour la France. Certes, on va rayer un peu plus de chômeurs « abusifs », on va permettre à d’autres de surfer sur les « apprentissages » en école et les stages en milieu réel, mais le résultat mathématique est là. S’il y a un million de demandeurs d’emploi, pour deux cent mille postes à pourvoir, il restera à 800.000 personnes le risque de se faire rayer des Agences.
Personne n’a eu l’idée, parmi les « bons élèves » de J-P Foucaut, de suggérer que le demi-milliard soit utilisé pour monter deux ou trois entreprises à forte utilisation de personnel et/ou prendre des parts dans des entreprises de ce type ! Il est vrai que Sarko étant pour un capitalisme pur et dur, cette solution d’étatisation n’entre pas dans ses prises possibles de décision. Quant à son "bonus-malus" pour inciter les entreprises à embaucher, qu’il téléphone à Joëlle, il sera édifié.
La nouveauté - sans doute son thème « empathie » de la future campagne - concerne la dépendance des personnes âgées. L’apitoiement est cousu de fil blanc. Le problème de la vieillesse est dans le coût des maisons de repos. Un pensionné qui a une retraite de mille - ou parfois moins - euros par mois, comment peut-il payer une location dans une Maison adaptée à son cas, si la moins chère des chambres « tout confort » tourne autour de 1.700/1.800 euros le mois. A moins d’être aidé par des enfants qui ont souvent eux-mêmes des difficultés financières ou par les aides des municipalités, la première dépendance est économique.
Sarko est le premier promoteur en France d’une société qui fabrique deux sortes d’égoïstes, ceux qui ont réussi et ceux qui ont échoué. Alors, sa solidarité…
Après deux heures et demie de monologue, Sarko a donné quelques coups d’archet sur les voyages des ministres de son gouvernement aux vacances de Noël. Affaire délicate sur laquelle il valait mieux ne pas trop s’étendre. Bref, personne ne démissionne. Les ministres sont formidables et la France est fière d’avoir Fillon au gouvernail.
J’ai un peu sommeillé entre les murmures polis des invités de JP Foucaut et les paroles anesthésiantes du grand communicateur. Il m’est même arrivé de me faire une assiette et de consulter mes mail, vu le texte suivant à l’occasion de la Saint-Valentin : « Elle lui envoie le SMS Suivant : Mon amour : Si tu es en train de dormir, envoies moi tes rêves / Si tu es en train de rire, envoies moi tes sourires / Si tu es en train de pleurer, envoies moi tes larmes / Je t'aime ». Réponse de l’être aimé : Je suis aux chiottes / Je t'envoie quelque chose ?
Nicolas le névrosé aura réussi son tour de chauffe, en me faisant perdre ma soirée. Alors, sadique comme toujours, j’ai le vague pressentiment que je vous ai fait perdre la vôtre.

Commentaires

J'ai suivi cette émission comme vous mon cher Duc et j'en ai tiré les mêmes conclusions, toutefois, j'ai l'impression que vous avez piqué un vrai roupillon car entre le début de l'émission et la fin vous avez trouvé que l'animateur n'était plus JP Pernaut, mais JP Foucault!! Allez bonne journée quand même..

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