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La mécanique merdique.

La situation en Belgique de tragique, devient grotesque.
Seule la N-VA est un parti différent des autres dans sa volonté séparatiste des entités régionales, mais pour tout le reste, il est conforme aux formations qui essaient de gouverner ensemble.
Que voit-on autour du formateur démissionnaire ? Une identique idéologie dans une conformité exemplaire tant du point de vue économique, que de l’organisation de l’Europe.
L’ambition de ces partis est de séduire le centre et de gouverner pour que cette séduction perdure. Il n’y a pas l’once d’une différence entre Alexander De Croo et Elio Di Rupo. Ce que l’un met en avant par rapport à Laurette Onkelinx, la porte-parole de l’autre : les voitures de société, les intérêts notionnels, le relevé des plafonds des taxes sur la fortune, ne sont rien en comparaison des conclusions communes sur tout le reste. Ils dénotent simplement une difficulté des partis libéraux d’exister, quand tout le monde se dit libéral et du centre.
Ce dont la Belgique souffre, ce n’est pas de la multiplicité des partis, c’est de l’uniformité des convictions.
Il n’y a plus de gauche, ni de droite. Il n’y a que des politiciens qui se disputent les places et le pouvoir.
C’est vrai pour ceux que l'on situe encore à droite, quand on voit ce qui fait la fortune de la N-VA par rapport aux autres partis flamands : son nationalisme et son séparatisme, et pour "la gauche", malgré la menace des syndicats de descendre dans la rue le 2 décembre contre le programme du formateur, la bonne santé affichée des socialistes en Wallonie est confondante.
Ce copié/collé quasi parfait, l’est aussi pour Groen et les Ecolos. Quoique l’écologie soit une idéologie qui ne contrarie en rien les grandes options économiques actuelles, les Verts conservent une spécificité qui les tient à l’écart et en même temps les protège de la concurrence des autres partis, mais, de moins en moins. Les autres ont compris qu’annexer une partie du programme des Verts ne change rien à l’idéologie libérale dominante.
Bref, la cata vient de la ressemblance des partis et non de leur dissemblance.
Le public ne s’y est pas trompé qui se désintéresse des petits jeux et des effets de propagande.

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Quant aux citoyens, de moins en moins nombreux, qui hissent les trois couleurs à tout propos et qui s’obstinent de croire à l’unité éternelle de la Belgique, ils ne manquent pas une occasion de confirmer ce qui précède en votant tour à tour chrétien, libéral ou socialiste, non pas parce qu’ils changent d’opinion, mais parce que l’opinion dans ces trois formations est à peu de chose près, la même.
Le drame n’est pas trop du côté de l’Open VLD dont le président se noie et se débat en se noyant, mais dans l’ensemble de la classe politique au pouvoir qui ne voit pas l’accélération de l’histoire et le tournant qu’il faut prendre pour éviter de sombrer avec l’économie capitaliste, dans un marasme qui pourrait durer un quart de siècle, une période suffisamment longue pour voir à ce petit jeu les pays émergents succéder aux Occidentaux dans le leadership de l’économie.
Ce n’est même plus de saison d’avancer des théories fumeuses sur un communisme rénové pour le condamner ; mais, la réflexion d’une transformation en profondeur du capitalisme est d’une toute autre urgence.
Et cette transformation est possible. Il n’y manque pas des hommes d’action, des théoriciens, des économistes. Il n’y manque que des partis de gouvernement. De ce point de vue, c’est le vide.
Il est urgent que les démocrates rabattent le caquet des financiers.
On a vécu les trente glorieuses. Aurons-nous à subir les trente piteuses ? C’est bien parti, en tout cas.

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