« De DSK à VDD. | Accueil | Débats blablas !... »

A votre vote…

Quel est le rapport entre l’élection présidentielle en France et le gouvernement belge ?
En principe : aucun !
Et pourtant la campagne électorale française aura réussi à parler de tout, sauf de la situation intérieure ; de même, le gouvernement belge réussit depuis quatre mois à escamoter aux yeux du public les accords de gouvernement sur deux plans : a) les effets sur les citoyens du remboursement de la dette ; b) les désagréments des accords d’une plus large autonomie de la Flandre sur les francophones de Bruxelles et de sa périphérie.
Di Rupo ne pourra pas indéfiniment distiller ses fiels dans nos conduites d’eau sans que nous ne nous en apercevions ! Il arrivera bien un jour, où il devra s’expliquer sur la paupérisation des populations, de la bassesse des salaires par rapport à l’augmentation permanente des difficultés de toute nature, du désastre vécu par des Belges de culture française en milieu flamand.
Autre point commun : le flou autour de l’Europe et de ce que les peuples concernés veulent pour leur avenir, c’est-à-dire notre destin par rapport au reste du monde.
Est-ce bien l’Europe que nous souhaitions qui est en train de se faire sous nos yeux ? N’avions-nous pas rêvé autre chose que cette noria de fonctionnaires attachés à un libéralisme pur et dur en ignorant superbement le social et les Européens ? N’y aurait-il pas lieu de réexaminer le culte de la croissance à tout prix, bible de nos politiciens et de nos industriels ?
Autrement dit, les sujets importants font place à des préoccupations de seconde zone en évacuant les difficultés de tous les jours : emploi, logement, salaire, sans oublier les enjeux géopolitiques desquels notre avenir dépend en grande partie.
Pourtant, la crise nous plonge depuis bientôt cinq ans dans des réalités qu’il faudra bien un jour regarder en face. Nous sommes les témoins muets de l’actualité des pays en rébellion contre leurs élites et l’effervescence autour de la religion musulmane en lutte contre toutes les autres.
En France, comme en Belgique, on remplace la raison par l’anathème. Entre une Marine Le Pen qui accuse les immigrés d’être des envahisseurs, et un Philippe Moureaux qui traite les journalistes de suppôts de Goebbels, parce qu’ils font leur métier en dépeignant l’atmosphère des rues entourant les mosquées, le sage est plutôt mal parti pour trouver le chemin d’un humanisme « raisonnable ».

776l210.jpg

Du point de vue géopolitique, quelles seront les relations entre l'orient et l'occident, le nord et le sud ? Quel modèle de démocratie voulons-nous ?
Les dirigeants belges nous ont condamnés à une lourdeur intellectuelle comme il y en a peu en Europe ! La diversité des candidats en France donne un coup de fraîcheur à la politique. Il y a pénurie d’un côté et surplus de l’autre. Il ne faut pas s’étonner qu’en Belgique on suit la politique locale un œil braqué sur la France.
Apparemment les Français sont aussi perplexes que nous quant à l’avenir, malgré une plus grande diversité de ton de leurs élites, une facilité d’expressions meilleure que nos « jargonautes ». Nous sommes évidemment handicapés par l’usage obligé d’une deuxième langue qui appauvrit la première, contrairement à ce que l’on dit dans les écoles. Evidemment, question culture le flamand, ce n’est ni l’allemand, ni même l’anglais !
Faisons des vœux pour qu’après les élections, les Français retrouvent les sujets de fonds avec un président plus près des gens que celui qui s’en va.
Peut-être que par mimétisme – si c’est celui à qui on pense qui est élu – son collègue belge sortira de ses tables rondes secrètes, et de ses silences calculés avec sa majorité de droite, pour imiter un nouveau président français de gauche.
On le saura début mai, à l’issue du second tour.

Commentaires

Au moins un citoyen qui lit les chroniques de RICHARD III et qui n'hésite pas à les critiquer lorsqu'elles sont connes, inutiles ou creuses.
Un vrai démocrate . . .

Poster un commentaire