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Une nuit sans les Bogôs.

Tant pis, je désarme, le jour de Noël !... Non pas que j’y croie au Petit Chose entre le bœuf et l’âne, mais c’est le moment choisi pour souffler un peu et de préférence à côté des bougies. Et puis, c’est tellement gentil et émouvant, cette histoire à enfanter debout !
Ce n’est tout de même pas tous les jours qu’une légende rapporte qu’une immigrée accouche dans la paille et que le monde entier lui chante des louanges et que trois rois se penchent sur son fils avec un respect infini.
Vous voyez d’ici la scène avec Albert, Elisabeth et Carlos ?
Contrairement aux sottises de la religion catholique sur la virginité de Marie, je crois au contraire que la légende nous montre une mère héroïque, lourdement enceinte, sublime et éminemment respectable, qui accouche dans des conditions extrêmes et qui n’a de cesse de sauver son enfant.
Marie est avant tout la Mère de toutes les Mères…
Aujourd’hui, elle eût mis son enfant au monde dans la rue ou, pire, dans un camp où l’on concentre les étrangers en attendant de remplir un charter. Un fonctionnaire eût mis le tampon « expulsable » au bas de sa fiche, et hop, on n’en parlait plus, elle et son gniard… C’est ça la solidarité de nos jours. Là-dessus, le fonctionnaire réveillonnait avec les siens, sans état d’âme.
Les croyants de circonstance qui vont une fois par an à la messe pour entendre le « minuit chrétien » chanté par Pavarotti, auraient été scandalisés que l’on ne pût mieux fermer les frontières et qu’une étrangère souillât la paille d’un fermier innocent.
- Il y a deux mille ans, passe encore, mais en 2011, c’est INADMISSIBLE !
La veillée, en attendant je ne sais quoi, aurait été calme étant entendu que l’on se serait donné le mot de ne pas parler de ce hardi phénomène de Di Rupo et de son parti de faisandés de la pensée libérale, les BOGÔS (BOurges qui se la pètent vraie GÔche), les Beaux Gosses dirait une tante, qui est restée très 1886 (Léopold II, roi du Congo).

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Les sujets de conservation ne manquent pas, sauf qu’on n’aurait pas admis que Crissy qui va avoir 56 ans et est chômeuse, nous parle de son avenir dans le nouveau régime des pensions. Cela aurait été relié indirectement à Pille-Tout et à Ongle-Lisse.
Cette année, c’était au tour de Coralie d’inviter tout le monde. En réalité, Coralie est un sobriquet qui lui est resté depuis qu’elle nous a parlé d’une pub d’Europe 1 pour les magasins Leclerc. « Moi je vais chez Cora. » nous avait-elle dit.
Les invitations sont une tradition. D’abord, nous étions 7 contributeurs pour 17 personnes avec les enfants. Recevoir tous les 7 ans, ce n’était pas trop contraignant. Comme on ne pouvait plus demander aux parents trop âgés de recevoir, nous sommes devenus 5, puis 4, avec l’exclusion d’un socialiste inscrit sur les listes communales, la honte, depuis que Di Rupo est devenu un libéral enragé. Assez curieusement les 17 sont devenus 18, malgré l’exclusion. Il n’y a pas que le divin enfant, né pour tout le monde.
L’année prochaine, c’est mon tour. On a décidé avec Lily qu’il faudra bien parler un jour de la question des coûts de la réunion de famille. Noël n’est pas à proprement parler un bon moment pour cela.
En famille, personne ne boit de la liqueur fine. C’est heureux avec les accises qui augmentent. Mais quand même, la dinde est hors de prix, et il en faut deux ! Avec les frites qu’on achète à la friture en face, le dessert, l’éclairage et le chauffage, la fête va chercher dans les 250 euros minimum, sans les cadeaux que chacun apporte pour les siens.
C’est consternant.
Quand ce sera mon tour, les augmentations comme elles vont, je n’aurai pas assez avec 350 euros, je le sens.
En-dehors de l’actualité politique dont on ne parle pas, les radios et les télévisions avec leurs vedettes dégoulinantes de désirs enamourés des winneurs du patronat, traditionnellement accrochées à la revue des événements comme les morpions au cul des marquises, nous nous sommes demandé quels avaient été les événements marquants de 2011.
Le seul beauf, le socialiste, ne faisant plus partie de la famille, nous avons abandonné la piste ouverte par la RTBF et RTL sur les potins et les faits-divers, DSK, les guerres, les tueries, etc. Certes en-dehors de la politique, ces événements ont leur signification, mais c’est comme pour Di Rupo, il vaut mieux, pour une fois en abandonner le fil, si on veut digérer la dinde.
Alors, qu’avons-nous fait ? Nous n’avons parlé de rien. Nous nous sommes contentés de roter discrètement, de bailler poliment la main devant la bouche et d’aller bon train sur l’assiette de dinde. Si bien qu’à 10 H nous en avions fini, bûche traditionnelle comprise.
Nos vieux parents se sont assoupis sur leurs chaises. Les enfants jouaient dans la chambre de Marc.
Quelqu’un a ouvert la télé dans le salon.
On s’est mis à regarder la Grande vadrouille.
C’est décidé, l’année prochaine, je fais courir le bruit que j’ai pris une carte au PS pour me faire exclure.

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