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Louis Michel : l’inconséquent !

Les suicides en France dans des entreprises privatisées et d’autres encore sous régie en passe de l’être ont vu leur nombre augmenter en 2011 et 2012. Si on cherchait mieux, on en trouverait en Belgique sans aucun doute. La CGT et FO se sont interrogées de l’incidence de l’organisation du travail dans les suicides. Des études ont été faites et des directions suspectées.
La piste qui a été la plus négligée est certainement la plus mortifère, mais c’est aussi celle pour laquelle règne un silence complice. Elle a trait, à l’évidence, au transfert de la qualification d’être humain du domaine public, à celle de pion, dans une production appelant l’homme à une productivité maximale.
Etablir une égalité de rendement entre ce qui reste du secteur public par rapport au privé, c’est s’attendre à une corrélation des mêmes causes qui produisent les mêmes effets, par exemple les suicides en chaîne à l’EDF et chez Peugeot.
La différence entre le public et le privé que l’on voudrait abolir, reviendrait à généraliser la manière dont on traite le capital humain dans les entreprises privées, par l’application des théories productivistes dans le secteur public.
Les blagues que l’on entend depuis un siècle sur l’inefficacité des entreprises publiques du genre « un qui travaille, deux qui surveillent et quatre qui commandent » n’ont qu’un seul but : faire admettre comme allant de soi, que lorsque le privé s’occupe de quelque chose, c’est plus rapide, moins cher et plus efficace !
Un spécialiste de ce genre de blague ciblant le domaine public est Louis Michel, grand libéral et partisan absolu du privé pour l’ensemble des travailleurs.
Ces gens qui entendent se faire passer pour de grands humanistes et qui n’en ratent aucune pour stigmatiser le domaine public, afin de rehausser la haute estime qu’ils voudraient faire partager aux citoyens du domaine privé, sont en réalité des négriers qui ne reculent devant rien pour augmenter la part du privé dans le travail qui concerne les collectivités, comme les distributions d’eau, de gaz et d’électricité, l’entretien des routes et l’ensemble des mesures visant à l’encadrement des populations FOREM, CPAS, formation professionnelles, etc.
Ils se fichent éperdument de savoir si les travailleurs sont satisfaits de passer d’un bord à l’autre et chose plus grave, ils récusent toutes les preuves accablantes des difficultés qui s’accumulent dans tous les domaines de la privatisation, comme le sort des voyageurs, des utilisateurs d’énergie et en général toutes les activités qui touchent les communautés citoyennes.

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Et elles ne manquent pas. La privatisation des chemins de fer en Grande Bretagne a été un désastre à tous points de vue : la sécurité s’est dégradée, les accidents et les incidents se sont multipliés, la vétusté des matériels s’est accentuée, etc. On voit que la leçon n’a pas profité et que la SNCF sommée de faire des économies et de se préparer à une éventuelle participation du privé a dégradé le parc des locomotives, augmenté les perturbations et découragé les voyageurs, comme ce TGV qui est resté cinq heures dans un tunnel plongeant, ses occupants dans le noir complet.
En attendant d’être privatisé, aspiré par le libéralisme voulu par l’Europe, les services publics se sont mis à faire des affaires, alors qu’auparavant ils « servaient » le public.
Louis Michel a sans doute en réserve une belle quantité de vannes pour soutenir le contraire, mais depuis que le libéralisme à la sauce qu’il préfère s’est emparé de tous les marchés, plus rien ne fonctionne normalement.
C’est un fiasco de plus au passif du système !
Encore y aurait-il encore à dire sur le danger de la privatisation dans le nucléaire, du peu de fiabilité des sous-traitances malgré les cahiers de charge, rarement respectés, des normes de sécurité fort peu suivies et de l’opacité de l’information dans la publication des accidents dans les centrales.
L’argent ne peut pas tout et ceux qui le manipulent non plus.
Encore, si la concurrence faisait baisser les prix ! Mais non, au contraire, les situations de monopole ou d’entente accélèrent même la valse des étiquettes.
C’est un paradoxe que Louis Michel et les libéraux de son genre, payés et bien payés par le public, s’empressent de vouloir brader ce qui appartient aux communautés à des organisations privées. C’est faire peu de cas de la reconnaissance qu’ils devraient avoir à qui les nourrit !
Pourquoi ne pas privatiser les organisations comme les élections et le fonctionnement des parlements tant qu’on y est ?
Cette crise de 2008 aura quand même joué un rôle bénéfique, celle de mettre en évidence les manigances, les magouilles et les illusions qui tournent autour d’une Europe en voie complète de privatisation. Mais, pour combien de temps encore, Louis Michel ?
Certes, à ce planqué, il n’arrivera rien que de très confortable, belle situation, belle pension et toujours grande gueule.
C’est la génération suivante qui paiera pour vos inconséquences. Y avez-vous pensé ?

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