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L’Angleterre out ?

On est prévenu, le fils spirituel de Margaret Thatcher, David Cameron, veut renégocier l’adhésion de son pays à l’Europe, afin d’organiser un référendum justement sur l’Europe en 2015, s’il est réélu ! L’Europe, en principe, n’entend pas renégocier l’adhésion de la Grande Bretagne. Si David Cameron fait chou blanc, il organisera quand même le référendum et l’Angleterre sortira sûrement de l’Union.
C’est quoi ce pin’s, demanderait Jacouille des Visiteurs.
-Une sorte de petit chantage.
Ne serait-ce pas plutôt Cameron qui est soutenu par des anti-européens agressifs et des pro-européens mous, et qui veut niquer les travaillistes en proposant aux Anglais un référendum sur l’adhésion ?
Tout juste si Cameron ne débarque pas à Bruxelles en treillis de parachutiste avec menace de plastiquer le rond-point Schumann, au cas où l’Europe ferait des chichis pour une forte ristourne !
Et quand bien même, Rompuy et Barroso le feraient, en parfaits trouillards et amoureux du capitalisme à l’état pur que Cameron représente, si en 2015, malgré la « réussite » de Cameron, les Anglais votaient quand même la sortie ! On voit d’ici la tête de nos illustres.
Ce qui le rend déjà antipathique le Cameron, à croire qu’il le fait exprès, c’est sa demande du gel des dépenses sur la période 2014-2020, au préalable de la forte remise. Encore que lui, ce n’est rien à côté de ses eurosceptiques qui réclament une réduction !
Comme les Anglais sont majoritairement eurosceptiques ces temps derniers, on voit bien Cameron mal parti et coincé entre sa majorité qui veut plus, et les députés européens qui n’en ont jamais assez et qui ne veulent pas entendre parler d’un budget restreint. Il y va de leurs indemnités, des traitements élevés des fonctionnaires et des frais inouïs du bidule installé à Bruxelles. Alors, vous comprenez la cabale et les cris des députés et fonctionnaires ?
Dans ce sens, Cameron n’aurait pas tort, si ce n’est que l’administration de l’Europe ne les intéresse que médiocrement, puisqu’ils veulent en sortir. Au contraire, plus l'Europe sera un gouffre à milliards pour des résultats nuls, plus les Anglais se dégouteront d’y mettre un seul penny et plus ils voudront en sortir !

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Il faut reconnaître si l’Europe cafouille aujourd’hui, les Anglais n’y sont pas étrangers. Le calamiteux traité de Maëstricht qui a mis les travailleurs de l’Union en concurrence et qui a eu comme résultat un dumping social, c’était pour leur faire plaisir.
Qui a freiné la nécessaire mise en commun des lois et règlements afin de contrôler les banques et le flux des capitaux depuis la crise de 2008 ? C’est encore le British. Si bien qu’aujourd’hui, cinq ans plus tard, on n’a pratiquement aucune disposition pour empêcher le séisme de 2008 de se reproduire avec le danger supplémentaire que si on a aidé les banques en 2008, il sera impossible de le faire en 2013.
Cameron joue-t-il un jeu honnête ou bien est-il en train de chercher les moyens de se faire réélire en 2015 face à une opinion intérieure de plus en plus hostile à l’Europe ?
D’après les sondages, l’Angleterre est plus près de la porte de sortie qu’autre chose.
L’Angleterre perdrait beaucoup en sortant de l’union, puisque 50 % de ses exportations vont vers l’Europe. Si elle sortait, il serait absolument nécessaire qu’elle demande un statut particulier, comme celui de la Suisse. Mais si la Suisse a pu négocier un traité favorable avec l’Europe, un pays qui claque la porte et qui revient ensuite avec une demande de traité du type suisse, risque d’être mal reçu.
L’Angleterre est un pays européen qui n’a jamais voulu en convenir. C’est son droit. Mais qu’elle se soit intégrée à l’Europe pour miner les Institutions et la freiner dans ses efforts d’intégration et surtout casser l’élan social qui était encore possible à la fin du siècle dernier, c’est sa faute.
Une faute qu’on ressent vivement, de la gauche, socialiste et écolo, à la droite libérale, représentée au parlement européen par le fougueux Verhofstadt,.
Alors que l’Angleterre dégage ou qu’elle reste dans l’Union, elle a déjà fait assez de dégâts pour qu’elle parte sans remord. Elle aura réussi son objectif : détruire l’espérance que les Européens y avaient placée depuis sa création.

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