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Exit le rêve américain.

Avant le désastre venu d’Amérique, on y croyait encore à l’Eldorado ! Dès qu’on parlait des USA, depuis le Pépé qui avait vu les G.I. en 45, au plus jeune qui connaissait par cœur le nom américain de tous les gadgets de la maison, le mythe a tenu le coup longtemps. Presque un demi-siècle, de Roosevelt à Reagan, le miracle américain nous a épargné de croire à un mirage, celui d’un exemple social venu d’URSS et qui s’est révélé être un fiasco.
Si on n’a rien vu venant de l’Est, à présent que les masques sont tombés, on a vu progressivement des horreurs traverser l’Atlantique. Depuis que le mur de Berlin n’existe plus, c’est pire. On cauchemarde...
Malgré les libéraux persistant de faire croire aux vertus économiques de leur système, les populations en sont revenues du miracle américain. A part Sabine Laruelle, les épiciers du MR n’y croient plus eux-mêmes. Ils n’osent plus farcir leurs discours des superlatifs américanolâtres ! On les devinait prêts à demander la nationalité américaine. Ils s’en seraient allés bidouiller une entreprise là-bas. Ils seraient revenus pleins aux as, le tee-shirt taillé dans un drapeau du pays d’adoption !
Hélas ! ils ne sont pas partis. Même Chastel préfère l’euro au dollar. Reynders déménage, mais à Uccle. Les Michel ont bien l’intention d’arrondir les avoirs de la famille des indemnités diverses qu’ils perçoivent en Belgique.
Bref, nous les avons sur le dos.
Cependant, si on n’en parle plus dans les milieux du commerce et de la petite entreprise, si les ténors du MR n’ont pas poussé leur contre ut à Marche-en-Famenne sur le miracle américain, ce grand pays existe toujours et, comme ici, il s’en passe de belles, en-dehors des Indignés qui ont fini par décamper de Wall Street, matraqués par la police.
Obama s’est révélé un meilleur candidat qu’un président d’attaque. Les pauvres, entre 30 et 40 millions, sont déçus. La sécurité sociale qu’Obama avait promise n’est pas à la hauteur d’une grande nation démocratique. Le Sénat est hostile aux réformes. Les Républicains, après le départ honteux de Bush, relèvent la tête. Obama est un président mou, trop conciliateur et qui a raté des occasions de marquer des points. Il sort péniblement de l’Irak et il songe à en faire autant d’Afghanistan, sans que ces deux guerres aient changé grand-chose à la géopolitique. Quant à sa politique pro-israélienne, elle réussit à faire l’unanimité contre elle, en-dehors des Etas de l’Union, et de Londres.

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Son opposition est hyperactive et se nourrit du marasme économique et du mécontentement de la middle class complètement laminée. Les Tea Party savent comment enfoncer le clou là où ça fait mal. Ils ont repris du poil sur la bête en suivant le gros des Américains qui pour oublier les sombres perspectives, renforce les croyances en Dieu dans le foisonnement des religions.
Un enrichi s’est lancé dans la politique en surfant sur les besoins spirituels croissant. C’est Mitt Romney. Il s’est fait la gueule de l’Américain moyen, se dit mormon et s’est fait un blé fou sur des fonds d’investissement bien avant que les Américains ne payent plus les hypothèques de leurs maisons, faute de liquidité.
« Believe in America » tonitruent ses agents de la propagande à chacun de ses meetings. C’est simpliste, mais les gens ont besoin d’être réconfortés par des mots simples. Croire en l’Amérique au moment où elle n’est plus la superpuissance rayonnant sur le monde, remonte le moral.
Romney est un libéral ultra dont on connaît par cœur le programme : moins d’impôt, moins d’Etat, des rapports directs et sans garanties des lois entre employeurs et employés, bref un homme comme Charles Michel les aime. Ancien laïc au service de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, son concurrent Rick Perry, est lui, branché sur les évangélistes.
Evidemment, ils se reprochent mutuellement leur appartenance à deux églises différentes, d’autant que Rick Perry laisse dire que l’église de Mitt Romney est une secte.
On est loin de ce qui devrait préoccuper l’Amérique et que développent pourtant les Indignés dans leurs manifestations en dénonçant la dépression qui gagne.
Il est très difficile d’entrer dans une recherche pour une meilleure économie, dans un pays où les socialistes européens passent pour des communistes !
Récemment l’opinion américaine s’est rendu compte de la puissance financière accrue de leur créancier chinois et de l’emprise de ce pays sur l’économie américaine.
Au rythme actuel, il ne faudra pas dix ans pour que les pays émergents repoussent les USA à la deuxième ou troisième place des pays dominants de la planète.
Les Occidentaux ont inventé une économie de marché qu’ils ne maîtrisent plus et qui, d’un instrument de domination, va devenir un licou que la Chine, l’Inde et le Brésil passeront bientôt à leur nouvelle bête de somme.
Les admirateurs déçus de l’Amérique font le rapprochement entre le déclin économique dans la crise sévère d’aujourd’hui et la perte de crédibilité géopolitique.
Les querelles entre Républicains et l’atonie des Démocrates corroborent cette vision pessimiste et n’augurent rien de bon pour l’avenir des USA.

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