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Mort d’un vrai Liégeois.

Le carnet de bal des faux culs est bien chargé depuis la mort de Michel Daerden ce dimanche.
Il y a un match entre Jacques Heleven, bourgmestre PS de Saint-Nicolas et Stéphane Moreau, bourgmestre de la commune d’Ans, pour savoir qui aura la palme du plus grand pince-sans-rire.
Celui qui risquait de perdre son fauteuil en octobre, concurrencé par Papa, a appris la nouvelle avec une grande tristesse et l’autre, celui qui a glissé des peaux de banane sous les pas de son tuteur à Ans pour la place de bourgmestre, s’est dit stupéfait.
Evidemment ce n’est pas tout.
Le PS bourré d’avocats sensibles à la parfaite conduite, au maintien correct, à la génuflexion devant le roi et son prince Elio, en avait par-dessus le parti des frasques et des flasques du play-boy des clubs de pensionnés.
Dix fois Elio a failli virer l’intempérant, aussi sec (jeu de mots) que Van Cauwenberghe, l’autre mal aimé, de Charleroi, celui-là. Cela donne un communiqué à l’italienne d’un homme à bout de larmes, infiniment triste et en mal d’une démonstration d’amitié la plus vive. Il ne dort plus depuis dimanche à San Valentino, hanté par la perte irréparable. Il est « en contact permanent » avec la famille. Il ne quitte plus le téléphone, pour un dernier réconfort, une ultime attention, relié direct, ligne spéciale, priorité absolue, en cas de besoin !
La seule chose qui l’emmerde, c’est qu’on ne fasse un amalgame de l’âge de Michel et du sien, soixante deux ! La pensée qu’il puisse aussi finir dans la sciure, le petit tablier sur la belle face de la boîte, dans l’indifférence « enthousiaste » générale, lui gâcherait les vacances !
Il est ainsi fait, Elio, trop sensible !
Place Sainte-Véronique, au repère liégeois du PS, on exulte. Celui qui foutait la merde et se voyait chef d’un clan, étant out, ce sera plus facile de faire des parts de pouvoir entre Demeyer, Mathot et Giet. D’autant que pour Willy, à l’échéance d’octobre à Saint-Nicolas, on se voyait comme à la Rochelle Ségolène Royal contre Olivier Falorni : un match entre Michel Daerden contre Jacques Heleven ! Le drame a été évité.
Certains souhaitaient faire à Saint-Nicolas, ce que Stéphane Moreau fit à Ans : de la résistance à l’arrivée de Michel ! Willy Demeyer a trouvé la formule : "Au début des années 90, c'est lui qui a pacifié le PS liégeois" !
Et Giet ? C’était une bonne idée de Di Rupo de l’introniser chef du parti. Il est propre sur lui. Il dit les mots qu’il faut. Ce n’est pas lui qui prendrait la moindre initiative.
Ah ! Elio connaît ses hommes.

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Catégorie féminine, la palme devrait revenir à la « complice de trente ans » Laurette Onkelinx, qui a brossé un beau tableau de Michel avec, le côté sensible de l’avocate, pour les AVC et les arrêts cardiaques. En l’état de notre démocratie, ce sont les seuls moyens de faire avancer le féminisme, puisque les femmes vivent davantage que les hommes !
"Michel était un homme du peuple, avec sa gouaille, ses excès, ses générosités, ses ruses". On la sent jalouse du Michel populaire, à cause de sa perte de popularité à Seraing devant le fils Mathot. Il a beau avoir un cerveau comme une noisette, c’est le bellâtre qui la détermina à s’exiler à Schaerbeek.
Quant à son devoir d’affection pour le disparu, « Il a mis son intelligence au service du développement économique de Liège et de la Wallonie. André Cools avait lancé sa carrière en connaissant ses capacités créatives. J'ai commencé la politique à Liège en même temps que lui (1). Nous sommes devenus députés le même jour…. (etc) ».
C’est le seul hommage que l’on puisse faire à Michel Daerden : celui de s’être toujours souvenu qu’on ne peut être le candidat que des gens que l’on connaît et parmi lesquels on est né. Le cosmopolitisme en politique est le signe qu’on en a fait un business (2).
Laurette Onkelinx en allant se faire voir ailleurs, comme Reynders, a montré la limite de sa capacité à défendre ceux qu’elle aime.
De ce point de vue, qu’on aime ou qu’on n’aime pas Papa, il aurait été impossible pour lui de courir à Bruxelles.
C’était un vrai Liégeois.
Reste un dur moment à passer : la crémation ! Peut-être samedi ? Dans la perspective de la grande scène du PS en pleurs devant le tablier maçon sur le cercueil, les avocats Rose-Croix révisent déjà : « Consolation à M. du Perrier sur la mort de sa fille » de François Malherbe. Ça commence fort : « Ta douleur, du Perrier, sera donc éternelle… ». Pour les âmes trop sensibles, ils peuvent discrètement, éponger leurs larmes à la buvette. Papa, à leur place, aurait été le premier.
-Allais, fi, qu’est-ce que tu prends ?
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1. La mâtine sous-entend ainsi qu’André Cools l’avait trouvée créative, intelligente et tout… Ah ! la futée !
2. Il n’est pas certain qu’il en faisait un business, comme tous les autres du PS, tout au plus s’est-il servi de son introduction dans le milieu de la politique pour faire fructifier son affaire.

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