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Braderie du prêt à voter.

France : à la cloche, les coureurs montent à la balustrade. C’est la dernière ligne droite avant le sprint du premier tour. Les deux favoris sont bien placés. Le peloton est loin derrière, mais qui sait ?
Dans les stands des partis, les candidats n’auront pas ménagé leurs peines pour proposer de plus en plus d’articles à des prix défiant toute concurrence.
La dernière semaine ressemble aux ultimes jours des soldes. Les commerçants s’affolent devant les invendus. Ils proposent à l’étalage des prix défiant toute concurrence.
Les candidats organisent tour à tour des kermesses. La politique redevient un show d’extérieur. Il y a une forte demande des sonos pour chanteurs de plein air…
Si encore les petits candidats revenaient de la planète Mars avec Cheminade, les bras chargés de gadgets que les petits hommes verts leur auraient vendus pour trois fois rien ? On passerait à déballer les cadeaux, les journalistes n’afficheraient plus un air de perdre du temps !
Quant aux gros candidats, pour garder de l’audience, ils se laissent aller à renouer avec l’argent des riches pour renflouer la caisse. Est-ce bien raisonnable ?
Sarkozy prétend les taxer plus sévèrement. Hollande irait jusqu’à 75 % au-dessus d’un certain chiffre. Il manque un commissaire-priseur sur les estrades pour faire monter les enchères. Qui va s’adjuger le lot ? Et une fois en possession des responsabilités, à combien le président prendra-t-il son programme au sérieux, à 20, 30 ou 40 % de réalisations possibles ?
C’est ce qui s’appelle prendre des risques, dont le principal est celui de la mémoire des gens qui voteront pour eux en toute bonne foi ! Les Français ont encore en tête la campagne de Chirac sur le thème de la fracture sociale ! Non seulement, Chirac n’a rien fait pour la réduire, mais dix ans plus tard, la fracture est un abîme avec menace de gangrène !
Il n’y a rien dans le discours des deux candidats principaux qui ne puisse être controversé. Il n’est nul besoin d’appeler François Lenglet à la rescousse. Un clic judicieux sur Internet peut faire gagner du temps.
Je n’ai pas envie, et vous non plus, de décortiquer des discours, les promesses qui ne pourront être tenues. Je prends donc au hasard dans le social ce qui concerne le mutuelliste français.

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J’ai entendu Sarkozy nous dire que ses concitoyens sont soignés pratiquement gratuitement et que, réélu, il améliorerait encore l’accueil, et les soins dans les hôpitaux. La France serait en deuxième position derrière les Pays-Bas en matière d’excellence dans la qualité des soins. Une publication de « l’UFC-Que choisir » nous donne chiffres à l’appui une vision absolument contraire. Le coût moyen de la santé qui était de 571 € en 2006 est de 665 € en 2012.
On a transféré 1,5 milliards € sur les assurances complémentaires ou, à défaut, on les a sortis de la poche du patient. La politique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux a été la règle jusqu’à présent dans les hôpitaux publics, si bien qu’il manque un personnel qualifié dans tous les hôpitaux publics de France.
Tous ces détails se trouvent facilement sur le NET et avec plus de précision dans des magazines qui ne sont pas nécessairement spécialisés.
François Hollande, malgré ses experts et son programme chiffré qu’il défend dans chacun de ses meetings n’a pas une meilleure approche sur le terrain dans la réalité du quotidien, devant laquelle il sera confronté très vite. Et pour cause. Il table sur une rapide accélération de la croissance, alors que ses premières mesures pèseraient plutôt sur celle-ci que de l’accélérer.
Contrairement aux moqueries des journalistes libéraux, le programme de Mélenchon ne relèverait de la plus haute fantaisie que dans le cadre d’un système économique qu’il respecterait plus ou moins. Comment trouver 195 milliards pour financer le programme du Front de Gauche ? Mais, il se pourrait qu’au pouvoir (même lui n’y pense pas sérieusement) devant la révolte frontale de l’oligarchie de l’argent, il ne soit poussé à donner à sa VIme république un caractère résolument frondeur et révolutionnaire, d’une toute autre tournure qu’une république molle aux ordres libéraux de Bruxelles. Alors, seulement il lui serait possible de respecter son programme.
Question, en l’état des lieux, les Français sont-ils prêts ?
C’est sans doute le seul qui serait en mesure de réussir en faisant ce qu’il dit ! Quoique s’en gaussent les Elkabbach, Franz-Olivier Giesbert, David Pujadas, etc. tous valets de comédie du pouvoir strictement libéral. Cette politique du pied au cul des récalcitrants conduirait à rougir bien des fesses, dont les leurs ! Qu’ils s’empressent de se moquer, la frousse viendra après.
Sarkozy et Hollande sont loin de vouloir imiter Mélenchon. Ils le disent entre les lignes : ils ne sauraient déroger à des obligations importantes que leurs prédécesseurs ont contractées à l’Europe, à l’économie mondiale et à la finance internationale.
Ils sont donc condamnés à mentir aux Français, à disposer de ceux-ci en faveur d’une politique qu’ils disent ne pas aimer, et cependant qu’ils suivent, parce qu’ils ont placé le devoir de rembourser en contradiction et au-dessus de leurs promesses électorales.
Mais alors, comment appelle-t-on un démagogue en train de mentir et le sachant ?

Commentaires

Voilà déjà un petit temps que je suis vos raisonnements sur les élections présidentielles françaises et j'ai l'impression que vous seriez un électeur du front de gauche je me trompe?. Non , certainement pas, désolé de vous couper l'herbe sous le pied,c'est clair, la gauche de Hollande et de Di Rupo,ce n'est plus la gauche de Jaurès,mille fois non et enfin avec Mélenchon, c'est enfin l'espoir d'un retour vers la défense des travailleurs,des plus "vulnérables" de notre société,c'est le "mouvement" que (deux sages)Stéphane Hessel et Albert Jacquard veulent mettre en marche , je ne suis pas sûr qu'ils arriveront aux buts qu'ils se sont fixés,mais ils sont dans le "bon",il faut continuer à "révolutionner" les peuples pour réveiller les instincts non grégaires des citoyens du monde.

On ne peut concevoir le programme de Mélenchon qu'à partir d'une révolution des esprits pour une révolution de l'économie.
C'est cette dimension "impossible" qui deviendrait possible qui me séduit.
Sans doute, si j'étais Français, je voterais Front de Gauche, sans l'illusion de croire au pouvoir pour cette fois-ci. Par contre, au second tour, je m'abstiendrais de voter pour Hollande, en m'abstenant tout court, le raisonnement de Lutte Ouvrière étant le bon.
Ai-je été assez clair ?

Et moi, si j'étais français, je voterais pour Cheminade.

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