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Le Brahma… foutre.

Le viol d’une étudiante indienne et sa mort font l’actualité « exotique » à celle d’un Depardieu ou d’un Di Rupo qui renoue avec le star system après quinze jours de vacances.
Contraste saisissant entre l’info occidentale et celle du reste du monde.
On n’explique pas un viol impliquant un grand nombre de violeurs, comme on n’a pas expliqué le rapt et la mort d’enfants par Dutroux et la Martin.
C’est trop facile de dire que les Anglais ont laissé en Inde comme héritage, la pudibonderie victorienne, dans un pays qui voit dans le sexe un sport quasiment national, et d’ajouter dubitatif « voyez ce qui arrive ! ».
Ce qui était permis et qui était profondément entré dans les mœurs, en partie apporté par certaines religions pratiquées bien avant l’occupation anglaise, et en partie réprimé par la religion musulmane minoritaire, a abouti à la dégradation et au nom respect de la femme indienne, d’un côté en voulant en trop montrer et de l’autre en voulant en trop cacher.
Les violeurs sont l’aboutissement d’un mépris des hommes hindouistes, musulmans ou athées envers la femme, et tout ce qui est faible, donc les vieillards et les enfants..
Des rapports émanant des institutions indiennes nous apprennent qu’en 2007, 53% des enfants indiens interrogés dans ce rapport avaient subi des abus sexuels…
Les vieilles dispositions, tout aussi méprisantes pour les femmes avaient cependant le mérite de retenir la force physique des mâles. L’économie de consommation à l’américaine a détruit les frêles barrières de retenue.
La femme et l’enfant ont des corps exploitables. La femme est une marchandise dont on use à sa guise et que l’on jette avec les détritus, dans les tas d’immondices qui bordent les grandes villes.
Des voyageurs européens y découvrent avec stupeur que tout ce qu’on apprend en Europe sur le Kamasoutra cache en réalité une indigence sexuelle profonde, pur produit de la misère générale.
Les riches forment avec les voyous et les violeurs, une caste à part, celle qui ose et qui peut vivre leur Bollywood personnel, affranchis des lois et des religions, dans un perpétuel crime contre les gens, dans leur appétit du pouvoir, de l’argent et des sens. .
Mais aussi, passé la barrière de ces affranchis, quelle déconvenue dans l’apathie des gens, leur hébétude devant le malheur, leur résignation des crimes et viols perpétrés tous les jours et en toute impunité par les riches, les malfrats, la police, etc.

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Le sursaut qu’on publie largement dans nos feuilles bruxelloises, c’est celui de la bête blessée, qui n’a plus rien à perdre, qui crie sa vérité et aussitôt qu’elle sera battue et réprimée, on n’entendra plus parler de rien. Les touristes n’y verront que du feu et nos journaux, qui ne sont plus vraiment d’information, retomberont dans leur silence.
Mais l’Inde est un pays qui dépassera dans vingt ans la population de la Chine !
Croire que, comme en Occident, une manifestation pourrait faire changer le monde d’hommes qu’est l’Inde et qu’ensuite les droits de la femme seront partout respectés, est une sombre idiotie de journaliste occidental.
Un pays d’1,2 milliard d’habitant, avec 70% de sa population vivant dans les campagnes en proie à toutes les superstitions et toutes les religions, empêtrée dans des relations sociales, politiques, médicales et familiales trop compliquées, imbriquée dans trente six sortes de pouvoir, est une population sans aucun rapport avec ce qu’on en dit de leur pays « l’Inde est la plus grande démocratie du monde ».
En fin de compte, l’Inde est tout ce que l’on veut, sauf une démocratie !... et sans espoir de le devenir comme on le croit en Occident. Le mal profond est l’indifférence à un autrui « qui ne rapporte rien » avec un rapport au corps de l’autre et à l’intimité, qui en partant du fort au faible peut signifier « qui pourrait rapporter » en faisant jouer la relation qui existe du supérieur à l’inférieur.
Une femme seule dans la rue est toujours l’inférieure de nombreux hommes.
C’est pourquoi, l’affaire éteinte, d’autres viols auront lieu dans une apathie générale retrouvée.
Shiva, le phallus du monde indien, ne se dresse que pour détruire.
L’intime est introuvable en Inde, les palais sont trop grands et les habitats humains trop petits. La violence y est permanente et le dénigrement de celui qui a deux cruches envers celui qui n’en a qu’une, tue toute entente sociale.
L’Inde se gouverne avec deux principes : l’interdit et la culpabilité.
Rama parvient à libérer sa femme enlevée par Ravana. Aussitôt il la répudie, parce qu’elle est devenue impure, souillée par Ravana.
C’est ça l’Inde…

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