« Wathelet, l’autre Schouppe ! | Accueil | Le plan W secret du Haut Placé. »

Sarko ou Hollande ?

En France, on est aux fameux Cent Jours (91 exactement), avant l’élection. Il ne s’agit pas du retour de l’empereur jusqu’à sa perte finale, mais les cent jours qui séparent les Français du choix de leur nouveau président.
Qui sera-t-il ?
Réenchanter les Français après cinq ans de sarkozysme n’est pas chose facile. Vous verrez quand ce sera le moment de réenchanter les Belges après deux ans et demi de roublardises !
Un seul candidat « sérieux » en remplacement de la pièce usée : François Hollande. Et que nous dit-il cet outsider unique ? Rien, sinon d’un ton churchillien, il promet « De la sueur, du sang et des larmes ».
Après une entrée en matière d’investiture du parti socialiste très médiatisée, les Français sont retombés de leur lévitation « exultante » : Hollande ne promet rien qu’une rigueur « autre » et un mandat « honnête ». C’est déjà beaucoup, mais les Français attendaient autre chose, une attitude plus ferme, plus combattive, une réponse à la campagne insidieuse de l’UMP pour son candidat qui l’est sans l’être, ils espéraient du coup pour coup !
On est sidéré d’apprendre que la perte du triple A a fait une autre victime que Sarko, Hollande lui-même qui révise à la baisse ses comptes et ses médecines « expérimentales ». Son programme ne sera connu que le 21 janvier.
Hollande est-il trop gentil, trop mou ? Serait-il vraiment ce capitaine de pédalo que Mélenchon a vu s’ébattre sur un lac artificiel pour plaisanciers du dimanche ?
Justement, parlons-en de Mélenchon. Je ne le cache pas, voilà un candidat qui rompt avec le discours entendu ! On sait bien que dans le système capitaliste ambiant, avec les autres pays goguenards qui regardent la France derrière leur comptoir d’épicier à compter les bottes d’oignons, Mélenchon fait rire le voisinage. Et il est vrai aussi que s’il était élu, s’il tient à faire ce qu’il dit, il y aurait un sacré remue ménage. Mais au moins, quelqu’un aurait essayé de rompre le train-train au nom de la fatalité des choses.
Et ça, au moins mérite un coup de chapeau.
Car enfin, en France comme en Belgique, que reproche-t-on à ceux qui ne veulent plus du système économique « mondialisé » ? Leur franchise, leur dégoût de l’empirisme des avocats-politiciens ? Non. Les gens craignent le caractère innovant et aventureux de ceux qui rêvent de mettre le système par terre.
Et ils ont tort, les gens. Car, s’ils ne le mettent pas par terre et très vite, ce sont eux qui vont s’y retrouver. Au nom de la grande orthodoxie capitaliste, ça commence déjà.
Un réflexe constant alimente l’immobilisme : la peur de quitter ce qu’on a et comme on vit, pour l’inconnue de ce que cela sera.
On peut comprendre ce réflexe, quasiment instinctif. Mais à partir de quelle dégringolade, de quelle misère collective, de quel renoncement des acquis des Trente Glorieuses, pourrait-on dire que ce qu’on a, ne vaut plus la peine de courber l’échine, d’essuyer les crachats de la classe dominante ?

9hq000.jpg

C’est toute la problématique de l’échec ou du succès de Mélenchon.
Tant pis encore pour cette fois, sans doute, Hollande poursuivra son petit bonhomme de chemin, alternative douce aux erreurs de Sarkozy.
Hollande peut l’emporter, certes, mais ce sera sans enthousiasme et dans la résignation des électeurs.
Tout n’est pas joué dans ce scénario. Hollande pourra-t-il résister à l’art de Sarkozy, maître en candidature, d’endormir l’opinion et son contradicteur ?
Le président actuel est tellement ficelle, a tellement joué avec les symboles nationaux, a mélangé tellement les genres, qu’il pourrait encore l’emporter faisant triompher, une fois de plus, le cynisme amalgamé à la réalité qu’il saisit si bien, pour y noyer ses turpitudes et sauver ses amis.
Mais ce n’est pas gagné. Dans le même bac à sable, Marine Le Pen s’est invitée. D’après les sondages, elle monte toutes les semaines d’un cran ou deux.
Le PS français en est au même point que le PS belge sur sa capacité à mobiliser les travailleurs. Le ressort est cassé, ça ne marche plus.
Hollande à la place de Di Rupo l’autre dimanche à Mons, aurait répondu de la même manière aux gens de la CGSP.
Il n’y a plus rien à faire. Ils n’entendent plus les cris des travailleurs et des chômeurs, assourdis par le vacarme des marchés. Ce qui ne veut pas dire que Marine Le Pen les comprenne mieux. Mais quand vous n’êtes plus content de votre crémier, vous changer de crèmerie. C’est ce qui se passe.
Après le « drame » de Jospin éliminé au premier tour, la fille Le Pen peut très bien succéder au père afin de jouer la même blague à Hollande.
Ce serait alors le scénario bis de Chirac réélu contre Jean-Marie Le Pen à près de 80 % des suffrages. Du jamais vu… et une nouvelle gamelle pour le PS.
Ces élections sont ouvertes. Les candidats « sérieux » sont trois. Pourquoi pas un quatrième en la personne de Mélenchon ?
Vous rigolez ?
Alors rions jusqu’au bout. Une finale Marine Le Pen – Mélenchon, pour qui voteriez-vous ?

Commentaires

Une bonne réflexion, pourquoi pas Mélenchon, mas pas mélanchon, de grâce, ne mélangez pas les noms, notre homme , c'est Melenchon et pas Melanchon..et celui-là(Melenchon) il a des couilles..Bonne soirée mon cher Duc.

Vous avez raison, ne mélanchons
pas les genres.

Poster un commentaire