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DSK : le boulet !

Après les adieux réussis au FMI, que va faire Dominique Strauss-Kahn ?
S’il n’a plus aucun rôle à jouer, son pouvoir de nuisance reste grand au PS. Il y a les déclarations de Martine Aubry après le pacte de Marrakech « s’il se présente, je m’efface » et sa tardive défense des femmes, bien après le viol de Diallo Nafissatou. Tout cela la poursuit et est certainement pour quelque chose dans l’avance prise par son concurrent François Hollande. Les sarcasmes de la droite se confortent d’une large majorité de Français qui ne veulent par revoir DSK en politique. Les fantassins du dernier carré strauss-kahnien ont sillonné les allées de l’Université d’été du PS, badge à l’effigie de DSK à la boutonnière. Ils ont troublé les consciences. Ce qui fait dire aux journalistes que DSK est une véritable grenade dégoupillée.
Sa « hâte » de revenir en France indique une volonté de reparaître au-devant de la scène pour quelques probables tours de piste sous les projecteurs.
L’homme désinvolte, la main à la poche, a l’air d’un grizzli se balançant vers sa proie d’une jambe sur l’autre dans un dandinement qui ressemble déjà à un coït, tandis que sa bonne femme derrière semble dire « Hein ! voilà mon homme qui bande encore ».
Lui se croit complètement blanchi en étant tenu pour quitte de ses « écarts » à l’hôtel Sofitel, depuis que le Tribunal de Manhattan a abandonné les poursuites.
« Simple coup de bitte, chérie… »
On peut même se demander s’il n’est pas prisonnier de l’histoire qu’il a bien pu raconter à Anne Sinclair pour que celle-ci le suive comme un caniche, histoire selon laquelle il aurait été victime d’un complot ?
Le génie fait des envieux. Elle a fini par le croire !
Le complot éventé, reste un innocent à l’état pur qui ne doit avoir nulle crainte de se présenter au suffrage de ses compatriotes… sauf que dans son for intérieur DSK sait que cette version n’est pas la bonne.
L’affaire DSK reste à l’avant-plan parce qu’elle est symptomatique de l’état de décomposition du PS. De Martine Aubry à François Hollande, en passant par les Jack Lang et Fabius, tout le monde savait ce dont DSK était capable, voire coupable, et personne n’a rien dit. Au contraire, une sorte de consensus s’était fait autour de sa personne. Son destin était tout tracé, il devait être le candidat unique du parti, celui qui allait triompher haut la main du scrutin interne, avant de remplacer à la présidence du pays, un Sarko défait par tant de brillantes compétences. Même Hollande a cané quand Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, lui a demandé de se souvenir de ses propos relatant la scène du « singe en rut ». Lui qui se vante d’avoir une mémoire d’éléphant, il ne se rappelle de rien !
DSK, l’homme indispensable à la France n’est plus. Reste un boulet !
Martine a pleuré. Pouvait-elle faire moins ? C’était au tout début de l’assaut, dans la stupeur de la nouvelle fraîche. Tous les autres ont protesté de l’indignité de l’image d’un DSK menotté dans le dos. Comme Jack Lang, certains prirent sa défense sans connaître le dossier. D’autres, il est vrai en dehors du PS, s’empressèrent de le déclarer coupable. Ceux qui soutenaient DSK commencent à ne plus se souvenir. Le parti est devenu amnésique.
Tout cela n’ira pas sans laisser des traces dans l’opinion. C’est tout le PS qui se trouve éclaboussé du laxisme de ses responsables soupçonnés d’une légèreté de mœurs qui est une sorte de mépris pour les femmes, surtout celles qui doivent travailler pour vivre et être en contact professionnel avec les dingues du fric et de la braguette.

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Venant de n’importe quel parti, c’est fâcheux ; mais de la part du PS, c’est pire. N’a-t-il pas intégré une morale et une justice qu’il dénie aux autres, celle de l’égalité entre les citoyens et du respect mutuel ?
Comment faire oublier DSK ? Voilà la question clé des candidats, qui avaient imprudemment étalé dans les gazettes, leur amitié indéfectible, dans l’espérance d’une place de ministre après le triomphe de DSK.
« Mais, en faisant comme s’il n’avait jamais existé. » répond une petite voix leur faisant office de routeur, à défaut de celle de la conscience. Sauf que les médias et tout ce qui tourne autour ne se feront pas faute de leur rappeler le passé.
Comment a-t-on pu propulser ce type aux responsabilités qui ont été les siennes, alors que son « vice » était connu de ses collaborateurs, femmes des milieux de travail ou d'amis ?
Et cette question à laquelle le peuple a répondu « mais parce qu’ils lui ressemblent », n’est pas prête d’être évacuée dans le subconscient collectif.
Si le candidat du PS est au second tour de la présidence du pays, il faudra qu’il trouve une réplique adaptée au piège que lui tendra le candidat de la droite sur la question. Surtout, si le candidat du PS s’appelle Aubry ou Hollande.
Quant à la paire que forme désormais DSK avec Sinclair, à force de fidélité cette dernière va devoir aussi partager l’opprobre. C’est peut-être injuste, mais c’est ainsi.
Dans son « introduction à la vie de l’esprit » (Alcan édit.), le philosophe Louis Lavelle, délaissé aujourd’hui pour des auteurs plus mondains, écrit quelque chose qui devrait en appeler à la conscience de DSK « La conscience n’est pas seulement l’unité de tous les faits qui naissent en elle à un moment donné, elle peut être l’unité de tous les états qui se sont succédé en elle. Elle est toute dans le présent ; mais à chaque instant elle ramasse sa vie entière, elle devient capable de la revivre. »

Commentaires

Le mot "génie" est inapproprié dans votre texte. Michel ROCARD a confirmé que DSK est un "malade".

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