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Willkommen zurück, Peter Praet !

Peter Praet ! En voilà un que l’on annonce avec des trémolos dans la voix et des sonneries de trompe ! Donc, méfiance…
Cette unanimité partis/gouvernement/gazettes pour un GRRRAND économiste qui « va révolutionner » la BCE (Banque Centrale Européenne) a une première étiquette qui va de soi : Peter Praet est conformiste : son passage dans la banque n’a pas empêché le désastre. Il ne va rien changer au rôle de la BCE qui se résume en peu de choses : rigueur, austérité, budget maîtrisé, paupérisation, chômage et misère noire.
L’autorité politique et les bienséants de l’économie libérale signalent qu’il est le premier économiste en chef « non-allemand » à être nommé ! Né d’un père flamand et d’une mère allemande, il ne faut pas exagérer l’écart « prodigieux » aux règles de la nomination par rapport au passé. Ce n’est pas un cardinal polonais qui devient pape. C’est un carriériste qui voit son assiduité dans les banques et sa cour persistante aux instances européennes récompensées.
Comme cet économiste fidèle au libéralisme ambiant a eu énormément de casquettes, il est facile de lui monter un arc de triomphe du côté des banques ou du côté du gouvernement, puisqu’il fut chef de cabinet de Didier Reynders, qui ne passe pas, pour un révolutionnaire.
Ses amis clament qu’on a affaire « au meilleur économiste » du monde, et ceux qui le sont moins, préférant garder l’anonymat, le qualifient d’arriviste, pour une clientèle de vite-contents.
En bref, il fait partie des économistes qui regardent le temps qu’il fait, pour prédire qu’il va pleuvoir. En général, ils ne se trompent jamais, puisqu’ils attendent prudemment les traces des premières gouttes, sur les vitres de leur bureau.
Il aurait – dit-on – prévu la crise de 2008. Il en a parlé à ses amis. Comme la crise a eu lieu, il a fait appel à témoins. Formidable, Eric de Keuleneer et Bruno Colmant nous vantent le flair de Praet « Il était inquiet, dès juin 2007, par rapport au grippage du système financier international ». Qu’a-t-il fait pour les banques dans lesquelles il exerçait les plus hautes fonctions, afin que leurs clients n’y perdent rien et les contribuables non plus ?
Praet sait que lorsqu’on est dans un système, il ne faut surtout pas le changer. Ça tombe bien, il n’en a pas envie non plus ! Les belles carrières ne se sont jamais faites dans l’opposition. Sous Brejnev, ce type aurait été lieutenant au KGB et jeté les bases d’un plan quinquennal grandiose. Il n’aurait eu aucune raison de finir au goulag, puisque le plan quinquennal n’a jamais servi qu’à célébrer les auteurs.
L’administration européenne a toujours été clémente pour les membres de son personnel. Voyez la belle carrière de Barroso ! Praet a de la marge. Il sait qu’il ne lui arrivera rien… s’il ne fait rien. Il s’y emploie.
J’en connais beaucoup qui sans avoir attendu juin 2007 et sans avoir les mêmes diplômes que lui, avaient prédit la même chose, peut-être pire… La différence ? Ces derniers continuent à prévoir le pire, alors que Praet se dit rassuré. Dame, avec le poste qu’il occupe, on ne lui demande pas d’affoler, mais de rassurer.
Les discours de Praet sont touffus disent poliment ses pairs. Cela signifie que personne n’y comprend rien. « Touffu » veut dire confus en langue ordinaire.

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C’est un type qui réfléchit au coup après (les journaux), sans réfléchir au coup avant, si bien qu’il prévoit de faire à l’avenir ce qu’il ne fait pas au présent. Le malheur, c’est que l’avenir n’est jamais ce qu’il en a pensé ! Voilà ce que c’est d’être trop intelligent.
Il va à Francfort en admiration de Van Rompuy et Barroso.
Ses mentors n’ont pas besoin de consulter le peuple pour savoir ce qu’il veut. Tant mieux, voilà longtemps qu’on ne lui demande plus son avis, au peuple, c’est même un peu ça qui fait monter Marine Le Pen dans les sondages.
En conclusion, la presse est soulagée, les partis de pouvoir rassurés, l’Europe regonflée à bloc. On a trouvé un nouveau Tartarin de Tarascon pour donner la réplique à Madame Merkel-Bézuquet.
C’est le moment d’acheter un masque à gaz et de creuser un abri dans son jardin.
Quand ces gens-là prédisent un bel avenir, c’est le peuple qui va mal… la guerre est proche !...

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