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Une débâcle belge.

Les premières mesures vont tomber après la trêve des confiseurs.
Impatient, Vincent Van Quickenborne ouvre le bal avec un uppercut au social qui touche au régime des pensions. Il n’attend pas 2012, l’impatient. Quand on s'attaque d'abord aux vieux, c'est mauvais signe !
Des grèves se préparent. Le mécontentement est déjà général, alors qu’on n’est encore nulle part du programme anti ouvriers de Di Rupo.
On peut dire que celui-là, il se pose un peu en socialiste, version libérale. C’est même une première. On se souvient de Jospin avec son mot qui lui fit perdre les élections « mon programme n’est pas socialiste ». Di Rupo n’a même pas besoin de nous le faire savoir. Tout le monde le sait déjà. Il a de la chance que les socialistes soient sans mémoire, comme les travailleurs en général, hélas !
S’il espère remonter le courant dans deux ans pour les prochaines élections, ce sera plutôt du Jospin, version belge !
Fin des années 70, oui, ça remonte, les partis actuels, déjà au pouvoir alternativement, tenaient un discours qui était à peu près le suivant « Laissons aux pays en voie de développement une production qui ne nécessite pas de la main-d’œuvre hautement spécialisée ».
Telle était en gros la politique de l’Europe « Nous, on est des malins… on veut bien que Sonny-Boy cire nos chaussures. Tout le monde y trouvera son compte. »
Cela signifiait que la Chine, l’Inde, le Brésil, produiraient les fers à béton, l’acier pour les rails de chemin de fer et nous les locomotives. Et ainsi de suite pour le reste… A nous les laboratoires, les découvertes, les fines productions, les aciers spéciaux, les techniques de pointe, etc.
Cela traduisait la conviction que l’Europe et aussi les Etats-Unis auraient toujours un train d’avance et que les autres pays s’essouffleraient à nous rattraper, sans jamais le pouvoir.
Là-dessus, les socialistes comme les autres, ont abandonné toute prudence, au nom de l’internationalisation du commerce et du libre échange, laissant à la libre concurrence le soin de tout arranger.
C’était le programme de l’Europe et jusqu’à preuve du contraire, ça l’est toujours !
Deux choses se sont produites. L’une concerne la liberté de circulation des travailleurs. Les salaires au lieu de suivre une courbe ascendante se sont tassés, avant qu’ils ne s’effondrent. Les socialistes n’étaient quand même pas à ce point ignorant des pratiques patronales, pour ignorer qu’ils organiseraient la libre concurrence des salaires d’abord et avant tout. Les transports aériens, surtout le fret, devenant avantageux, les entreprises se délocalisèrent. Les zonings se désertifièrent, entretemps l’immigration voulue par le patronat se poursuivait et grossissait d’autant les files de chômeurs et de demandeurs d’emplois, alors que dès 1985, on n’en avait plus besoin !
Deuxième chose : à l’orée du troisième millénaire, les économistes sérieux, c’est-à-dire ceux qu’on ne consulte jamais de manière officielle, ont signalé que les pays émergents étaient passés dans la catégorie au-dessus et qu’ils construisaient aussi bien que nous des avions, des voitures, des locomotives et, notre « haute technologie », quand elle n’était pas l’objet d’un espionnage industriel, était maîtrisée ou dépassée dans ces pays. Sonny-Boy cire toujours nos chaussures, mais il en fabrique aussi. Et elles sont meilleures que les nôtres, enfin c’est Séguéla – mais qui le paie ? - qui nous le dit et on le croit.
Faut-il préciser que la Chine et l’Inde ont la bombe atomique, des fusées à longue portée et que la Chine lance des satellites d’observation, comme les Américains !
Aujourd’hui, c’est un Indien, Mittal, qui a avalé Arcelor et c’est le bassin liégeois qui est sinistré. Quand on prend une mesure dans des bureaux de Bombay, c’est Ougrée ou Chertal qui trinque.
Notre vassalité est devenue si criante que Mittal va laisser l’outil se rouiller à Seraing, plutôt que le céder à un concurrent, et que nous allons regarder cette destruction sans rien faire !
Les travailleurs découvrent l’ampleur sans précédent d’une débâcle industrielle, au moment où ces mêmes dirigeants qui se sont plantés à l’Europe voudraient faire payer la crise aux victimes de celle-ci.
C’est le président du parti socialiste qui choisit ce moment pour devenir premier ministre !

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C’est ainsi que ceux qui ont approuvé les traités européens, livrant le potentiel industriel de la Belgique à la mondialisation aveugle, s’emploient à nous faire croire que seule la banque est responsable de la crise et qu’eux n’ont fait que parer au plus pressé !
Voilà les véritables fossoyeurs de la Belgique, eux qui jouent les sauveurs ! N’ont-ils pas permis à Bart De Wever d’utiliser la perte d’activité plus vive au Sud qu’au Nord, pour réanimer le sentiment nationaliste flamand ; eux qui en 2012 poursuivront une politique accablante de bêtise, parce qu’inopérante et d’une dangereuse inutilité.
Et ils ont mis 541 jours pour nous sortir un bidule dont tout le monde va s’apercevoir qu’on va dans le mur, dès le premier trimestre 2012 !
Ils ont vanté un euro surévalué handicapant les exportations. Ils ont trouvé normal d’effacer l’origine sur les produits vendus aux consommateurs, si bien que celui qui veut acheter des produits belges serait bien incapable de le faire.
Ils en sont arrivés à importer des fruits et des légumes qu’on produit parfaitement chez nous, comme de manufacturer des produits belges à l’étranger, pour être réintroduits en Belgique pour y être vendu !
En fait de haute technologie, qui construit et nous vend les appareils électroménagers, les Hi-Fi, le matériel de laboratoire, les nano éléments, l’optique de précision, etc. ? La Corée du Sud, l’Inde, le Japon, même le Pakistan et… la Corée du Nord, en sous-traitant, dont on se moque tant ces temps-ci.
Et ce sont ces gens, par leur mauvaise gestion en Belgique et leur peu de vision globale à l’Europe, qui font des plans pour nous sortir du marasme, comme si ce qu’ils présentent n’étaient pas dépassés par la prévision réaliste d’une entrée de la Belgique dans une récession d’une ampleur jamais vue, peut-être les prémices d’un déclin irréversible !

Commentaires

La cupidité des uns ne fait pas la vertu des autres! Nombre d' exploités ne demandent qu'à devenir calife à la place du calife comme le grand vizir Iznogoud. Se battre pour continuer à consommer idiot et conserver les miettes et les paillettes de l'exploitation capitaliste ne mènera pas bien loin. Il n'y a pas de salut sans prise de conscience du caractère mortifère du système où nous vivons.

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