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L’Ukip

Les bons résultats de novembre du parti « United Kingdom Independence Party (UKIP) », sont les seules chances pour qu’enfin la Grande Bretagne démissionne de l’Union Européenne. C’est que la raison de l’existence de ce parti est de faire sortir le pays de l’Union, ce qui serait une bonne chose pour l’Europe continentale. C’est bien la première fois qu’un parti d’un membre de l’Union et qui ne souhaite pas poursuivre l’aventure avec le reste des membres travaille – sans le savoir – pour une meilleure cohésion des autres et peut-être les mettre en position d’aborder le volet social, jusqu’à aujourd’hui complètement négligé.
Nigel Farage, le chef du parti, est désormais à la tête de «la troisième force politique» de Grande-Bretagne, et je l’en félicite. Encore un petit effort, et hop, l’Angleterre redeviendra une île à la porte de l’Europe !
Ce que j’en dis n’est pas une utopie, puisque dans ma lancée en me documentant sur le sujet, afin d’établir une corrélation entre mon raisonnement et celui de quelque illustre, je suis tombé sur un article de presse de Jacques Delors, arrivant aux mêmes conclusions que les miennes.
A la différence, je suis moins européen que lui, ma démarche étant surtout dictée par la catastrophe sociale d’une Europe entièrement domestiquée par le pouvoir économique, de sorte que, tant qu’à faire, autant chercher un peu de réconfort à l’intérieur d’un vaste foutoir, pas près de réfléchir sur le devenir de ceux qui produisent des richesses.
Une organisation politique n’est intéressante que lorsqu’elle traduit un sentiment de solidarité dans sa volonté de mieux répartir les richesses, fruits du travail.
Comme ce n’est pas demain que cette Europe là naîtra, laissons Jacques Delors à son idée générale et partageons seulement avec lui, le sentiment qu’avec les Anglais, c’est pire encore.
L’Ukip milite sans faiblir pour qu’un référendum sur la sortie de l’Union européenne soit organisé par le gouvernement anglais. C’est bien la première fois que j’encourage un mouvement d’extrême droite ! L’Ukip s’est spécialisé dans les scrutins électoraux européens qu’il gagne presque à coups sûrs ! On se demande ce qu’il fera s’il finit par entraîner le Grande Bretagne en-dehors de l’Europe. Il n’aura plus de raison d’être ! Absent du parlement britannique, le parti compte actuellement une douzaine de députés européens.Et c’est ça qui fait peur, la tentation de gueuler et de toucher les indemnités de parlementaires le plus longtemps possible peuvent les saisir et de vouloir, sans le vouloir, sortir d’Europe !
David Cameron, Premier ministre, est le chef d’un parti conservateur lui-même partagé sur la question de l’Europe. Certains ont depuis longtemps les mêmes vues que l’Ukip, d’autres veulent rester dans l’Europe pour la contrôler, « to sep up » signifierait plutôt la « noyauter ».
Bref, Cameron croit malin de rester dans l’Europe, avec menace d’en sortir, pour en obtenir davantage.
C’est un peu ce à quoi joue les Flamands en Belgique. Un de leurs chefs de file, Van Rompuy, président de l’Europe, devrait faire comprendre qu’à ce petit jeu là, il est plus fort que Cameron. D’ailleurs ne l’a-t-il pas déjà écrit à l’Anglais, dans des termes qui l’auraient fait bondir, si cela avait été Albert II qui les eût écrits à son intention?

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L’Ukip est né avec la ratification du traité de Maastricht, en 1993. Il se nourrit des indemnités payées par l’Europe à ses députés qui n’ont de cesse de critiquer l’Europe dans tout, exploitant à fond le filon nationaliste.
Une alliance de l’Ukip avec les Travaillistes contre les Conservateurs de David Cameron serait assez cocasse !
Situation invraisemblable, mais qui démontre surtout que les anti-européens sont en réalité majoritaires en grande Bretagne, mais clivés par l’appartenance interne différente.
Peut-être les Anglais ont-ils raté le coche, quand la Grèce était menacée de faillite, certains se demandaient si l’Euro n’allait pas s’écrouler. Le coup de poignard dans le dos des Anglais, se retirant de la pétaudière, aurait pu faire sauter la marmite.
To pact or not to pact, demandent certains conservateurs.
L’Europe reste de loin le premier partenaire commercial du pays, la livre sterling n’est soutenue que par la City, mais sa cote est notoirement surfaite. Une perte d’influence sur la scène européenne et voilà l’Angleterre isolée pour un nouveau « blitzkrieg » qu’Angela pourrait bien mener au nom des intérêts de l’Allemagne, la seule puissance que Cameron craint en Europe.
Je fais miennes les conclusions de Yann Morell et Alcover : « Si le nationalisme et l’euroscepticisme restent des recours toujours pratiques en politique – Cameron et les eurosceptiques «pragmatiques» savent d’ailleurs très bien en jouer pour tenter d’arracher des concessions de Bruxelles et de leurs partenaires – se lancer dans un processus radical de sortie de l’Union constitue en revanche une véritable prise de risque. Le dilemme pour le gouvernement est que l’approche «pragmatique» commence à lui coûter électoralement. »

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