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L’Europe à stop ou encore ?

Il en a toujours été ainsi : les grèves sont mieux suivies en Wallonie qu’à Bruxelles et surtout qu’en Flandre. C’est autour du bassin mosan qu’on est le plus dégoûté par le système.
A Liège, on a moins lutté contre l’austérité que contre la merde libérale, les banques, l’Europe, le foutoir que c’est... C’est dire si on n’a pas vu beaucoup de sociaux-démocrates parmi les grévistes.
La journée d'action européenne contre l'austérité a permis de se compter.
Au moins, quitte à être immolé sur le bûcher des mécréants, on ne pourra pas dire qu’on coupe encore dans leurs salades en Wallonie.
Dans le pays, en gros, participants et sympathisants, ça fait au bas mot plus d’un million de personnes. La question qui se pose dit bien l’état pitoyable dans lequel vit la démocratie : ce million et quelques de personnes ne sont pas représentées au Parlement !
Le contraire se saurait.
Cette absence de relais de l’expression du peuple est perceptible dans les partis et leurs relais. L’opinion moyenne dont on dit qu’elle justifie la politique du gouvernement ne peut pas s’apprécier puisqu’on oublie de compter, pour quelque chose ceux qui sont contre.
Cela a existé de tous temps dans la presse et pourtant beaucoup de lecteurs ne s’y font pas.

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Il y a rarement du suivi dans les informations sociales.
Là, plus que partout ailleurs, la presse publie des scoops, puis on n’entend plus rien, comme si le sensationnel publié était tout ce que l’on en pouvait dire.
C’est à l’occasion de la grève de protestation à l’échelle de l’Europe que l’on revoit les sidérurgistes d’Arcelor-Mittal et les personnels touchés à Genk par la fermeture future de Ford.
A peine sait-on que des pourparlers vont bon train avec Mittal pour extraire des préavis, les travailleurs de plus de 52 ans qui deviendraient des préretraités..
Pas une ligne sur les questions que posent, par exemple, cette mise au chômage de luxe des personnes de 52 ans ; non pas tant pour elles-mêmes qui, probablement, s’en réjouissent ; mais pour au moins réfléchir sur cette manière de cliver des situations faisant de deux personnes du même âge et du même état professionnel, deux chômeurs totalement différents, l’un préretraité aux indemnités « confortables », l’autre en pleine réforme du chômage avec une dégressivité rapide de ses indemnités.
Le premier débarrassé de toute corvée et présentation de ses « efforts » pour retrouver du travail à un blanc-bec de l’Administration et l’autre tenaillé par les échéances et se débattant dans la merde noire du sans-emploi âgé !
Devrait-on dire qu’il y a des privilèges réjouissants ? Et, que ce serait plutôt malvenu pour qui est pour plus de reconnaissance du petit peuple au boulot, de trouver ces inégalités inappropriées ?
Voici que le combat des sidérurgistes d'Arcelor Mittal pour leurs emplois, est porté à l’écran comme un "acte de résistance". Il s’agit toujours de la même société, mais la fermeture filmée n’est pas à Seraing, mais à Florange. Et que voit-on ? Un autre type de traitement d’une fermeture qui cette fois est prise en compte par le pouvoir politique. Florange sera-t-il sauvé par un repreneur ?
Si c’est le cas, Seraing a été fermé bien vite et la démission des personnels politiques bien rapide, pour trouver une autre solution que celle de la fermeture !
L’inégalité de traitement est ici d’un autre ordre qu’une négociation entre employeur et syndicat afin d’adoucir le sort de ceux qui perdent un emploi.
Elle tient en la volonté réelle et en la capacité d’assumer un rôle dans la détresse des populations par un pouvoir politique volontaire.
Le clivage est dans la forme du socialisme, pourtant centriste et social-démocrate des deux Etats français et belge.
D’un côté de la frontière, un soutien et de l’autre des chiffes molles qui font de la politique pour leurs poches, sans pour autant prétendre que l’un est exemplaire, tout en étant que l’autre est en-dessous de tout.
En se plaçant du côté de ceux qui mènent une opposition juste à ce capital dévorant et stupide de cupidité, on peut aussi se poser la question de l’action syndicale dans une Europe qui est parvenue à dresser les intérêts des travailleurs de l’Europe de l’Est, bien moins payés, contre ceux de l’Europe de l’Ouest. Le syndicaliste de l’Ouest est mal placé pour reprocher aux travailleurs de l’Est d’essayer de gagner leur vie en tentant leur chance par ici. Comment faire pour éviter un dumping salarial ?
Où sont les représentants des grandes centrales syndicales dans les débats sur l’Europe ?
Bien sûr, on entend les leaders des syndicats rappeler qu’ils sont contrariés de la tournure que prend l’Europe libérale.
Feraient-ils une grève transfrontière pour une égalisation des salaires par profession, en instituant des syndicats européens ?
C’est pourtant ce qui s’amorce au niveau des Etats pour les finances, la justice et l’égalisation des lois dans une société ultra libérale, alors pourquoi pas les syndicats !
C’est assez hypocrite de parler des inégalités produites par les autres, quand on en produit soi-même.

Commentaires

Di Rupo prépare l' après Di Pupo en installant une austérité qu'il pourra critiquer après. Alors il aura beaucoup de succès.

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