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Hollande et Di Rupo à la coque.

François Hollande cuit mollet.
On a remis à Oslo dans les mains de Van Rompuy, nationaliste flamand notoire, le prix de la paix 2012, pour une Europe dont un chef d’Etat sur deux se dit mécontent et prêt à en découdre… à en découdre à la manière anglaise, bien entendu, c’est-à-dire à l’opposé d’une Europe sociale visant à la normalisation des salaires par le haut ; mais, au contraire par des contraintes vers le bas, comme le suggère le FMI et l’impact d’une mondialisation généralisée.
Quelques velléitaires du genre Hollande et Di Rupo rêvent encore à une autre Europe, mais, ils sont si faibles eux-mêmes, leur courant si peu représentatif, sans vraiment une volonté ferme pour le vouloir, qu’on va bel et bien vers une Europe, comme la rêvait Madame Thatcher.
Les citoyens aussi en sont revenus d’une paix qui du point de vue intérieur dresse plus que jamais les riches contre les pauvres, au point qu’Elio Di Rupo, qui n’est pas spécialement un militant de gauche, trouve que l’Europe sociale est en-dessous de zéro.
La gauche – enfin la social-démocrate, celle qui collabore – est en passe de se ramasser au vu des scores décevants des partis socialistes, en recul partout.
La crise est passée par là. L’Etat providence ne peut plus grand-chose. L’économie interventionniste de l’Etat n’existe plus. La social-démocratie n’a plus sa raison d’être.
Le lâchage des positions syndicales dans les derniers conflits à propos de Florange, notamment, jette un éclairage cru sur ce qui a été écrit plus haut.
Les dernières élections partielles en France profitent au premier tour à l’UMP, malgré ses deux chefs qui se disputent le pouvoir. Le socialiste présent au deuxième tour est battu à l’avance, plus par les abstentionnistes de gauche écœurés par ce qui se passe, que par un retour en force de la droite.
Les troupes fondent. Chez Di Rupo aussi, il n’y a plus derrière lui qu’une armée de métier, pourrait-on dire, des militants, qui persistent et signent. Or, les élections ne se gagnent pas par les militants, mais par les électeurs.
Le bon sens rassis d’Henri Gaino n’a pas retenu la réserve de l’ancienne plume de Sarko "non, François Hollande n’est pas mou, il est mollet", a-t-il déclaré de son air mi-figue, mi-raisin, à une interview. Et son bon mot a gagné les rédactions.
On se rappelle que Guy Mollet, dirigeant socialiste, mort en 1975, avait été président du conseil (aujourd’hui premier ministre) pour faire la paix en Algérie, et qu’il fit exactement le contraire en 1956-57, en envoyant le contingent faire la guerre aux fellaghas et mettre l’Algérie à feu et à sang !
C’est tout François Hollande, pusillanime, incertain, et, dans une certaine mesure, sa réplique miniature : Elio Di Rupo !
Nos deux socialistes sont en train d’innover une politique qui n’est même plus celle de la social-démocratie, mais celle du meddling-pot qui mêlant droite et gauche, imagine qu’en imbriquant les intérêts, il sera plus aisé de sortir de la crise.
Ils font du mollétisme !

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L’un rate complètement ses rapports avec Merkel et Mittal, l’autre triomphe sur des fausses perspectives de croissance : 0,7 proposée. Croissance nulle en réalité aux dernières nouvelles, si bien qu’on repart à la recherche de 3 milliards au moins à l’épuisette !
Ce qui fait écrire J.-F. Kahn sur son blog : « La gauche grande bourgeoise et bien pensante préfère parler, pour s’en féliciter, d’un courageux tournant "réaliste et pragmatique". Réaliste et pragmatique, on ne saurait l’être en effet plus intensément: on vilipendait le plan de stabilité Merkel-Sarkozy, on l’a ratifié tel quel. On stigmatisait la TVA sociale brandit par la droite, on s’y est rallié telle quelle. On s’était fait adoubé par les ouvriers d’Arcelor, on les remet tels quels entre les mains de Mittal. ».
Douteux résultat du pragmatisme nouvelle version de ces socialistes-là.
Et J.-J. Kahn de conclure : « Ce n’est pas la première fois que le Parti Socialiste fait preuve d’un réalisme et d’un pragmatisme à toute épreuve. On l’a oublié, mais triomphant en 1936, grâce à un discours antifasciste, il ratifia unanimement les Accords de Munich, laissa tomber la République espagnole, et, majoritairement, vota les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Plus tard, il poussa le pragmatisme et le réalisme jusqu’à admettre la nécessité de l’usage de la torture en Algérie. »
La différence du socialisme belge par rapport au français, est dans la diversité plus grande, plus ouverte sur des personnalités plus à gauche, comme Mélanchon, Nathalie Arthaud, Olivier Besancenot, côté français. Non pas que personne n’existe à gauche du parti d’Elio, mais il y a une volonté délibérée des médias belges à les ignorer complètement, privilégiant des individus comme De Wever à droite.
La presse belge n’est pas indépendante. On l’aura compris.
Pour ce qui est des PS de Harlem Désir à Giet, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Il ne faudra pas compter sur eux pour nous sortir d’affaire.

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