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Les fossés culturels se creusent à la vitesse de séparation des classes sociales. A l’exemple du Schtroumf Coquet, formateur et président du PS, Les ténors de la politique, sortis des écoles du pouvoir, ne pourront bientôt plus communiquer avec un pays victime d’une maladie dont le symptôme est la perte des mots et du sens.
Le vocabulaire appauvri par la « culture » télévisuelle est mutilé de tant d’apocopes et d’aphérèses, que ce qui reste est inaudible aux non-initiés.
L’argot des fortifs fit le contraire. Les images et les comparaisons de la langue du « voyou » de barrière, aux proxénètes des rues Blanches et Saint-Denis, ont été un incroyable enrichissement. C’était il y a un siècle…
Aux antipodes du langage trash, la langue de bois ne servira plus l’élu dans un futur proche. Le « spin doctor », faute de se reconvertir au verlan basique de la cage d’escalier d’HLM, avec gestuelles et onomatopées bruyantes, aura l’air de tomber d’une autre planète.
Au milieu du siècle, la population de langue encore à peu près française mais socialement divisée, verra ses composantes ethniques se regarder en chien de faïence. La fraction « résistante » aux barakis sera celle des petits francophones envoyés dans les écoles payantes par des parents protecteurs, pour en faire les « bilingues » du pouvoir communautaire de demain, au cas où la Belgique existerait encore.
La possibilité de fabriquer une nouvelle culture commune sera impossible. Fadila Laanan sera passée par là. La politique du bisounours n’aura pas convaincu les dealers. Ils n’en mourraient pas tous, mais tous étaient tapés ! Le bilinguisme était déjà à lui seul suffisant pour déranger les cerveaux latins...
Ceux qui tireront leur culture d’un mélange de master in business administration (MBA) à Berkeley et d’un job de trader à NY, dans l’attente d’un emploi dans un holding à grand tralala, n’auront aucun intérêt à garder le français courant qu’ils abandonneront pour un français commercial anglicisé. Il y aurait même du ragoût à ce qu’ils osassent un accent oxfordien. Ils « causeront » le frenchgliss.
Le livre plonge déjà dans une « déculturation » des masses. Bientôt le papier ne sera plus que le pis-aller de la Toile, un support pour WC avant qu’on ne trouve autre chose. Les inconditionnels de littérature, les enthousiastes d’histoire, même les lecteurs de De Gaulle, de Druon ou de Houellebecq, qui croient au rayonnement universel de la culture française, ne sont pas près d’arrêter de souffrir. Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy d’un côté, l’élégant Compte-Sponville (1) et le gauchiste Onfray, de l’autre, auront beau collectionner les sursauts médiatiques, rien ne sera plus comme du temps de Valéry. Seules les papeteries qui vivent du X en support DVD et des Klinex, ont encore des perspectives d’avenir, à condition de remplacer le Journal de Léautaud, par des préservatifs à la fraise.

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Je me suis fait traiter de con à une réunion « littéraire », parce que j’osais affirmer que pour comprendre la cour de Louis XIV, il fallait avoir lu le Saint-Simon des huit volumes de la Pléiade et pas le résumé sténographique de Leroy-Ladurie. L’inculture, c’est comme une majorité électorale, dès qu’elle atteint les 51 %, les autres n’ont plus qu’à écraser et surtout ne pas avouer que le Tintin de Spielberg, c’est emmerdant.
Quand même un dernier de profundis sur la mort de la lecture qui coïncide avec celle de la conversation des lycéens pressés.
Le destin de l’élite est en exergue de celui du peuple. Peu importe, le remède et le mal finiront par emporter le malade. Dans la fosse à purin, plus rien ne distingue l’étron d’un distingué gentleman de la merde fumante prolétarienne.
Les optimistes auront beau croire à une bonne surprise : un nouveau L-F Céline bousculant la langue, ses débris, ses arrières-faits et ses impuissances, on est bien trop profond dans le caca capitaliste, pour retrouver l’œil clair, le mot juste et l’esprit critique.
Comme dirait mon grand-père : le monde est perdu puisque je le suis !
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1. Comte-Sponville - jeu de mots (Compte-Sponville) pour qualifier le philosophe de bon commerçant de l'écriture.

Commentaires

Et moi aussi!

On pourra toujours faire des avions avec les pages des livres?

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