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Le pauvre dérange.

Ne rien faire est, pour le sage, encore une activité. Ce qui tendrait à penser que tout le monde travaille.
Mais, dans notre société, l’activité doit produire une plus-value rentable et qui entre dans le cadre de travaux lucratifs.
Une activité qui apporte une satisfaction personnelle, mais qui ne rapporte rien, n’est pas considérée comme telle. Des chercheurs, des artistes, des érudits et parfois des savants, sont notés, la plupart du temps, comme des chômeurs volontaires, en un mot des inutiles.
C’est ainsi que Joanne Rowling, qui doit sa notoriété mondiale à la saga Harry Potter, dont les tomes traduits en au moins 65 langues ont été vendus à plus de 400 millions d'exemplaires, n’avait pas d’état professionnel. C’était une jeune mère chômeuse qui pour tuer le temps noircissait des papiers, comme d’autres jouent aux échecs. Elle était le type même du parasite social.
Si on n’avait pu tirer du fric de ses histoires de sorciers, elle aurait fini rayée du chômage et assistée par une institution religieuse.
Il y a juste ce petit défaut moral qui fait que l’honnête homme qui ne « fait rien », se découvre des scrupules à l’égard de « ceux qui font ». Il peut penser que son état, même s’il est involontaire, constitue une prise en charge supplémentaire pour ceux qui travaillent.
C’est à peu près ce que devraient penser à la fois les chômeurs et les riches, avec la circonstance aggravante pour ces derniers que la plupart – à l’exception des fortunes établies sur des rentes d’Etat – connaissent, parfois par leurs prénoms, les ouvriers qui travaillent pour leur compte. Ces oisifs de cette dernière espèce se cachent derrière des riches qui travaillent, parfois beaucoup, si bien - puisqu’il n’y a pas de FOREM dans leur cas - ont-ils la haute considération de ceux qu’on appelle parfois de façon ridicule et inappropriée « les forces vives ».
Reste alors à définir le mot lui-même : qu’est-ce que le mot « travail » recouvre ? Cela peut-être des fonctions très dissemblables : ceux qui donnent des ordres et ceux qui en reçoivent, fonctions chapeautées par ceux qui créent les ordres à ceux qui en donnent, enfin autre source de discorde quant à l’opportunité d’englober tout cela sous la dénomination de « travail », ceux qui sont maîtres de leur temps et ceux qui ne le sont pas.
Bien entendu, notre société est ainsi faite que les riches oisifs sont célébrés. On leur suppose des activités qu’ils n’ont pas. Tandis que les autres sont les proscrits qui dérangent l’opinion de façon générale, alors que la plupart n’en peuvent et dont on dit que leur nature les porte à ne rien faire.
Or, un chômeur, coûte moins cher à la Nation qu’un riche.
L’on attribue au premier des intentions parasitaires. Les autres sont crédités d’un apriori favorable.

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Comme il y a chez les chômeurs de faux ayants-droits, il ya chez les oisifs distingués certains velléitaires qui se prétendent des travailleurs acharnés. Ils sont inscrits sur les rôles de leurs usines, parmi, les autres salariés ou sont parachutés, comme Dehaene chez Dexia, par la grâce de l’Etat, dans des situations qui rapportent gros, pour des prestations qui - ils le disent – exigent des efforts extraordinaires et qui se résument, le plus souvent… à deux heures de présence par mois.
Le parasitisme social existe bel et bien, au-dessus et au-dessous de l’échelle sociale. C’est la façon dont nous regardons ces deux pôles qui change tout.
Le pouvoir en place dénonce toujours le parasitisme des pauvres et jamais celui des riches. C’est un signe qui devrait nous alerter sur le caractère tendancieux de toutes décisions politiques des gouvernements, dans le climat délétère de la fausse démocratie dans laquelle nous sommes.

Commentaires

EXTRAORDINAIRE COMME TU REFLECHIS !!!!!!!

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