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La N-VA et l’avocat.

La différence, entre le parti d’extrême droite du Front National de Marine Le Pen en France et la N-VA de Bart De Wever, tient en une seule condition qui n’est pas remplie en Belgique : les partis français, de la droite à la gauche, se sont toujours opposés à toute alliance et tout compromis avec le FN.
Si la tentation en France de certains responsables de l’UMP (Union pour la majorité présidentielle) de rompre la mise en quarantaine du FN est dans le domaine du possible, par contre en Belgique le CD&V semble vissé au parti d’extrême droite, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Vic Van Aelst, dernier avocat recruté de la N-VA, devrait pourtant émouvoir, par ses récents propos, l’aile du CD&V qui compte les hommes les plus chevronnés dans les affaires ministérielles, ministres d’Etat, anciens hauts responsables, bref, tout un contingent qui naguère comptait beaucoup et qui a fait la Belgique telle qu’elle est aujourd’hui.
A noter que le CD&V porte une lourde responsabilité avec les libéraux de Verhofstadt, d’avoir laissé pourrir les problèmes linguistiques jusqu’à ce qu’ils deviennent ingérables.
Le poids des anciens du CD&V n’est plus ce qu’il était. La jeune génération se masse derrière Wouter Beke, transformant le parti en une succursale de la N-VA.
Si la N-VA et le CD&V restent sur la ligne actuelle, la messe est dite et les Francophones auraient tout intérêt à chercher une porte de sortie à une Belgique dont les Flamands ne veulent plus.
Dans ce topo, Elio Di Rupo fait figure de ringard et sa mission est déjà disqualifiée avant qu’elle ne finisse.
La parole n’est ni au PS, ni à la N-VA aujourd’hui, mais au CD&V, afin qu’on sache publiquement ce qu’il veut. On dirait que le nationalisme flamand est en train de l’emporter, et que c’en est fini de ce pays.

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Que ceux qui se sont enfermés dans le château de Laeken, forts de leurs convictions patriotardes se le tiennent pour dit, le bélier qu’utilise la N-VA finira par tout emporter.
Quand De Wever dit que la Belgique n’existe « que par la grâce des Flamands bilingues », aussitôt un ou deux millions de Flamands rugissent de bonheur. Vous vous feriez lyncher en affirmant le contraire, dans n’importe quelle assemblée flamande aujourd’hui. L’analyse fondée sur la raison n’a plus court.
Les « vérités » de Vic Van Aelst, reprises par le président de la N-Va, sonnent la charge comme à la bataille des Eperons d’or. Comment l’aphone de service (Elio Di Rupo) peut-il avec ses petits papiers, s’en aller bravement discuter le coup avec la N-VA, sans que cela n’ait pas l’air d’une parade des adieux ?
Le pire, c’est que la Flandre est en train de frayer le chemin de l’extrême droite à une Europe qui se radicalise.
C’est une répétition de l’histoire. Toute récession est aussitôt récupérée par les adorateurs du système qui ne veulent pas voir que c’est ce dernier qui est gravement mis en cause. Ils accusent d’abord l’étranger et ensuite leurs compatriotes chômeurs, les vieux et les malades de la catastrophe économique. En plus de cette « classique » culpabilité, la grogne flamande se double d’un mécontentement linguistique habilement pris en compte par les nationalistes, ces imbéciles heureux qui sont nés quelque part... Du coup les Wallons sont devenus les étrangers, les profiteurs, les truqueurs vicieux des assurances chômage et maladie.
Comment résister à cette vague montante et porteuse de haine et de mépris qui est en train de submerger l’Europe et la Flandre ?
Reste à rire des propos de Vic Van Aelst de ce lundi, accusant les responsables politiques francophones de faire preuve d’un « incroyable sentiment de supériorité ». Il n’aurait pas tort, s’il n’avait réduit cette supériorité aux seuls francophones, alors que c’est une tare nationale.
Quant à ceux qui « maltraitent le néerlandais », Laurette Onkelinx, Joëlle Milquet et Elio Di Rupo, ce n’est rien devant l’abominable massacre des Flamands qui se risquent à parler le français, mais à qui on ne dit rien, étant entendu que leur susceptibilité extrême ne le supporterait pas. Là Van Aelst joue sur du velours, la peur francophone de fâcher « ceux qui veulent nous quitter » est tellement grande, qu’il aurait tort de se gêner. Il peut même pisser sur le drapeau wallon à la télévision que cela n’enlèverait rien à notre envie de les admirer en tout.
Quelques jours plus tôt, rapporte Le Soir, Vic Van Aelst « avait dit accepter la solidarité avec des Turcs, mais plus avec des Wallons, accusés de plumer la Flandre ». Ces propos sont tellement imbéciles, qu’on se demande si celui qui les profère n’a pas été plaqué par une maîtresse francophone ou pire, victime d’une maladie honteuse, après une passe dans un hôtel des Ardennes, avec la soubrette !
Enfin, pour éviter que l’avocat Van Aelst et Bart De Wever ne fantasment à la BRT sur les faux monnayeurs de Mons : Elio Di Rupo n’a rien à voir avec la Camora Napolitaine et n’est pas impliqué dans cette affaire mettant en cause des Belges d’origine italienne.

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