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Un CRISP crispé !

Vincent de Coorebyter, le directeur général du Centre de recherche et d’information socio-politiques (Crisp), fait de l’humour malgré lui. Dans son « Pourquoi le populisme est-il de droite ? » il nous fait la démonstration – sans le vouloir - que le populisme n’est qu’une méthode employée par les politiciens de tous les partis, dans le but de se maintenir au pouvoir.
Il n’y a donc ni populisme de gauche, ni populisme de droite comme l’entend Vincent de Coorebyter, mais des gens de parti qui en mettent une louche ou deux selon leur besoin de se maintenir à flot d’après leur tempérament, en flattant l’opinion publique.
De Coorebyter serait bien en peine de citer un seul nom d’un personnage de l’Etat qui n’a jamais fait de populisme au cours de sa carrière.
Puisqu’il parle de Dominique Reynié (Populisme la pente fatale), il eût été séant de sa part, avant de citer ce professeur de Science Po qui voit du populisme à gauche, de parler du populisme de droite de Dominique Reynié, directeur général (encore un !) de la Fondation pour l'innovation politique, un groupe de réflexion de tendance libérale fondé en 2004 et proche de l'Union pour un mouvement populaire (UMP). Ses analyses dans des émissions publiques (« C dans l’air » sur France 5) s’attachent davantage à dédouaner la droite sur le sujet, que la gauche. Monsieur Reynié déploie beaucoup d’efforts, pour que ses analyses apparaissent débarrassées d’un esprit partisan,
Puisque les démocraties, sont des régimes fondés sur la souveraineté populaire et sur le suffrage universel, en appeler au populisme est donc d’une certaine manière respecter la démocratie ; mais le populisme auquel s’attache une notion péjorative selon les définitions de Coorebyter, n’est pas là. Il tient dans l’excès de flatterie à une opinion quand elle est largement majoritaire. A ce compte, c’est bien ce que j’en ai écrit précédemment, tous les partis usent de cette démagogie.
Ce qui prête à confusion, c’est l’interprétation différente que les partis font du populisme.

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Prenons l’exemple de l’émigration.
En Belgique, le parti socialiste aurait plutôt tendance d’aller à contre-courant de l’opinion, en favorisant l’installation d’une immigration abondante, faisant preuve d’un laxisme que les autres partis n’ont pas.
A voir de près, cette politique est aussi entachée de populisme que celle qui, au contraire, développe une méfiance vis-à-vis de cette même population. La raison en est que le PS a l’oreille de l’émigration souvent pauvres et malmenées. Par le transfert de la deuxième génération qui passe de la condition d’étranger à celle de citoyen belge, le PS s’attire une sorte de reconnaissance non négligeable dans le décompte des voix aux élections.
Par sa démagogie et son populisme, le PS se fait une réserve de voix. On le voit bien dans ses arguments de défense de l’immigration où le populisme du PS veut en venir : rester le premier parti de Wallonie.
Comme il ne réussit plus à convaincre sur le plan social où ses positions sont très proches de celles des libéraux, il conscientise ses partisans de souche au soutien d’une population émigrée. Ses raisons sont loin d’être humanitaires. Elles sont populistes dans le sens qu’attache à ce mot, Dominique Reynié.
La dénonciation d’un populisme comme le conçoit Coorebyter serait, je le cite : « d’opposer le peuple, ‘forcément victime, mal écouté et vertueux, à des élites’ qui font l’objet d’une dénonciation virulente en raison de leurs errements ou de leur cupidité ».
C’est la définition exacte, si l’on excepte le terme « vertueux » (le peuple n’est pas plus vertueux, que les élites) de l’idée que se fait la droite de la population victime de la crise et de la cupidité des élites. C’est tout simplement énoncer deux concepts d’organisation sociale.
Si Monsieur Coorebyter y trouve matière à populisme, c’est comme s’il nous faisait le procès d’un point d’histoire, qu’il qualifierait de « détail », comme d’autres n’ont pas hésité de le faire à propos des camps d’extermination.

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