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Tendre Béatrice !

L’éditorialiste en chef du Soir entoure de ses deux bras son nouveau nounours : Jean-Claude Marcourt ! Elle va à la mouillette, comme d’autres ont la larme facile devant l’horreur des temps.
Et qu’a-t-il fait, cet heureux homme, pour mériter les câlins de la chef d’un Soir ?
On s’était beaucoup mépris sur les intentions du ministre, surtout au début, les forces bien pensantes et accessoirement vives avaient imaginé un plan W saccageant l’image d’Epinal de la Belgique, modèle 58. On voyait le plan B, tourner au western spaghetti à côté du Plan W, brandi par le sieur Marcourt, ticket gagnant ‘à fé tchanter les coqs’.
Eh bien pas du tout !
D’où les phéromones de Béa perceptibles dans sa dernière épitre qui transmet son attirance aux chers lecteurs.
Le Plan W du canaillou est très comestible, soluble dans tout ce qu’on veut, adaptable aux sautes d’humeur flamande, compatible même avec Bart De Wever.
On se disait aussi que Marcourt n’était point l’homme à briser sa carrière pour une république, fût-elle liégeoise.
« La Wallonie n’a pas dix ans pour se redresser. »
Voilà le message unique de notre homme d’actions !
Se redresser par rapport à quoi et pour quoi foutre ?
On ne rembourse pas assez tôt les banques ? On manque d’allant pour gaver Big-Brother ? On plafonne trop haut les salaires ? On s’absente trop souvent le lundi ?
Pour le bon motif, Béatrice applaudit aux forces vives mobilisées et aux réflexions élaborées.
Dans ces conditions de respectabilité optimale, le ministre Jean-Claude Marcourt pouvait assumer officiellement être au centre de la « nébuleuse ».
Dans six mois, nous confie l’adorable Nunuche, « un groupe clair, à visage découvert, couvrant à la fois le champ syndical et patronal, va émerger, arrivant avec tout un travail préparatoire et avec pour objectif de « booster » le sud du pays, de le faire passer à la vitesse supérieure. »

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C’est clair, les « biesses » pour adhérer au plan W n’ont plus qu’à se retrousser les manches. Béatrice n’aime pas les machins mous, les volontés pendantes, elle le dit clairement, elle est pour le manche de pioche. Le fer lorsqu’il s’abat, doit la laisser moite et ravie.
Gloser, J-C Marcourt, pourtant avocat de profession, n’en a plus rien à cirer. C’est hors-prétoire que cela devrait se passer.
Déjà d’autres ineffables avaient parlé de chantier depuis leur bureau du dernier étage où ils s’enfonçaient dans la moquette jusqu’aux couilles, tellement elle était laineuse. Marcourt, lui, veut des vrais chantiers, avec des poutrelles qui passent à quinze mètres du sol suspendues dans les airs au bout des filins des grues géantes. Marcourt serait au centre avec son casque blanc bien visible, montrant à Béatrice en casque vert pâle, l’avancement de son chantier W.
On ne bossait pas assez en Wallonie. Voilà le vice ! Walloon, in To Wallow in vice, movie made in Santa Monica, Roture street, Marcourt business.
Reste que Béa est méfiante. Elle en a connu des costauds qui se prenaient le pied dans la carpette et qui finissaient par avouer bander mou à la ruelle du lit !
Le plan fondateur et efficace est fin prêt. Il ne reste plus qu’à galvaniser les vrais Wallons, à défaut de galvaniser de la tôle chez Mittal.
Marcourt le fédérateur surplombe l’assemblée, plane au-dessus des partis, des clivages. Avec Béa, il a trouvé sa Théroigne de Méricourt !
Reste une dernière difficulté, un cap à franchir. C’est de faire bosser les gens à mort pour une combine où ils ne voient pas leur intérêt. Simuler qu’on monte au rideau, n’est pas monter au rideau !
Béa aussi en à marre des éjaculateurs précoces.
Jusqu’à présent, elle n’a vu que des froissements de robes noires de prétoire, des arguments brandis, des envolées d’Assises, des couilles molles, enfin !...
Ce qu’elle n’a pas vu et nous non plus, c’est Jean-Claude se saisir d’une clé de douze pour resserrer les boulons de la cohésion wallonne, les mains dans le cambouis et le cul dans un bleu de travail.
Et ça, W ou plan B, comme Biesse, on n’aura jamais l’occasion de le voir !

Commentaires

Le matin j'aime écouter Jérôme de Warzée, sa chronique dans le "8-9" de Vivacité,une pinte de bonne humeur pour la journée, votre article , bien que la chose en soi, ne soit pas de la rigolade,cet article est un vrai régal.

BRAVO

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