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Les partis, l’amour, le cul…

La semaine dernière, Mise au Point baissait le rideau. Les rois de la causette RTBF couraient les rayons de la crème à bronzer.
Cette semaine, Controverse sur RTL plie sa dernière, tandis que sur les bureaux s’empilent les dépliants pour des terres lointaines avec coin de plage et cocotiers réservés.
L’ultime controverse avant la fuite avait pour sujet « Vie privée et vie publique ». Le plateau était à peu près coupé en deux, ceux qui sont pour une vie privée entourée de barbelés et de miradors, c’est-à-dire les politiciens, et les journalistes et gens des médias qui sont pour une vie privée d’hommes et de femmes publics à la carte.
Ce qui est gênant pour les tenants de cette dernière catégorie, c’est qu’ils ne savent pas eux-mêmes, situer la frontière entre les deux. Trop souvent, il y a rétention d’informations, lorsqu’ils savent des choses pour des raisons qui tiennent à l’importance du personnage ou au degré de sympathie qu’ils éprouvent à son égard.
C’est ce qui s’appelle faire de la presse de connivence, chose courante en Belgique.
L’exemple cité était la fille cachée d’Albert II.
Bien entendu le débat était centré sur la maîtresse de Leterme détenant 849 SMS de son bouillant complice. Fallait-il ou non publier ces secrets d’alcôve ?
Jean Quatremer, journaliste à Libé en poste à Bruxelles, a clairement dit qu’on ne pouvait pas être un homme public prônant la morale dans un parti CD&V (Christendemocratisch & Vlaams), qui ferait de la morale aux autres sans appliquer à lui-même la définition du mot « chrétien » impliqué dans l’acronyme !
Je pense qu’il a raison.
Ou alors, on ne milite pas. Ainsi, un citoyen lambda peut fréquenter des clubs échangistes, tout le monde s’en fout, et personne n’a le droit d’en faire mention !
Vrebos avait invité un couple de politiciens qui fit parler de lui il y a quelques années. Il s’agit de Rik Daems, sénateur VLD et Sophie Périaux, députée PS.
Au moment du « scandale » de leur liaison, le PS avait envoyé des fleurs à la charmante, tandis que l’opinion flamande de droite, presse en tête, faisait feu sur Daems, au point que celui-ci démissionna de la présidence du VLD à la Chambre.
Voilà des tourtereaux aux tribulations extraconjugales plongés dans le people avec certains dégâts pour leur entourage, aurait-on dû les confronter à l’opinion publique ? L’astucieux Vrebos y avait pensé avant nous et la réponse est non, bien entendu. Sauf que, puisqu’on en a parlé, au-delà des histoires de fesses qui touchent à l’intime, on pourrait se demander qu’est-ce qu’une députée socialiste, avec les perspectives du social et de l’organisation économique qui devraient être les siennes, diamétralement contraires à un libéral, par définition adversaire de ses principes, a de commun avec un sénateur VLD ?
Ici, il ne s’agit pas de la réplique d’Arletty, questionnée par la Résistance sur son aventure avec un major de l’Armée allemande pendant l’Occupation « Mon cœur est français, mais mon cul est international », il est question de deux militants de deux idéologies différentes et vivant de leur engagement vis-à-vis de leur parti.
La réponse de madame Périaux est simple « On ne parle jamais de politique à la maison ». Cela mettrait un point final à la chose, si ce n’était une réponse simpliste. C’est toute l’imposture du parti socialiste qu’elle nous dévoile. Ce sont les cadres de ce parti qui parlent par sa bouche. Ils nous disent que ce parti s’est accommodé de la façon de vivre libérale et qu’il leur sied bien d’être dans une société duale, à partir du moment où ils sont dans la catégorie supérieure.
C’est tout le sans-gêne de la social-démocratie qui s’expose dans ce couple « exemplaire », bien adapté à son confort, bourgeois dans l’âme et vivant dans le bien-être en racontant des craques à ses électeurs, tout au moins pour la partie socialiste.

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Et ce n’est pas Madame Périaux qui dira le contraire, même si elle avait choisi de montrer son indépendance vis-à-vis de son sénateur VLD de mari, en arborant une belle veste rouge.
Je leur souhaiterais les meilleures choses du monde, si ces politiciens ne vivaient pas de leurs affirmations de ce qu’ils sont, lui libéral pur et dur sous la houlette d’Alexandre De Croo, elle gentiment « réformiste et progressiste » sous la trouble direction d’Elio Di Rupo.
Pour en revenir à la comédienne Arletty et à sa réponse de prime abord sans appel, comment pouvait-elle coucher avec un homme, un officier de l’armée allemande, quand son cœur de française savait qu’il allait s’en aller après une nuit d’amour, faire fusiller quelques patriotes ?
Alors, madame Sophie Périaux, çà vous fait quoi de savoir que Rik Daems sera amené à voter avec Alexandre De Croo les restrictions qui s’annoncent, malgré la vie déjà si difficile des petites gens ?
Le couple mixte, mis en vedette par Vrebos, aurait gagné mon estime s’il s’était retiré de la vie politique. Il ne l’a pas fait. Il l’a perdue.
Et si au PS on ne comprend pas ce que cela signifie, la direction de ce parti-épicerie est bien la synthèse de la faiblesse morale qui règne dans notre particratie.

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