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Fin de saison.

Dimanche midi sur RTBF, « Mise au point » se préoccupait des grèves sauvages. Les bus au dépôt de Robermont dérangeaient l’ordre social. Les gens du TEC avaient mauvais genre. Un vent de révolte de l’usager soufflait dans le studio. La défection des transports en commun tombe à chaque fois au mauvais moment, c’est bien connu. Ce sont toujours ceux qui ne les empruntent jamais qui râlent le plus, à cause des bouchons dus à la pléthore de voitures privées. Les deux animateurs Maroy et Gadisseux avaient une solution personnelle, sans l’oser pouvoir dire, puisqu’ils partent en vacances et qu’ils présidaient la dernière de la saison.
Quant à Controverse, Vrebos fédérait Cédric Visart de Bocarmé, procureur général de la cour d’appel de Liège, avec les matons, deux tôlards libérés, un ministre, une visiteuse et un directeur de prison. L’ambiance animait les participants de la large vue de l’esprit selon laquelle il vaut mieux être dehors que dedans,.
Comme quoi il n’est pas drôle de travailler au TEC pour y gagner peu et encore moins drôle d’être en tôle pour beaucoup moins, surtout pour les prisonniers.
Anne Demelenne, de la FGTB, expliquait que la grève est parfois la seule issue pour que la direction des TEC s’intéressât à un conflit. Elle oublia de dire que la grève sauvage est parfois le seul moyen pour qu’Anne Demelenne s’intéresse au personnel. D’où la situation souvent difficile des gens qui glandent devant l’entrée des établissements en butte au patronat et à leurs délégués, venus tout droit des bureaux de la CSC et de la FGTB.
De son intervention, le téléspectateur peut en déduire que la direction des TEC, de caractère libéral, aime voir pourrir les conflits. Ainsi les usagers s’en prennent à ceux qui font grève. Les libéraux n’ont plus qu’à souffler dans les esprits que les privatisations sont nécessaires au progrès.
Comment ne pas voir que cette idée de privatisation est dans l’air de l’Europe ! L’Haut-lieu ne pense qu’à ça ! De cette droite qui fait l’Europe contre les gens, il faut s’en méfier comme de la peste. Elle est la première responsable du délitement actuel, non seulement en matière de transport (voir la situation des chemins de fer anglais privatisés) mais des autres industries stratégiques qui ont disparu pour s’implanter ailleurs.
On ne réfléchit pas assez qu’une des conséquences de la crise qui se prolonge n’est rien d’autre que le dépeçage du patrimoine commun au bénéfice de particuliers qui n’exercent leur métier d’entrepreneur que pour faire du fric.

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Tandis que Maroy et Gadisseux tournaient autour du pot pour ne pas trop critiquer la société, en donnant la priorité à ceux que répugne la perspective d’allouer 50 euros de plus par mois à un bon mécanicien, de l’autre côté, Vrebos se brossait les dents avant de parler au dénommé Visart, tandis qu’il adoptait l’accent faubourien en s’adressant aux ex-tôlards. La bataille d’RTL était plutôt une affaire de costumes. On pouvait confondre le maton avec ses anciens pensionnaires en ce qu’ils étaient vêtus de la même manière et on pouvait les dissocier des autres, remarquables de cohésion sociale, avec ou sans cravate.
Il aurait été facile de fusionner les deux débats. On aurait été presque certain que les cravates et les costumes auraient été contre les grèves des bus, tandis que les autres, hommes sandwichs involontaires des vêtements modestes qu’ils portaient, faisaient plutôt « sportifs sans l’être ». Hélas ! je ne suis pas certain que les « sportifs sans l’être » se seraient écriés avec Anne Demelenne qu’il ne faut pas toucher aux droits de grève, tant aujourd’hui les opinions des gens d’en bas ont été travaillées par les beaux costumes d’en-haut.
La seule bonne nouvelle de cette séance de clôture est que nous ne verrons plus Maroy et Gadisseux d’ici septembre.
Quant à Vrebos, quid de « controverse » ? J’ai perdu l’émission de Vrebos juste à la situation des prisons : 11.068 détenus pour 9.200 places, soit 1.868 détenus qu’on loge comme on peut !
Quel besoin a la justice de garder au chaud autant de prévenus en attente de procès ! Sachant qu’il est impossible d’incriminer une mauvaise surveillance des prisons quand un prévenu n’est pas dans une cellule, mais dans la rue, cela rendrait l’honneur perdu aux maisons d’arrêt passoires ! Pour ceux qui se plaignent que 40 % des prisonniers sont des étrangers, ce serait l’occasion de montrer discrètement aux prévenus une porte de sortie, en leur laissant la bride sur le cou, dans l’espoir que l’amour de la patrie d’origine soit le plus fort. Quitte à les remplacer par nos gros fraudeurs, coutumiers du pot-de-vin, banquiers véreux, enfin tous ceux qui, en général, ont vocation d’y envoyer les autres, parfois à leur place.

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