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Willy réforme !

Les seconds couteaux se réveillent. Après les « audaces » des Hauts-Placés sur le devenir de la Wallonie, ce sont les Pas-Mal-Placés qui entendent bien qu’on ne les oublie pas, sur le thème de la Wallonie éternelle.
L’affaire du plan W les a confortés dans leur volonté d’outsiders traditionnalistes, l’un d’entre eux, Willy Borsus (MR), prend le contrepied des indépendantistes.
C’est donc naturellement que le chef de file de l’opposition du parlement wallon s’inscrit dans la ligne des Grands Belges qui déploient pour un oui, pour un non, les trois couleurs à leur balcon, qui ne jurent que fidélité au roi et espèrent devenir baron dans leurs vieux jours, avant qu’on n’accole à leur nom, l’appellation « Grand Wallon », sous-catégorie de Grand Belge.
C’est à Somme-Leuze dans sa campagne profonde, que Willy scrute d’un œil d’expert, l’avenir du pays dans le redéploiement strict de l’économie capitaliste.
Ayant oublié que les catastrophes viennent de loin, tandis que les tuiles tombent du toit, notre gaillard mélange hardiment les unes avec les autres, si bien qu’apparaissent toutes fraîches, alors qu’elles ne datent pas d’hier, les dettes de la Wallonie pour un total de 7 milliards 5, d’un même élan il accuse Robespierre-Demotte de n’avoir rien fait pour l’emploi avec un chômage de 16 % et, en bon libéral, se plaint d’une Administration wallonne synonyme d’armée mexicaine.
La critique, c’est inutile sans plan. Borsus en a un. Il tient seulement en dix points, dont le plus clair vient d’être résumé. Le parlement respire. Ses membres les plus éminents se voyaient déjà en heures sup à écouter l’exposé du nouvel Alexis de Tocqueville (puisque l’ancien est parti à Uccle, le titre lui échoit naturellement)
Ce plan est l’œuvre d’une pensée très Ancien Régime, propre à rassurer les banques. Ce n’est pas Borsus qui se placerait en tête d’un cortège de guignols arborant le bonnet phrygien, pour rétablir les soviets à Somme-Leuze.
La rupture borsusienne commence par une hausse importante des 16 % de chômeurs, puisqu’il veut sabrer dans l’Administration. Cela ne l’intéresse pas d’avoir une politique de meilleure répartition des services, un rééquilibrage en faveur de l’enseignement, une réaffectation de la pléthore d’emplois dans les cabinets régionaux, non, ce qu’il veut, c’est supprimer des postes par non renouvellement de ceux qui partent à la retraite.
Où il a raison, c’est dans le méli mélo des finances de la Région. A l’heure actuelle, personne n’y comprend rien.
Selon le Grand Will, la dette à l’échelon local va donc gonfler et les citoyens morfler.

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Il suggère de faire un audit. Cela va coûter la peau des fesses, et il n’est pas sûr que la bonne connaissance d’un état des lieux servira à changer la méthode, puisque ce seront toujours les mêmes aux manettes.
La dette à 200 % du budget, c’est pour demain. Demotte dit que ce n’est pas grave. Borsus crie au scandale. Si la formule Borsus consiste à mettre les travailleurs au pain sec, avec ce que Di Rupo fomente au national, les Wallons seraient condamnés à la double peine.
Que le gouvernement régional use et abuse des sociétés écrans, Sofico et CRAC, avec les 12 filiales de la SRIW je l’admets. Quant à les supprimer, si c’est pour faire confiance au privé, on voit tout de suite ou Borsus veut nous faire chausser les sabots de sa belle campagne.
Evidemment que la Région vit dans l’opaque et gère son petit monde en recommandant pour les postes lucratifs, la catégorie Pas-Mal-Placés, parmi laquelle se vautrent les membres des partis qui constituent la majorité au parlement wallon. L’opposition est loin d’y être bien pourvue selon son appétit. Reynders est parti à Uccle victime de l’incompréhension dont Borsus fait les frais.
Qu’est-ce que le citoyen lambda recueillerait comme avantages, si Borsus remplaçait Demotte ! J’en suis encore à m’demander… aurait chanté feu Béranger.
Quant à la Wallonie nouvelle de Borsus, on a peur d’y penser. On en aurait pour au moins cinquante ans de mondialisation, de trucage financier des banques et un écart de plus en plus grand entre le salaire du Haut-Placé et le salaire du Mal-Barré, le tout toujours ficelé avec les Flamands et le roi !
Ce que Borsus risque avec son coup de torchon, c’est de faire liquider en même temps que les Pas-Mal-Placés du PS quelques-uns des MR parmi les 1104 administrateurs des sociétés de logement – fromage par excellence d’élus locaux - …qu’il veut faire passer à 45 administrateurs.
Où il a raison, c’est quand il s’écrie «…alors qu’on demande au citoyen de se serrer la ceinture, on a un devoir d’exigence envers soi-même. »
On attend de voir les exigences de Willy envers Borsus.
Et puis, et puis, la transparence ! Tout le monde exige la transparence des autres. Si bien que tous se voient transparents. A voir les épais profils de Borsus et de Kubla, leur transparence paraît bien opaque, de ce point de vue, le filiforme Demotte est physiquement plus transparent.
Willy Borsus, Grand Wallon, ce n’est pas gênant. Il va s’en élever plus d’un contre le plan W.
Nous abordons une période où la pléthore de Grands Wallons suppléera au manque d’emploi et à la misère qui gagne.
Heureusement que les gazettes ne tiennent compte que des Grands Wallons Hauts-Placés, ce qui en diminue singulièrement le nombre. Le seul réconfort des âmes simples du MR : la réserve de candidats MR au titre de Grand Wallon permet toutes les espérances.

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