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Faut rigoler…

Sixième réforme de l’Etat et sans doute la dernière.
Les Sept nains étaient tous gais, les franco-nains étaient hilares !
Ce n’est pas malin. La déléguée aux droits d’Elio, Laurette Onkelinx, avait l’air d’avoir mis une boîte à Wouter Beke. Renseignements pris, c’était pour nous impressionner. Sa joie faisait plaisir à voir. Charles Michel était plus sobre, comme tracassé avec le caillou Maingain dans la chaussure. Javaux avait les yeux brillants de quelqu’un qui vient de voir le Christ. Enfin Milquet n’a peut-être jamais si bien exprimé l’orgasme comme dans un film X.
Après leur prestation aux infos de RTL, le régisseur a dû essuyer les fonds de siège, ils étaient trempés !
Après le palais du rire, entrons dans le labyrinthe.
Réfléchissons : comment va-t-on mettre sur pied ce qui est idéalisé sur le papier ? A moins de revoir l’Administration de fond en comble, c’est toute une bureaucratie nouvelle de contrôle, opérationnelle sur le champ, à imaginer dans un délai très court.
Linkebeek, Wezembeek-Oppem, Crainhem, Rhode-Saint- Genèse, Wemmel, Drogenbos : ces six communes à facilités linguistiques, majoritairement francophones, restent ancrées en Flandre. Le gouvernement flamand continuera d'y jouer les shérifs, et d’y appliquer ses « wanted » sous la forme des circulaires « Peeters », « Martens », « Vandenbrande. »
Qui peut assurer que les Régions joueront franc jeu par rapport à un Fédéral honni par la moitié des Flamands ? Et si au pays des Lavettes, les Wallons venaient à se prendre au jeu aussi ? Et n’oublions pas qu’il faudra rassurer les francophones de la périphérie, s’ils ne veulent pas que le parti de Charles Michel soit mangé à Bruxelles par le FDF de Maingain.
Comment ose-t-on se satisfaire d’un accord comme si tout était fait, alors qu’il reste à trouver des fonds pour financer l’ensemble et surtout ne pas oublier une dette dont on nous assure qu’elle sera « équilibrée » en 2015. Par ailleurs, Eloi Di Roublardo, dans l’euphorie, a oublié le côté social de son entreprise de dominos. A moins qu’il n’ait mis les syndicalistes dans sa poche, ce qui est bien possible pour ce qui concerne les permanents socialistes de la FGTB, à qui va-t-il faire croire que les couches travailleuses du système libéral ne seront pas touchées par l’accumulation de deux crises, la sienne et celle de l’économie capitaliste ?
L’étape historique « rapidement franchie », l’euphorie retombées, ils ont l’air de quoi ceux qui négocient depuis le 13 juin 2010 ? Le comble, ce sont toujours les mêmes, sauf Bart qui a été largué !
Il y a quelque chose qui m’échappe dans les commentaires enthousiastes de la presse, surtout « Le Soir ».

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Depuis un an et demi que ça traînaille, franchement, si le bidule prend forme, il n’y a pas de quoi s’en vanter, tant de « longues nuits fructueuses » pour des étapes « historiques » pour en arriver à une pièce montée en quinze jours, vous ne trouvez pas louche que personne n’est coupable et que les responsabilités soient diluées dans la bonne humeur générale ?
Dès le premier article on est fixé : L’accord donne à la Flandre l’autonomie fiscale qu’elle réclamait. Dorénavant, un tiers des impôts sera perçu par les Régions. Quand aux balises obtenues par les francophones, c’est comme si on faisait semblant que les différences de traitement entre les citoyens selon les régions n’existent pas et qu’à l’avenir, on veillera à cette inexistence. A commencer par la redevance télé en Wallonie et gratuite en Flandre, ce sera un festival du double-jeu qu’on n’arrêtera pas, sinon par des procédures qui n’existent pas et des « amendes » dont il conviendrait de trouver les lois, leur application et les taux ?
Si Eloi Di Roublardo trouve que la concurrence fiscale « ne pourra dépasser mille euros par an et par contribuable » (c’est pour lui peu de chose), cela signifie que les 40 % de pauvres qui vivent en Wallonie, avec un salaire dérisoire ou d’allocations sociales, pourraient être pénalisés d’un dixième de leurs revenus par an, par rapport à leurs semblables en Flandre.
Le petit salaud du Soir qui s’est permis le commentaire « pas de quoi déplacer les foules » mériterait d’être fessé en public.
On connaît les Namurois du gouvernement Rudy Demotte, dès qu’ils peuvent choisir entre deux taux, ils adoptent le plus élevé. Cela s’est toujours passé ainsi. On ne voit pas pourquoi cela changerait.
Y en a marre qu’en Wallonie, on fasse à tout propos des comparaisons avec la Flandre.
« …la Région wallonne a dix années devant elle pour poursuivre (et accélérer) son redressement économique » par rapport à quoi? Il faudrait qu’on explique aux gens, en quoi ils sont plus mauvais que les Flamands. Ne serait-ce pas plutôt du côté des gros gourmands du système régional de « chez nous » qu’il faudrait aller voir ? Puisqu’il faut comparer, comparons. La région flamande a besoin de combien de millions pour faire tourner la boîte ? Réponse, d’une somme à peu près équivalente à celle dont a besoin Rudy Demotte, sauf qu’ils ont deux millions d'habitants de plus. Logiquement, il faudrait diminuer d’1/3 les dépenses de fonctionnement de la Région wallonne avec tout le bataclan des mandats rémunérés.
« Solide défi pour les partis francophones » écrit le triste sire du Soir, et d’ajouter bon prince qu’Elio a évité un appauvrissement immédiat de la Région wallonne !
Triomphe des thèses flamandes et pauvreté des défenses « ces verrous » brandis par les Wallons, en petits vieux barricadés dès la tombée de la nuit dans leur appartement, terrorisés par la peur du loup.
On se demande si Elio n'a pas négocié la "prospérité" wallonne financée par la Flandre, contre les communes francophones soumises à la loi des Flamands ?
Sortie de crise ? La bonne blague ! Laquelle ? L’institutionnelle ou l’économique ?
Sacré Elio !... si son ambition ne faisait que son malheur, ce serait tant pis pour lui, mais en négligeant de procéder à l’inventaire de la Belgique, une fin de bail négociée (plusieurs années supplémentaires de palabres), il fait entrer la Wallonie dans une impasse.
Reste que ce samedi, on a bien rigolé.

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